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jeudi, avril 27, 2017

Sommes-nous un peuple de perdants ?

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Gilles Proulx

  À l’heure du 150e de la confédération, le Québec est cerné par le mépris. On lui reproche d’être une minorité insignifiante à l’échelle de l’Amérique du Nord. On l’accuse en même temps d’être une méchante majorité dominatrice.
Sommes-nous un peuple de perdants? Pensez-y. Que n’avons-nous pas perdu?
Le Canadien ne perd pas tous ses matchs, mais nous avons quand même perdu l’équipe.
Nous avions l’Amérique du Nord, mais nous l’avons perdue.
Nous avions également le Canada; nous l’avons perdu... et le conquérant nous a volé notre nom, nos symboles et notre hymne!
Nous avions l’Amérique du Nord, mais nous l’avons perdue.
Nous avions également le Canada; nous l’avons perdu... et le conquérant nous a volé notre nom, nos symboles et notre hymne!
Nous avions le Labrador; nous l’avons perdu.
Nous avions Montréal; nous sommes en train de la perdre.
Nous avions une langue officielle qui s’efface devant l’anglais.
Nous avions une religion que nous avons perdue.
Nous avions une histoire nationale et une fierté; nous les avons perdues.
Ce que nous avons gardé précieusement, c’est notre naïveté nationale.
Succession de défaites
Depuis la conquête, notre histoire a des défaites pour faits saillants.
Défaite en 1839; on nous punit par l’Acte d’union en 1840.
Même après 1867, le Canada anglais bafoue les droits élémentaires des francophones hors Québec et, en bons perdants, nous laissons faire.
Référendum de 1980; perdu. On nous inflige la constitution de 1982.
Meech; raté. Référendum de 1995; perdu. On nous impose la «loi sur la clarté» de Stéphane Dion.
La Cour suprême édente la loi 101 et permet le «kirpan». La crise des accommodements; peine perdue. Le projet de charte des valeurs; nouvelle déconfiture.
Couillard l’accusateur
Ayant perdu, nous sommes méprisés, non seulement comme des perdants, mais comme si nous étions aussi, en vertu de la couleur de notre peau et de notre culture occidentale, de méchants conquérants!
Bref, nous perdons sur les deux tableaux. Couillard le sait, lui qui nous intente le procès truqué du «racisme systémique». Et vous savez quoi? Il va gagner!

Corruption, corruption

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Le régime de Jean Charest ne représente pas une période glorieuse de l’histoire politique du Québec. Sous son gouvernement, on a assisté au triomphe de l’affairisme et de la médiocrité.



Le régime de Jean Charest ne représente pas une période glorieuse de l’histoire politique du Québec. Sous son gouvernement, on a assisté au triomphe de l’affairisme et de la médiocrité.  Ainsi, de graves soupçons planeraient sur l’ex-premier ministre Jean Charest.
En apprenant cela, la plupart de nos concitoyens ont probablement eu une réponse double.
D’un côté, on les devine faire une moue entendue, accompagnée d’un commentaire cynique du genre «on s’en doutait».
La défiance à l’endroit des politiciens est généralisée et le moins qu’on puisse dire est que Jean Charest n’y a jamais échappé. Son régime ne représente pas une page glorieuse de l’histoire du Québec. Sous le gouvernement Charest, on a assisté au triomphe de l’affairisme et de la médiocrité.
Surprise
Mais de l’autre côté, on peut quand même croire que nos concitoyens ont lancé un petit cri d’étonnement, sur le genre «c’est pas vrai?». Parce que c’est quand même surprenant.
On ne parle pas ici d’un petit organisateur miteux non plus que d’un financier puissant mais inconnu du grand public. On parle d’un ancien premier ministre du Québec.
Jean Charest se dit innocent. Entendons-le. Un soupçon ne suffit pas pour condamner un homme. La justice fera son travail. Évitons le lynchage public.
Mais réfléchissons quand même à un phénomène plus large: celui de la corruption des élites politiques.
Il n’est ni spécifique au Québec ni spécifique à notre époque. Le pouvoir politique n’attire pas que des anges et est l’objet de mille sollicitations.
Évitons toute vision angélique. Le pouvoir corrompt les âmes.
Mais notre époque est moins tolérante que les précédentes pour ceux qui s’enrichissent au pouvoir.
Ils devaient servir le bien commun mais ils ont plutôt décidé de se servir de l’État pour rejoindre la classe dirigeante.
Ils ne se sont pas mis au service de leur pays mais au service des puissants qui peuvent les récompenser pour peu qu’ils servent fidèlement leurs intérêts.
En gros, l’homme qui arrive au pouvoir et met la main dans le plat de bonbons est désormais l’objet d’un mépris violent.
D’autant plus qu’en général, il ne se gêne pas pour sermonner et d’expliquer à l’homme ordinaire qu’il vit au-dessus de ses moyens et qu’il devrait vertueusement se serrer la ceinture.
On ne parle jamais aussi bien de l’austérité que bien assis dans son canapé.
La chose est encore plus insoutenable quand le politicien est impuissant et ne parvient pas à améliorer vraiment la société.
Démocratie
Derrière cela, il y a une analyse politique plus subtile qu’on ne le croit.
Confusément, le commun des mortels sent bien que les intérêts des élites économiques ne coïncident plus vraiment avec ceux du plus grand nombre.
Il ne s’agit pas de vomir sur l’argent. Il ne s’agit pas de diaboliser les élites économiques et politiques. Il ne s’agit pas de souhaiter que nos politiciens vivent chichement, comme s’il fallait les condamner au pain sec.
Mais il s’agit de temps en temps de faire le ménage et de remettre le pouvoir au service du grand nombre. Cela fait très longtemps qu’au Québec, ce ménage n’a pas été fait.

Enquête sur des libéraux bloquée: «c’est préoccupant», dit Philippe Pichet

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Philippe Pichet MONTRÉAL – Le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Philippe Pichet, s’est dit fortement préoccupé par les informations dévoilées par le président de la Fraternité des policiers, Yves Francoeur, lors d’une entrevue, jeudi matin.
Des accusations criminelles concernant des élus libéraux sont bloquées, a affirmé Yves Francoeur sur les ondes du 98,5 FM. Deux libéraux auraient fait l’objet d’une enquête criminelle en lien avec la mafia.
Toujours selon M. Francoeur, le processus judiciaire aurait subi de l’«obstruction» après que l’enquête eut été complétée.
«Quand on entend ce genre d’informations là, c’est sûr que c’est préoccupant, a dit M. Pichet en entrevue avec TVA Nouvelles. Dans le cours normal des choses, ça ne devrait pas arriver.»
Le chef du SPVM assure que personne ne peut donner l’ordre à des policiers de ne de pas enquêter sur un dossier. «Si je dois enquêter, je vais enquêter, a-t-il ajouté. Si on me donne une information, dont je n’ai pas juridiction, je vais donner cette information au bon endroit pour qu’on s’assure que les choses soient bien faites.»
Selon le chef de police, les enquêtes qui visent les élus relèvent de l’UPAC, «il faut laisser le temps aux gens de faire les vérifications», a précisé M. Pichet.
«Si quelque chose comme ça arrivait au niveau de mon service, comme on a eu dernièrement avec l’émission de «J.E.», il y a des actions à prendre pour vérifier les faits», a-t-il expliqué.
Philippe Pichet a affirmé ne pas être au courant des informations relayées par le président de la Fraternité. Il croit que celui-ci aurait eu accès à des informations privilégiées d’une personne qu’il connaît.
Les deux élus dont a parlé Yves Francoeur, auraient fait l’objet de filature et d’écoute électronique. Les faits qui leur sont reprochés concernent la fraude et du trafic d’influence dans le but de servir au financement du Parti libéral du Québec (PLQ), a également indiqué M. Francoeur au 98,5 FM.

La vérificatrice générale se penchera sur les contrats de Marc Bibeau avec l'État

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PUBLIÉ AUJOURD'HUI À 14 H 16 | Mis à jour à 15 h 11
Marc Bibeau
Marc Bibeau Photo : Radio-Canada

« Je pars la tête haute », dit Sam Hamad


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PUBLIÉ AUJOURD'HUI À 9 H 49 | Mis à jour à 14 h 45
Sam Hamad
Sam Hamad Photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot

Le député libéral de la circonscription de Louis-Hébert, Sam Hamad, a remis jeudi sa démission au premier ministre Philippe Couillard.
Je pars dignement, la tête haute et fier de ce que j'ai fait. Sam Hamad
« Ma décision est mûrement réfléchie. Je n’ai pas décidé ça en me levant ce matin, a-t-il déclaré. J’ai réfléchi à mon affaire. Ça fait 14 ans que je suis en politique, j’ai fait le tour du jardin. Avant la politique, il y a la vie, et après la politique il y a la vie. »
« C’est beaucoup d’émotions, beaucoup de souvenirs », a poursuivi M. Hamad. « C’est une grande journée. C’est une vie qui [se] termine et une vie qui commence ».
Je ne regrette rien, absolument rien aujourd’hui. J’ai fait ce que j’avais à faire tout le long en respectant les règles avec intégrité. Je suis très fier. Sam Hamad
M. Hamad a précisé qu'il « n’y aucune raison dans les médias aujourd’hui qui m’ont poussé à prendre cette décision », une allusion aux allégations du président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francoeur, faites quelques heures plus tôt.
Selon les informations obtenues par notre journaliste Martine Biron, M. Hamad aurait en fait pris cette décision il y a quelques semaines, ayant accepté un emploi dans le secteur privé. Il a précisé que les détails de l'entente n'étaient pas finalisés, au cours de sa conférence de presse.
M. Hamad s’est enfin dit particulièrement fier de la réalisation des projets de l’amphithéâtre de Québec et de la promenade Samuel de Champlain, de même que de la baisse du taux de chômage dans la région de Québec.
« Sam Hamad peut être très fier de ce qu’il a réalisé pour le Québec. [...] Il a piloté un grand nombre de projets de loi, de réformes. Il a eu un impact », a commenté le premier ministre Philippe Couillard, qui a confirmé que la réflexion de M. Hamad sur son avenir politique était en cours « depuis plusieurs semaines ».
« Il laisse derrière lui une empreinte axée sur le développement économique et la création d’emplois, pour le Québec, et spécifiquement pour la région de la Capitale-Nationale », a-t-il précisé, avant de le remercier « pour sa contribution au service public.
M. Couillard a nié que son ex-ministre ait quitté la vie politique par déception de ne pas avoir réintégré au Conseil des ministres. « M. Hamad est un joueur d’équipe. Il comprend très bien la situation, les changements qu’il faut faire dans une équipe ministérielle », a-t-il assuré.
Bien sûr, il aurait peut-être aimé que les derniers mois se passent différemment. Il a été durement attaqué, on le sait. Avec le temps, je pense qu’on constatera qu’il n’a jamais eu qu’un seul désir : celui de bien faire, de créer de l'emploi et d’améliorer les communautés au Québec. Philippe Couillard
Sam Hamad en chiffres
M. Hamad a souligné avoir :
  • Dirigé 7 ministères;
  • Siégé au sein de 11 comités ministériels;
  • Piloté l’adoption de 30 projets de loi;
  • Participé à 165 jours de campagnes électorales;
  • Donné des centaines de conférences de presse;
  • Assisté à 1148 périodes de questions;
  • Passé 5125 jours « à défendre les citoyens de Louis-Hébert ».
L'ombre de Premier Tech
Sam Hamad avait été déchu de son poste de président du Conseil du Trésor en avril 2016 à la suite de la révélation de contacts indus avec l’ancien collecteur de fonds du PLQ Marc-Yvan Côté dans le dossier Premier Tech.
Il avait cependant conservé son siège de député, le temps que le commissaire à l’éthique et à la déontologie de l’Assemblée nationale mène son enquête.
Critiqué par le commissaire à l’éthique et à la déontologie, Jacques Saint-Laurent, M. Hamad était demeuré par la suite sur la touche, le premier ministre Couillard préférant le maintenir à l’écart du Conseil des ministres.
M. Saint-Laurent avait estimé que M. Hamad avait bafoué les règles de base du code d’éthique des parlementaires dans ses interventions à l’égard d’une subvention octroyée à l’entreprise Premier Tech.
Le commissaire à l’éthique avait souligné « l’absence de motivation » justifiant sa recommandation au Conseil des ministres de bonifier la subvention de 7,5 à 8,5 millions de dollars.
« Par ses actions, il n'a pas contribué au maintien de la confiance de la population envers les membres de l'Assemblée nationale », avait déclaré M. Saint-Laurent.
La question avait également été soulevée par la vérificatrice générale du Québec dans son rapport annuel. Incapable d’expliquer la recommandation de M. Hamad dans le dossier de la subvention octroyée à Premier Tech, la vérificatrice n’avait toutefois pas blâmé l’ancien ministre.
M. Hamad s’est dit heureux d’avoir rétabli son honneur dans les dossiers qui ont mis à mal son intégrité grâce à des enquêtes du commissaire à l’éthique et à la déontologie, de la vérificatrice générale du Québec, du directeur général des élections et du commissaire au lobbyisme.
Des origines modestes
M. Hamad a rappelé ses origines syriennes et son arrivée au Québec avec, pour toute possession, deux valises. « Je n’avais pas de manteau d’hiver là-dedans. C’est [la société] Saint-Vincent de Paul qui m’a donné ça. Des employés de Rivière-du-Loup qui m’ont donné un manteau et des bottes d’hiver », a-t-il rappelé avec émotion.
C’est le Québec qui m’a permis d’étudier, de fonder une famille, de travailler, et pour moi c’était important de redonner [aux Québécois]. Sam Hamad
Reconnu pour déformer certaines expressions de la langue française et pour en créer accidentellement de nouvelles, M. Hamad s’est félicité d’avoir terminé son allocution sans accroc linguistique. « Vous avez remarqué je n’ai pas créé de nouvelles expressions », a-il lancé sur un ton humoristique à l’intention des journalistes.
« L’Office de la langue française va me pardonner. J’espère que "la roue à trois boutons" restera dans le lexique de l’Assemblée nationale », a-t-il souligné en faisant référence à l’une de ses plus savoureuses entorses à la langue française.