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mercredi, novembre 01, 2017

Savez-vous qui est René Lévesque?

Les moins de 30 ans ont une connaissance variable du fondateur du PQ
1 novembre 2017 |Marco Fortier | Québec
Comme bien des jeunes de moins de 30 ans, Laurie Moreau et Joëlle Moquin connaissent peu la vie et l’œuvre de René Lévesque. C’est tout à fait normal, estime l’historien Paul-André Linteau.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Comme bien des jeunes de moins de 30 ans, Laurie Moreau et Joëlle Moquin connaissent peu la vie et l’œuvre de René Lévesque. C’est tout à fait normal, estime l’historien Paul-André Linteau.
Ils sont nés après la mort de René Lévesque. Ils en ont entendu parler dans les cours d’histoire au secondaire et au cégep. Pour ces moins de 30 ans, le fondateur du Parti québécois était « quelque chose comme un grand homme ». Mais aussi un lointain personnage de l’histoire du Québec, dont certains se souviennent plus ou moins vaguement.
 
« En pensant à René Lévesque, je pense à la liberté, à la révolution », dit Sarah Bélisle, serveuse au bistro Ginkgo, sur le campus de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Son héritage ? Il reste une idée. Un peut-être que… »
 
À 22 ans, elle souhaite retourner à ses études universitaires en enseignement, qu’elle a interrompues pour séjourner un an en Australie. Ils sont comme ça, les jeunes : « ouverts sur le monde ». Ils en voient, du pays.
 
Le « pays » du Québec, lui, ce vieux rêve de leurs parents, ils n’en voient pas la nécessité. Pas fermés à l’idée. Pas ouverts non plus.
 
« Il existe un clash entre notre idée d’ouverture sur le monde et le besoin de s’exprimer en tant que peuple, dit Sarah Bélisle. Mes parents sont vraiment pour l’indépendance, mais pour la nouvelle génération, c’est du passé. Moi, je me sens entre les deux. »
 
Jeunes et capables
 
« René Lévesque me fait penser à Xavier Dolan à Cannes : il est allé dire qu’on peut prendre notre place, que les Québécois sont capables », dit Sophie Tremblay, présidente de Force jeunesse, un groupe qui milite pour les 35 ans et moins sur le marché du travail et dans les politiques publiques.
 
« René Lévesque, plusieurs membres de son premier gouvernement et le premier ministre Robert Bourassa étaient dans la trentaine ou au début de la quarantaine. Pour des jeunes, c’est une inspiration », ajoute-t-elle.
En pensant à René Lévesque, je pense à la liberté, à la révolution
Sarah Bélisle, serveuse au bistro Ginkgo, sur le campus de l’UQAM
 
Au café Gingko, sur le campus de l’UQAM, la discussion autour de René Lévesque prend une autre tournure. Des serveuses racontent qu’elles connaissent plus ou moins le fondateur du Parti québécois. Elles suivent de près l’actualité du jour, elles voyagent, sont curieuses de tout, mais ignorent des pans de l’histoire récente.
 
« J’ai eu des cours d’histoire, mais je n’ai pas entendu parler souvent de René Lévesque », dit Joëlle Moquin, étudiante en éducation spécialisée au collégial. « La politique, c’est un sujet complexe. Ça m’intéresse, mais la carrière de René Lévesque ne m’est pas familière », ajoute Laurie Moreau, diplômée de l’UQAM en marketing.
 
Des noms de rue
 
Laurie et Joëlle sont un peu gênées de ne pas en savoir plus sur la vie et l’oeuvre de Lévesque, mais elles n’ont pas à avoir honte, estime Paul-André Linteau, vétéran professeur d’histoire à l’UQAM.
 
Les Québécois ne sont pas plus ignorants que les jeunes de leur âge ailleurs dans le monde, selon lui.
 
« Ils n’ont pas connu René Lévesque. Pour eux, Lévesque, Jean Lesage ou Henri Bourassa, ce sont des noms de rue ou de station de métro », dit-il.
 
« Mon expérience, c’est que 90 % de ce qui a été transmis à l’école s’évanouit au bout de trois mois. Êtes-vous capable de résoudre des problèmes d’algèbre ? Vous avez pourtant appris ça à l’école ! Les dates d’anniversaire ou les commémorations peuvent aider à garder vivante la mémoire de René Lévesque et d’autres. Mais il ne faut pas accuser l’enseignement de l’histoire : elle est enseignée, l’école fait sa job », dit Paul-André Linteau.

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