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dimanche, avril 02, 2017

Le premier ministre serbe aisément réélu

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Publié le 02 avril 2017 à 15h32 | Mis à jour à 17h46
Aleksandar Vucic jug e«ridicules» les accusations d'autoritarisme portées... (PHOTO REUTERS)
Aleksandar Vucic jug e«ridicules» les accusations d'autoritarisme portées par une opposition faible et divisée.
PHOTO REUTERS
KATARINA SUBASICRUSMIR SMAJILHODZIC
Agence France-Presse
Belgrade
Le premier ministre de la Serbie, Aleksandar Vucic, a remporté dès le premier tour la présidentielle dimanche face à dix opposants qui l'ont accusé en vain de dérive autoritaire pendant la campagne.
Ces craintes n'ont guère convaincu les électeurs: l'homme fort du pays, 47 ans, a remporté quelque 55% des suffrages, loin devant son dauphin de centre gauche, Sasa Jankovic, crédité de 16% environ, et l'amuseur public Luka Maksimovic avec 9,3%, selon les estimations de l'institut Ipsos.
L'emprise sur le pays d'Aleksandar Vucic, ancien ultranationaliste converti au centre droit et au rapprochement avec l'Union européenne, Premier ministre depuis 2014, ne semble pas devoir se relâcher.
Aujourd'hui honorifique, le poste de président va retrouver dans les cinq prochaines années, avec M. Vucic, l'importance qu'il avait sous le libéral Boris Tadic (2004-2012). Le futur premier ministre est promis à devenir son obligé et son collaborateur.
Dimanche, avant sa victoire, Aleksandar Vucic a jugé «ridicules» les accusations d'autoritarisme portées par une opposition faible et divisée. Dans la soirée, le patron du parti progressiste (SNS) s'est félicité de «l'immense confiance» témoignée par les électeurs qui ont «montré dans quelle direction veut aller la Serbie»: «la poursuite des réformes, le chemin européen, tout en protégeant nos liens avec la Russie et la Chine».
M. Vucic négocie l'adhésion de son pays à l'Union européenne tout en s'employant à ménager Moscou. Il a d'ailleurs remercié la chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine de l'avoir reçu durant la campagne.
Pari réussi pour l'amuseur «Beli»
Derrière Sasa Jankovic, les autres «gros» candidats de l'opposition, qui avaient appelé à ne pas laisser le pouvoir entre les mains d'un seul homme, doivent se contenter de miettes.
Un autre centriste, Vuk Jeremic, a remporté 5,8% des voix, tandis que l'ultranationaliste Vojislav Seselj n'atteint pas les 5%. Les provocations du héraut de la «Grande Serbie» ne rencontrent plus guère d'écho: il avait expliqué durant la campagne que placer des champs de mines aux frontières pour empêcher les migrants d'entrer en Serbie lui semblait une bonne idée si les barbelés ne suffisaient pas.
Le seul autre gagnant du scrutin est l'amuseur public Luka Maksimovic, alias «Beli», étonnant troisième (9,3%).
En incarnant un candidat loufoque, le patron du «Mouvement de ceux qui n'ont pas goûté au chou farci» (SPN), a raillé durant la campagne la corruption du système politique serbe en promettant de «voler pour lui-même» tout en s'engageant «à donner aussi quelque chose au peuple».
Son succès est aux yeux de nombreux analystes le signe de la désaffection d'une grande partie de l'électorat pour sa classe politique.
Insuffisant toutefois pour ébranler le pouvoir d'Aleksandar Vucic.
Jankovic en leader de l'opposition 
Durant la campagne, Aleksandar Vucic a vanté ses résultats économiques, avec une croissance retrouvée en 2016 (2,8%), et durement attaqué l'opposition, l'accusant de recevoir «des millions d'euros de certains pays étrangers».
«Les dix qui s'unissent contre un seul (...) veulent arrêter le progrès de notre pays, le ramener au passé pour pouvoir se remplir les poches», a-t-il lancé en meeting.
Il a aussi pu compter sur les médias. Selon une étude publiée par le quotidien indépendant Danas, M. Vucic a bénéficié de 51% du temps d'antenne dédié à la campagne par les chaînes nationales, 67% «si on y inclut ses apparitions télévisées en tant que premier ministre».
Ancien médiateur de la République, ce qui lui a valu de devenir une figure respectée de la classe moyenne urbaine libérale, Sasa Jankovic, nouveau venu en politique, fait un score qui semble de nature à lui offrir le leadership de l'opposition.
Avant le scrutin, il avait mis en garde contre des fraudes. Mais aucune irrégularité flagrante n'avait été relevée dimanche soir par les observateurs.

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