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mercredi, juin 28, 2017

Couillard se dit favorable à l’autodétermination des Premières Nations

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28 juin 2017 17h42 | Marie-Michèle Sioui - Correspondante parlementaire à Québec | Québec
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard
Le premier ministre Philippe Couillard s’est dit mercredi favorable à l’autodétermination des Premières Nations, une revendication centrale de ces peuples, qui l’ont notamment fait valoir lors des discussions constitutionnelles des années 80 et 90.
 
« Quand on dit qu’on veut parler et agir de nation à nation, on ne dit pas des paroles en l’air. On sait exactement ce que ça veut dire, y compris le droit à l’autodétermination », a-t-il déclaré, en marge de la présentation de son Plan d’action gouvernemental pour le développement social et culturel des Premières nations et des Inuits.
 
Selon la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, à laquelle le Canada a adhéré entièrement en 2016, neuf ans après son adoption, les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination. « En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel », atteste la déclaration, signée par plus de 100 pays.
 
«Construire des ponts»
 
Dans sa nouvelle politique d’affirmation, Québec insiste sur l’importance de « construire des ponts » avec les autochtones. Selon le grand chef de Wendake, Konrad Sioui, il est tout simplement impensable d’aborder les questions constitutionnelles, en 2017, en faisant fi de l’apport des autochtones aux sociétés canadienne et québécoise. Il a évoqué le « mythe »des deux peuples fondateurs. « Il ne reste rien, mais rien, dans la Constitution, à part les deux peuples fondateurs : les Français et les Anglais, les deux ordres de gouvernement », a-t-il déploré.
 
« Nous vous appuyons, M. le premier ministre, dans cette démarche-là », a-t-il dit au sujet du projet de Philippe Couillard, qui souhaite engager les discussions avec le reste du Canada pour créer les conditions favorables à l’acceptation des demandes dites traditionnelles du Québec — à commencer par la reconnaissance de la « nation québécoise » dans la Loi fondamentale du Canada.
 
Si le premier ministre fait une « place d’honneur » aux Premières Nations et aux Inuits dans sa démarche, il aura leur appui, s’est avancé le chef huron-wendat. « Il ne faudrait pas, par exemple, que le résultat soit le même qu’avec Charlottetown ou avec Meech », a-t-il averti. « Elijah Harper n’a pas été un traître à l’endroit du Québec. Elijah Harper est un héros pour nous autres. » En juin 1990, ce Cri du Manitoba a torpillé l’accord du lac Meech en brandissant sa plume d’aigle lors du vote en Assemblée législative.
 
« C’est quelqu’un qui a fait état de ses convictions. Moi, je respecte les gens qui font état de leurs convictions », a déclaré Philippe Couillard à son sujet. Il a ensuite promis de corriger « l’oubli historique » qu’a été celui d’écarter les Premières Nations et les Inuits des discussions constitutionnelles.