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jeudi, octobre 12, 2017

CHRONIQUE Le jupon électoral


12 octobre 2017 |Michel David | Québec | Chroniques

Quand Raymond Bachand avait proposé la nomination d’un ministre responsable des relations avec la communauté anglophone, durant la course à la succession de Jean Charest, Philippe Couillard s’y était vivement opposé, tout comme Pierre Moreau.

« Cela créerait des divisions au Québec sur le plan linguistique, avait déclaré le futur chef du PLQ. Je ne suis pas sûr que la communauté anglophone elle-même désire avoir un ministre. » Qu’elle le désire ou non, elle en aura un dans la personne de Kathleen Weil, qui avait été directrice des Affaires juridiques à Alliance Québec dans une vie antérieure.

Le premier ministre est un homme aux sincérités successives, qui a démontré sa remarquable capacité à modifier ses positions selon ses intérêts du moment. À un an de l’élection générale, ceux du PLQ exigent manifestement une exception au principe d’unité qu’il invoquait à l’époque. Maintenant que la menace d’un référendum s’est éloignée, M. Couillard craindrait-il que sa clientèle anglophone se permette une infidélité ? Son jupon électoral dépasse un peu trop.

Quand il avait décidé de confier les ministères de l’Éducation et de la Famille à un même titulaire, M. Couillard avait plaidé de façon très convaincante les avantages de placer sous la même autorité l’ensemble du système scolaire, de la garderie au secondaire.

Sébastien Proulx lui a donné raison depuis sa nomination. Sous sa houlette, les deux ministères ont manifesté une unité d’action qui faisait cruellement défaut auparavant. Malheureusement, cette double responsabilité lui aurait laissé peu de temps à consacrer à ses nouvelles fonctions de ministre responsable de la région de Québec, qui sera le théâtre principal de la grande bataille avec la CAQ.

Avec la nouvelle recrue Véronyque Tremblay, dont le poste de ministre déléguée aux Transports est taillé sur mesure pour préparer le terrain électoral dans la capitale, M. Proulx pourra former un redoutable tandem.

En principe, les mêmes impératifs électoraux auraient dû entraîner le déplacement de Gaétan Barrette, qui est certainement le ministre le plus controversé, pour ne pas dire le plus détesté de son cabinet. Si la situation du réseau de la santé s’est améliorée autant que M. Couillard a tenté de le faire croire dans son discours, on se demande bien pourquoi il a tenté de convaincre M. Barrette de déménager aux Transports.

Un remaniement ministériel est toujours un casse-tête. Ils étaient nombreux, particulièrement dans le milieu juridique, à souhaiter le départ de la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée. Encore fallait-il lui trouver un successeur adéquat.

Être avocat est un prérequis pour occuper ce poste, et les avocats ministrables n’étaient pas légion. Le passé démontre qu’il est risqué d’y nommer un néophyte. L’expérience de Kathleen Weil à la Justice a été trop douloureuse pour donner l’envie de la renouveler. Jean-Marc Fournier aurait toujours pu reprendre du service, mais le premier ministre ne pouvait pas se passer des services de son plus fidèle lieutenant.

Pierre Moreau aurait certainement fait l’affaire, mais l’approche de l’élection le rendait lui aussi plus utile ailleurs. Aux Ressources naturelles, il pourra mettre ses talents de politicien à contribution avec moins de retenue qu’à la Justice. Maintenant que l’essentiel du sale travail est fait au Conseil du trésor, l’aimable Pierre Arcand saura très bien gérer l’abondance.

Former un cabinet d’élection peut quand même avoir des effets heureux. L’insistance sur le mot « intégrité » dans l’appellation du nouveau ministère qu’on a bricolé pour Robert Poëti est un peu lourde, mais on peut espérer que ce revenant contribuera non seulement à redorer l’image du gouvernement, mais aussi à assainir les processus d’octroi des contrats publics.

Aux yeux de plusieurs, la nomination d’André Fortin aux Transports constitue la plus grande surprise du remaniement. Il est vrai que des titulaires plus aguerris s’y sont cassé les dents, mais le simple fait que M. Fortin s’en occupera à temps plein constitue déjà une bonne nouvelle et on imagine difficilement qu’il puisse faire pire que Laurent Lessard, nettement plus à l’aise à l’Agriculture.

Luc Fortin est un bon choix à la Famille. Il est simplement regrettable de voir quitter le ministère de la Culture un homme qui a manifesté dans le dossier de Netflix une détermination dans la défense de la création culturelle québécoise à laquelle ses prédécesseurs ne nous avaient pas habitués.

Isabelle Melançon et Marie Montpetit contribueront elles aussi à ce vent de fraîcheur dont les libéraux ont cruellement besoin après 15 ans de pouvoir, mais il est difficile de comprendre pourquoi on a tenu à inverser les rôles. Tout dans le passé de Mme Melançon la destinait à la Culture, comme celui de Mme Montpetit l’avait bien préparée à l’Environnement.

Si M. Couillard a pour principe qu’il est bon de sortir un ministre de sa zone de confort, le cas de Gaétan Barrette démontre à quel point sa géométrie est variable.

Luc Lavoie de retour à «La Joute»

12 octobre 2017 18h13 |Améli Pineda | Actualités en société
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne
L’analyste politique Luc Lavoie a réintégré jeudi après-midi l’équipe de l’émission «La Joute».
Suspendu pour avoir blagué en direct de l’émission La Joute sur « une chasse aux séparatistes », l’analyste politique Luc Lavoie a réintégré jeudi après-midi l’équipe de l’émission diffusée sur LCN.
 
« Je reviens à La Joute […] Je serai très heureux de vous retrouver », a annoncé M. Lavoie sur sa page Facebook.
 
Mardi, la Sûreté du Québec a indiqué qu’après une analyse des propos tenus et après avoir rencontré M. Lavoie, il n’y avait pas de motif raisonnable de croire qu’une infraction criminelle a été commise.
 
La direction de TVA, qui avait qualifié les propos de son analyste « d’inacceptables », avait alors indiqué qu’elle allait rencontrer M. Lavoie.
 
Le commentateur avait été retiré des ondes après avoir tenu des propos controversés pendant l’émission d’analyse politique, le 4 octobre. Il était alors question d’un débat à l’Assemblée nationale sur la possibilité de chasser les écureuils. M. Lavoie y déclarait qu'« on pourrait prendre nos guns comme les Américains, pis on tire des écureuils », avant de poursuivre en disant : « En fait, moi, j’aurais aimé pouvoir chasser les séparatistes, mais ça a l’air que c’est pas possible ! ».
 
Tandis que l’animateur de l’émission, Paul Larocque, le ramenait à l’ordre en lui disant de ne pas blaguer à ce sujet, M. Lavoie avait éclaté de rire.
 
Sa déclaration a rapidement déclenché un tollé sur les réseaux sociaux, si bien que l’analyste politique s’était excusé sur sa page Facebook le soir même.
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ALÉNA: «Nous sommes prêts à tout» - Justin Trudeau

AFP
MAXIME HUARD
MISE à JOUR 
Après avoir été confronté aux menaces du président Donald Trump sur la résiliation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), Justin Trudeau s’est dit prêt à toute éventualité, mercredi, et même à signer un accord sans le Mexique.
«Il y a d’autres avenues potentielles, a indiqué le premier ministre du Canada, s’adressant aux médias à partir du toit de l’ambassade canadienne, à Washington. Les circonstances sont actuellement assez imprévisibles et nous sommes prêts à tout.»
Si, à l’issue de sa rencontre avec le président américain, M. Trudeau a réitéré être confiant d’en arriver à une entente bénéfique pour toutes les parties, c’est la première fois qu’il laisse poindre une forme d’ouverture à un accord bilatéral.
«Il a laissé la porte ouverte. Ça montre qu’il ne tient pas mordicus à l’inclusion du Mexique dans les négociations», a expliqué le chargé de cours à l’Université de Montréal et spécialiste en matière de politique américaine, Philippe Fournier.
Les renégociations de l’ALENA, dont la quatrième ronde débutait mercredi en Virginie, étaient sur toutes les lèvres durant la journée. Le président des États-Unis a menacé en début d’après-midi, et ce devant le premier ministre, de mettre fin à l’accord. Il a également évoqué la possibilité de signer une entente bilatérale.
«C’est possible que nous ne soyons pas capables de nous entendre avec l’un ou l’autre des deux pays», a soutenu le milliardaire Donald Trump devant les journalistes dans le Bureau ovale avant la rencontre entre les deux leaders.
«Ça fait partie de la ''trumpisation'' des relations commerciales, analyse le chargé de cours à l’Université de Sherbrooke et expert en droit économique international, David Pavot. Le président Trump veut des deals bilatéraux parce que c’est beaucoup plus facile à négocier.»
Au sujet de l’imposition aux États-Unis de 300 % de droits compensatoires et de taxe antidumping sur les appareils de la CSeries de Bombardier, le premier ministre a dit avoir eu des discussions franches, mais difficiles, avec le président et lui avoir exprimé son désaccord.
M. Trudeau doit partir dès jeudi matin pour Mexico afin de s'asseoir avec le président Enrique Peña Nieto. Il s'agit de la première visite officielle du premier ministre canadien au Mexique.

Trois ans pour réclamer votre argent en justice

ÉDUCALOI
MISE à JOUR 
Quelqu’un vous doit de l’argent et vous comptez le poursuivre devant les tribunaux. Saviez-vous que vous pourriez perdre votre droit de le faire si vous attendez trop longtemps ? C’est ce qu’on appelle la « prescription ».
Un délai pour poursuivre
La prescription est un mécanisme qui peut vous faire perdre le droit de poursuivre quelqu’un avec le passage du temps. Service impayé, contrat non respecté, dommages causés : vous avez en général trois ans pour faire une demande devant les tribunaux. La poursuite ne sera pas automatiquement rejetée si elle est déposée trop tard, mais la personne poursuivie pourra utiliser la prescription comme moyen de défense.
Pour certains types de poursuites, le délai est beaucoup plus court. De plus, la loi vous oblige parfois à envoyer un avis avant d’engager des poursuites. Renseignez-vous auprès d’un professionnel du droit.
Quand commence le délai ?
Le point de départ pour calculer le délai dépend du type de poursuite. Par exemple, si celle-ci concerne :
  • une dette : le délai commence au moment où le remboursement peut être exigé ;
  • un bien ou un service impayé : le délai commence au moment où le paiement doit être fait ;
  • un contrat non respecté : le délai commence au moment où la personne ne respecte plus ses obligations ;
  • un dommage : le délai commence au moment où le dommage est causé. Si le dommage apparaît graduellement, le délai commence quand le dommage se manifeste pour la première fois.
Dans certaines situations, le point de départ est très difficile à déterminer. De plus, plusieurs exceptions existent. Renseignez-vous auprès d’un professionnel du droit.
Comment arrêter la prescription ?
Dans certains cas, le délai de prescription peut être interrompu et même remis à zéro. Par exemple :
  • si la personne reconnaît sa dette, directement ou indirectement. Par exemple, une personne vous doit de l’argent depuis deux ans. Elle vous envoie un courriel pour vous offrir de vous rembourser quand elle aura trouvé un travail. Comme elle reconnaît sa dette, le délai repart à zéro à partir de ce moment.
  • si vous engagez une poursuite. Le délai de prescription est interrompu au moment où vous déposez votre demande au tribunal, même si votre dossier passera devant un juge plusieurs mois après.
Si on vous poursuit, le non-respect du délai de prescription peut être un bon pour votre défense. C’est à vous de le vérifier et de l’invoquer : le juge ne le fera pas à votre place !
10 ans pour faire respecter le jugement
Même si vous gagnez votre cause, le jugement ne viendra pas automatiquement avec un chèque ! Si la personne que vous avez poursuivie ne vous paie toujours pas, il faudra faire « exécuter » le jugement contre la partie adverse. Vous avez 10 ans pour entamer ces démarches.
Informez-vous auprès d’un huissier de justice pour en savoir davantage sur l’exécution des jugements.