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mercredi, avril 26, 2017

Liberté de presse: le Canada perd des plumes

http://www.ledevoir.com/societe/medias/497265

Le pays passe au 22e rang dans l’index de Reporters sans frontières

26 avril 2017 11h02 |Stéphane Baillargeon
<em>«</em><em> </em><em>Jamais la liberté de presse n’a été aussi menacée</em><em> </em><em>»</em> s’alarme RSF.
« Jamais la liberté de presse n’a été aussi menacée » s’alarme RSF.Photo: Getty Images

Le Canada perd encore des places dans le classement par pays sur la liberté de la presse dans le monde en chutant de la 18e place en 2016 à la 22e en 2017. Le pays se retrouve maintenant entre Samoa (21e rang) et la République Thèque, la Namibie, l’Uruguay et le Ghana qui occupent les positions suivantes.

La Canada était au 10e rang il y a deux ans. La nouvelle chute de quatre places s’explique notamment par la mise sous surveillance de journalistes par des corps policiers du Québec et un ordre de cour obligeant un reporter du média Vice à révéler ses sources à la Gendarmerie royale (la décision est contestée). Le justificatif de l’organisme évoque aussi l’absence d’une loi parapluie pour protéger le travail des médias et la surveillance légale des activités en ligne des citoyens.

Le rapport annuel de l’organisme Reporters sans frontières (RSF) est divulgué ce matin dans cinq capitales, Paris, Londres, Washington, Tunis et Rio. L’analyse révèle une détérioration générale des conditions d’exercice d’un journalisme libre et sans contraintes à l’échelle planétaire.

« Jamais la liberté de presse n’a été aussi menacée » s’alarme RSF en évoquant les attaques anti-médias, les fausses nouvelles et le triomphe politique de personnalités politiques à la Donald Trump, fortement hostiles à la presse.

Les pires et les meilleurs
 
L’index mis au point par RSF établit que la liberté de presse se retrouve en situation jugée « difficile » ou « très grave » dans 72 pays sur les 180 recensés. Les pires situations se retrouvent en Afrique (pour les deux tiers du continent), en Amérique centrale, en Asie (Chine, Inde) et en Russie. La presse est jugée libre, mais à différents degrés, dans une cinquantaine de pays concentrés en Europe, En Amérique du Nord, en Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande) et dans le sud du continent africain.

Comme l’an dernier, comme d’habitude dans ce genre de classement mondial, les pays scandinaves se retrouvent encore dans les positions les plus enviables. La Norvège, la Suède, la Finlande et le Danemark sont identifiés comme élèves modèles. L’Islande occupe le 10e rang. Le Costa Rica et la Jamaïque se retrouvent aussi les dix premières positions.

Le bas de la liste n’offre pas non plus de surprise. On y retrouve cette fois, tout en bas, la Corée du Nord, l’Érythrée le Turkménistan, la Syrie et puis la Chine au 176e rang.

« L’obsession de la surveillance et le non-respect du secret des sources contribuent à faire glisser vers le bas de nombreux pays considérés hier comme vertueux : les États-Unis (43e, -2 places), le Royaume-Uni (40e, -2), le Chili (33e, -2) ou encore la Nouvelle-Zélande (13e, -8) », selon l’ONG. Le Canada n’est pas cité dans cette liste mais pourrait l’être avec sa baisse de 4 rangs.

L’ombre de Donald Trump hante ce rapport. Les États-Unis se positionnent maintenant entre le Burkina Faso et les Comores. L’analyse rappelle que le nouveau président a désigné la presse comme « ennemi du peuple américain ». Par contre, la guerre aux lanceurs d’alerte a commencé sous l’administration précédente.

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