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jeudi, avril 27, 2017

Sommes-nous un peuple de perdants ?

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Gilles Proulx

  À l’heure du 150e de la confédération, le Québec est cerné par le mépris. On lui reproche d’être une minorité insignifiante à l’échelle de l’Amérique du Nord. On l’accuse en même temps d’être une méchante majorité dominatrice.
Sommes-nous un peuple de perdants? Pensez-y. Que n’avons-nous pas perdu?
Le Canadien ne perd pas tous ses matchs, mais nous avons quand même perdu l’équipe.
Nous avions l’Amérique du Nord, mais nous l’avons perdue.
Nous avions également le Canada; nous l’avons perdu... et le conquérant nous a volé notre nom, nos symboles et notre hymne!
Nous avions l’Amérique du Nord, mais nous l’avons perdue.
Nous avions également le Canada; nous l’avons perdu... et le conquérant nous a volé notre nom, nos symboles et notre hymne!
Nous avions le Labrador; nous l’avons perdu.
Nous avions Montréal; nous sommes en train de la perdre.
Nous avions une langue officielle qui s’efface devant l’anglais.
Nous avions une religion que nous avons perdue.
Nous avions une histoire nationale et une fierté; nous les avons perdues.
Ce que nous avons gardé précieusement, c’est notre naïveté nationale.
Succession de défaites
Depuis la conquête, notre histoire a des défaites pour faits saillants.
Défaite en 1839; on nous punit par l’Acte d’union en 1840.
Même après 1867, le Canada anglais bafoue les droits élémentaires des francophones hors Québec et, en bons perdants, nous laissons faire.
Référendum de 1980; perdu. On nous inflige la constitution de 1982.
Meech; raté. Référendum de 1995; perdu. On nous impose la «loi sur la clarté» de Stéphane Dion.
La Cour suprême édente la loi 101 et permet le «kirpan». La crise des accommodements; peine perdue. Le projet de charte des valeurs; nouvelle déconfiture.
Couillard l’accusateur
Ayant perdu, nous sommes méprisés, non seulement comme des perdants, mais comme si nous étions aussi, en vertu de la couleur de notre peau et de notre culture occidentale, de méchants conquérants!
Bref, nous perdons sur les deux tableaux. Couillard le sait, lui qui nous intente le procès truqué du «racisme systémique». Et vous savez quoi? Il va gagner!

Corruption, corruption

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Le régime de Jean Charest ne représente pas une période glorieuse de l’histoire politique du Québec. Sous son gouvernement, on a assisté au triomphe de l’affairisme et de la médiocrité.



Le régime de Jean Charest ne représente pas une période glorieuse de l’histoire politique du Québec. Sous son gouvernement, on a assisté au triomphe de l’affairisme et de la médiocrité.  Ainsi, de graves soupçons planeraient sur l’ex-premier ministre Jean Charest.
En apprenant cela, la plupart de nos concitoyens ont probablement eu une réponse double.
D’un côté, on les devine faire une moue entendue, accompagnée d’un commentaire cynique du genre «on s’en doutait».
La défiance à l’endroit des politiciens est généralisée et le moins qu’on puisse dire est que Jean Charest n’y a jamais échappé. Son régime ne représente pas une page glorieuse de l’histoire du Québec. Sous le gouvernement Charest, on a assisté au triomphe de l’affairisme et de la médiocrité.
Surprise
Mais de l’autre côté, on peut quand même croire que nos concitoyens ont lancé un petit cri d’étonnement, sur le genre «c’est pas vrai?». Parce que c’est quand même surprenant.
On ne parle pas ici d’un petit organisateur miteux non plus que d’un financier puissant mais inconnu du grand public. On parle d’un ancien premier ministre du Québec.
Jean Charest se dit innocent. Entendons-le. Un soupçon ne suffit pas pour condamner un homme. La justice fera son travail. Évitons le lynchage public.
Mais réfléchissons quand même à un phénomène plus large: celui de la corruption des élites politiques.
Il n’est ni spécifique au Québec ni spécifique à notre époque. Le pouvoir politique n’attire pas que des anges et est l’objet de mille sollicitations.
Évitons toute vision angélique. Le pouvoir corrompt les âmes.
Mais notre époque est moins tolérante que les précédentes pour ceux qui s’enrichissent au pouvoir.
Ils devaient servir le bien commun mais ils ont plutôt décidé de se servir de l’État pour rejoindre la classe dirigeante.
Ils ne se sont pas mis au service de leur pays mais au service des puissants qui peuvent les récompenser pour peu qu’ils servent fidèlement leurs intérêts.
En gros, l’homme qui arrive au pouvoir et met la main dans le plat de bonbons est désormais l’objet d’un mépris violent.
D’autant plus qu’en général, il ne se gêne pas pour sermonner et d’expliquer à l’homme ordinaire qu’il vit au-dessus de ses moyens et qu’il devrait vertueusement se serrer la ceinture.
On ne parle jamais aussi bien de l’austérité que bien assis dans son canapé.
La chose est encore plus insoutenable quand le politicien est impuissant et ne parvient pas à améliorer vraiment la société.
Démocratie
Derrière cela, il y a une analyse politique plus subtile qu’on ne le croit.
Confusément, le commun des mortels sent bien que les intérêts des élites économiques ne coïncident plus vraiment avec ceux du plus grand nombre.
Il ne s’agit pas de vomir sur l’argent. Il ne s’agit pas de diaboliser les élites économiques et politiques. Il ne s’agit pas de souhaiter que nos politiciens vivent chichement, comme s’il fallait les condamner au pain sec.
Mais il s’agit de temps en temps de faire le ménage et de remettre le pouvoir au service du grand nombre. Cela fait très longtemps qu’au Québec, ce ménage n’a pas été fait.

Enquête sur des libéraux bloquée: «c’est préoccupant», dit Philippe Pichet

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Philippe Pichet MONTRÉAL – Le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Philippe Pichet, s’est dit fortement préoccupé par les informations dévoilées par le président de la Fraternité des policiers, Yves Francoeur, lors d’une entrevue, jeudi matin.
Des accusations criminelles concernant des élus libéraux sont bloquées, a affirmé Yves Francoeur sur les ondes du 98,5 FM. Deux libéraux auraient fait l’objet d’une enquête criminelle en lien avec la mafia.
Toujours selon M. Francoeur, le processus judiciaire aurait subi de l’«obstruction» après que l’enquête eut été complétée.
«Quand on entend ce genre d’informations là, c’est sûr que c’est préoccupant, a dit M. Pichet en entrevue avec TVA Nouvelles. Dans le cours normal des choses, ça ne devrait pas arriver.»
Le chef du SPVM assure que personne ne peut donner l’ordre à des policiers de ne de pas enquêter sur un dossier. «Si je dois enquêter, je vais enquêter, a-t-il ajouté. Si on me donne une information, dont je n’ai pas juridiction, je vais donner cette information au bon endroit pour qu’on s’assure que les choses soient bien faites.»
Selon le chef de police, les enquêtes qui visent les élus relèvent de l’UPAC, «il faut laisser le temps aux gens de faire les vérifications», a précisé M. Pichet.
«Si quelque chose comme ça arrivait au niveau de mon service, comme on a eu dernièrement avec l’émission de «J.E.», il y a des actions à prendre pour vérifier les faits», a-t-il expliqué.
Philippe Pichet a affirmé ne pas être au courant des informations relayées par le président de la Fraternité. Il croit que celui-ci aurait eu accès à des informations privilégiées d’une personne qu’il connaît.
Les deux élus dont a parlé Yves Francoeur, auraient fait l’objet de filature et d’écoute électronique. Les faits qui leur sont reprochés concernent la fraude et du trafic d’influence dans le but de servir au financement du Parti libéral du Québec (PLQ), a également indiqué M. Francoeur au 98,5 FM.

La vérificatrice générale se penchera sur les contrats de Marc Bibeau avec l'État

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PUBLIÉ AUJOURD'HUI À 14 H 16 | Mis à jour à 15 h 11
Marc Bibeau
Marc Bibeau Photo : Radio-Canada

« Je pars la tête haute », dit Sam Hamad


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PUBLIÉ AUJOURD'HUI À 9 H 49 | Mis à jour à 14 h 45
Sam Hamad
Sam Hamad Photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot

Le député libéral de la circonscription de Louis-Hébert, Sam Hamad, a remis jeudi sa démission au premier ministre Philippe Couillard.
Je pars dignement, la tête haute et fier de ce que j'ai fait. Sam Hamad
« Ma décision est mûrement réfléchie. Je n’ai pas décidé ça en me levant ce matin, a-t-il déclaré. J’ai réfléchi à mon affaire. Ça fait 14 ans que je suis en politique, j’ai fait le tour du jardin. Avant la politique, il y a la vie, et après la politique il y a la vie. »
« C’est beaucoup d’émotions, beaucoup de souvenirs », a poursuivi M. Hamad. « C’est une grande journée. C’est une vie qui [se] termine et une vie qui commence ».
Je ne regrette rien, absolument rien aujourd’hui. J’ai fait ce que j’avais à faire tout le long en respectant les règles avec intégrité. Je suis très fier. Sam Hamad
M. Hamad a précisé qu'il « n’y aucune raison dans les médias aujourd’hui qui m’ont poussé à prendre cette décision », une allusion aux allégations du président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francoeur, faites quelques heures plus tôt.
Selon les informations obtenues par notre journaliste Martine Biron, M. Hamad aurait en fait pris cette décision il y a quelques semaines, ayant accepté un emploi dans le secteur privé. Il a précisé que les détails de l'entente n'étaient pas finalisés, au cours de sa conférence de presse.
M. Hamad s’est enfin dit particulièrement fier de la réalisation des projets de l’amphithéâtre de Québec et de la promenade Samuel de Champlain, de même que de la baisse du taux de chômage dans la région de Québec.
« Sam Hamad peut être très fier de ce qu’il a réalisé pour le Québec. [...] Il a piloté un grand nombre de projets de loi, de réformes. Il a eu un impact », a commenté le premier ministre Philippe Couillard, qui a confirmé que la réflexion de M. Hamad sur son avenir politique était en cours « depuis plusieurs semaines ».
« Il laisse derrière lui une empreinte axée sur le développement économique et la création d’emplois, pour le Québec, et spécifiquement pour la région de la Capitale-Nationale », a-t-il précisé, avant de le remercier « pour sa contribution au service public.
M. Couillard a nié que son ex-ministre ait quitté la vie politique par déception de ne pas avoir réintégré au Conseil des ministres. « M. Hamad est un joueur d’équipe. Il comprend très bien la situation, les changements qu’il faut faire dans une équipe ministérielle », a-t-il assuré.
Bien sûr, il aurait peut-être aimé que les derniers mois se passent différemment. Il a été durement attaqué, on le sait. Avec le temps, je pense qu’on constatera qu’il n’a jamais eu qu’un seul désir : celui de bien faire, de créer de l'emploi et d’améliorer les communautés au Québec. Philippe Couillard
Sam Hamad en chiffres
M. Hamad a souligné avoir :
  • Dirigé 7 ministères;
  • Siégé au sein de 11 comités ministériels;
  • Piloté l’adoption de 30 projets de loi;
  • Participé à 165 jours de campagnes électorales;
  • Donné des centaines de conférences de presse;
  • Assisté à 1148 périodes de questions;
  • Passé 5125 jours « à défendre les citoyens de Louis-Hébert ».
L'ombre de Premier Tech
Sam Hamad avait été déchu de son poste de président du Conseil du Trésor en avril 2016 à la suite de la révélation de contacts indus avec l’ancien collecteur de fonds du PLQ Marc-Yvan Côté dans le dossier Premier Tech.
Il avait cependant conservé son siège de député, le temps que le commissaire à l’éthique et à la déontologie de l’Assemblée nationale mène son enquête.
Critiqué par le commissaire à l’éthique et à la déontologie, Jacques Saint-Laurent, M. Hamad était demeuré par la suite sur la touche, le premier ministre Couillard préférant le maintenir à l’écart du Conseil des ministres.
M. Saint-Laurent avait estimé que M. Hamad avait bafoué les règles de base du code d’éthique des parlementaires dans ses interventions à l’égard d’une subvention octroyée à l’entreprise Premier Tech.
Le commissaire à l’éthique avait souligné « l’absence de motivation » justifiant sa recommandation au Conseil des ministres de bonifier la subvention de 7,5 à 8,5 millions de dollars.
« Par ses actions, il n'a pas contribué au maintien de la confiance de la population envers les membres de l'Assemblée nationale », avait déclaré M. Saint-Laurent.
La question avait également été soulevée par la vérificatrice générale du Québec dans son rapport annuel. Incapable d’expliquer la recommandation de M. Hamad dans le dossier de la subvention octroyée à Premier Tech, la vérificatrice n’avait toutefois pas blâmé l’ancien ministre.
M. Hamad s’est dit heureux d’avoir rétabli son honneur dans les dossiers qui ont mis à mal son intégrité grâce à des enquêtes du commissaire à l’éthique et à la déontologie, de la vérificatrice générale du Québec, du directeur général des élections et du commissaire au lobbyisme.
Des origines modestes
M. Hamad a rappelé ses origines syriennes et son arrivée au Québec avec, pour toute possession, deux valises. « Je n’avais pas de manteau d’hiver là-dedans. C’est [la société] Saint-Vincent de Paul qui m’a donné ça. Des employés de Rivière-du-Loup qui m’ont donné un manteau et des bottes d’hiver », a-t-il rappelé avec émotion.
C’est le Québec qui m’a permis d’étudier, de fonder une famille, de travailler, et pour moi c’était important de redonner [aux Québécois]. Sam Hamad
Reconnu pour déformer certaines expressions de la langue française et pour en créer accidentellement de nouvelles, M. Hamad s’est félicité d’avoir terminé son allocution sans accroc linguistique. « Vous avez remarqué je n’ai pas créé de nouvelles expressions », a-il lancé sur un ton humoristique à l’intention des journalistes.
« L’Office de la langue française va me pardonner. J’espère que "la roue à trois boutons" restera dans le lexique de l’Assemblée nationale », a-t-il souligné en faisant référence à l’une de ses plus savoureuses entorses à la langue française.

mercredi, avril 26, 2017

Le chef de cabinet de Philippe Couillard publie une déclaration sur ses liens avec Marc Bibeau

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PUBLIÉ IL Y A 48 MINUTES | Mis à jour il y a 36 minutes
Le premier ministre Philippe Couillard et son chef de cabinet, Jean-Louis Dufresne
Le premier ministre Philippe Couillard et son chef de cabinet, Jean-Louis Dufresne
Photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot

RÉMUNÉRATION Les dirigeants de la Caisse de dépôt ont empoché 11 millions en 2016

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26 avril 2017 |Julien Arsenault - La Presse canadienne | Actualités économiques
Le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia
Le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia
Les six plus hauts dirigeants de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) ont touché une rémunération totale d’environ 11 millions en 2016, ce qui constitue une hausse de 2,8 % sur un an.
 
Cette information figure dans le plus récent rapport annuel du gestionnaire québécois de régimes de retraite, rendu public mercredi.
 
Son président et chef de la direction, Michael Sabia, dont le salaire de base est demeuré inchangé à 500 000 $, a touché une paye totale de 2,82 millions, ce qui constitue une progression de 8,5 % par rapport à 2015. Ce montant tient compte du versement d’une rémunération incitative différée de 1,12 million. En 2013, le grand patron de la CDPQ avait choisi de différer 900 000 $ — une somme qui a fructifié en raison des rendements générés par la Caisse sur trois ans —, ce qui lui a permis de réaliser un rendement de 221 723 $.
 
Au total, les principaux dirigeants de la Caisse ont choisi de différer environ 6 millions. En ce qui a trait à M. Sabia, il s’agit d’un montant de 1,74 million.
 
En 2016, la Caisse, dont l’actif net se chiffrait à 270,7 milliards en date du 31 décembre dernier, a affiché un rendement de 7,6 %, soit 18,4 milliards, dépassant son indice de référence fixé à 5,8 %. Sur cinq ans, le rendement annualisé de la CDPQ a été de 10,2 %, soit 1,1 point de pourcentage de plus que son indice de référence. En matière de rémunération incitative, la Caisse fait valoir qu’« afin de renforcer une performance encore plus soutenue à long terme, à partir de 2016, celle-ci est dorénavant mesurée sur une période de cinq ans », comparativement à quatre ans auparavant.
 
Rémunération inférieure
 
Celui qui était jusqu’à tout récemment premier vice-président et chef des placements, Roland Lescure, arrive au deuxième rang au chapitre du salaire global, avec 2,62 millions, en hausse de 20 %. M. Lescure, qui a quitté ses fonctions au début du mois pour se joindre à la campagne du candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron, a touché une somme différée de 987 739 $.
 
En dépit de l’augmentation, la rémunération totale des principaux patrons de la Caisse demeure inférieure à celle des autres gestionnaires de caisses de retraite dans le reste du pays. Par exemple, à l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC), dont l’actif atteignait 298,1 milliards, la rémunération globale des dirigeants a atteint 20,5 millions l’an dernier — une somme qui ne tient pas compte des primes incitatives différées.
 
Du côté du régime de retraite des enseignants de l’Ontario (Teachers) — dont l’actif était de 176,6 milliards en date du 31 décembre dernier —, les cinq plus hauts dirigeants ont reçu au total près de 19 millions en 2016. Ce montant comprend la valeur des régimes de retraite ainsi que du régime incitatif à long terme.
 
Primes pour les employés
 
À la CDPQ, les employés ont touché des primes de 59 millions, en hausse de 21 % par rapport à l’an dernier.
 
« Il y a eu un rendement annuel soutenu de 10,2 % sur cinq ans, a expliqué le directeur principal des relations avec les médias, Maxime Chagnon. La valeur ajoutée sur cette période est de 12,3 milliards. C’est significatif, comme performance. »
 
L’ensemble du personnel de la Caisse a choisi de différer jusqu’en 2019 une somme de 32 millions.
 
Finalement, les salaires et avantages sociaux sont passés de 240 à 284 millions — en hausse de 18 % — en 2016, alors que la CDPQ a terminé l’année avec 890 employés, soit une quarantaine de plus. Outre la progression de l’actif, le gestionnaire de régimes de retraite explique cette augmentation par son internationalisation ainsi que l’acquisition d’une expertise plus étoffée dans certains secteurs.

LIBRE-ÉCHANGE Avec l'ami Trump, pas besoin d'ennemi

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Jean-Robert Sansfaçon
26 avril 2017 |Jean-Robert Sansfaçon | Canada | Éditoriaux
Washington impose à nouveau des tarifs sur les importations de bois d’oeuvre canadien. Le Canada a tenté de négocier, en vain. Trump promettait de s’attaquer au Mexique et à la Chine, mais c’est le Canada qui prend les coups.

C'est la cinquième fois en trente ans que les Américains s’attaquent aux exportateurs canadiens de bois d’oeuvre. Chaque fois que le conflit a été porté devant des tribunaux indépendants, le Canada a gagné, mais au prix de milliers d’emplois perdus entre-temps.
 
Malgré ses défaites, la coalition américaine du bois d’oeuvre revient constamment à la charge pour exiger de son gouvernement qu’il impose à nouveau des droits compensateurs. Ce que Washington n’hésite jamais à faire pour des raisons électoralistes.
 
Faute de pouvoir faire reconnaître les décisions des tribunaux de l’ALENA ou de l’OMC dans cette industrie, le Canada est donc forcé de négocier des ententes à l’extérieur de l’ALENA qui l’obligent à s’imposer à lui-même des quotas ou des taxes pour avoir la paix pendant quelques années.
 
Depuis la fin de la dernière entente du genre signée en 2006 et prolongée jusqu’en 2015, Ottawa a tenté de renégocier avec l’industrie américaine, mais les exigences de celle-ci étaient si élevées qu’il a été impossible de conclure.
 
Hier, Québec a confirmé qu’il réservait 300 millions pour offrir des garanties de prêts aux entreprises touchées, surtout les plus petites qui devront verser des paiements rétroactifs, en attendant un éventuel règlement.
 
De son côté, Ottawa s’est contenté de dénoncer la décision américaine et d’inviter l’industrie canadienne à faire appel aux programmes d’aide existants… dont l’assurance-emploi. Pour l’avenir, on mise sur la Chine pour l’exportation du bois canadien, cette dictature avec laquelle Justin Trudeau rêve de signer un traité de libre-échange malgré l’absence de tribunaux impartiaux.
 

Autre dossier qui fait l’objet d’attaques répétées de Donald Trump, celui du lait. Hier, M. Trump a signé un autre de ses fameux décrets présidentiels destinés à combattre le protectionnisme du voisin tout en défendant le sien. À court terme, cela ne change rien, mais il est évident que la formule canadienne de gestion de l’offre sera remise en cause lors des prochaines négociations de l’ALENA.
 
Jusqu’à l’an dernier, certains producteurs américains profitaient d’une faille dans l’ALENA pour exporter du lait diafiltré destiné à la fabrication de fromage et de yogourt. Cela a conduit l’industrie canadienne à réduire le prix du lait utilisé pour ce type de produits, au grand dam des Américains incapables d’exporter le leur.
 
Faut-il pour autant mettre la hache dans la gestion de l’offre ? Les Américains n’ont pas accès au marché canadien pour plusieurs catégories de produits laitiers, mais en revanche, ils ne subissent pas la concurrence des Canadiens, qui se contentent de produire pour leur seul marché. Au final, le solde commercial est à l’avantage des Américains, contrairement à ce que prétend Donald Trump.
 
Il est vrai que cette façon de limiter la production aux seuls détenteurs de quotas locaux tout en imposant des tarifs de 250 % sur les importations jure dans un paysage de libre-échange. Difficile pour l’UPA, et pour le Canada, de défendre à la fois la fermeture des frontières au lait et à la volaille des autres tout en exigeant de leur part une pleine ouverture pour notre porc, notre bois d’oeuvre et notre sirop d’érable !
 
À moyen terme, il semble évident que les producteurs de lait et de volaille devront réformer leur système pour le rendre plus productif, plus créatif et plus ouvert sur le monde. De là à abolir la gestion de l’offre, il y a un pas qui est loin d’être franchi puisque cela devrait s’accompagner du rachat des quotas de production et du versement annuel de dizaines de millions en subventions sans avoir l’assurance d’une stabilité des prix pour les consommateurs.
 
Lors de la campagne électorale, Donald Trump promettait de faire disparaître les énormes surplus commerciaux enregistrés par la Chine et le Mexique. Jusqu’ici, c’est le Canada qui fait les frais de ses politiques malgré un ridicule surplus commercial de 3 milliards de dollars l’an dernier, soit l’équivalent d’une journée et demie d’échanges commerciaux, comparativement aux 380 milliards du surplus chinois. Encore une fois, les « faits alternatifs » ont parlé par la bouche de ce grand menteur qu’est Donald Trump.

L’UPAC cherche la source de la fuite sur Charest

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26 avril 2017 | Marie-Michèle Sioui - Correspondante parlementaire à Québec
L’ancien premier ministre Jean Charest affirme qu’on veut «porter atteinte à sa réputation».
L’ancien premier ministre Jean Charest affirme qu’on veut «porter atteinte à sa réputation».
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Le gouvernement Couillard a insisté mardi sur l’importance de découvrir la source qui a permis la mise au jour de détails d’une enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) sur l’ex-premier ministre Jean Charest, disant s’inquiéter davantage de l’intégrité du processus judiciaire que des soupçons pesant sur l’ancien chef du Parti libéral du Québec (PLQ).

En fin de journée, l’UPAC a fait part d’inquiétudes semblables à celles formulées par les troupes de Philippe Couillard : elle a commandé une enquête interne « afin d’identifier l’origine de la transmission de documents confidentiels qui a permis la diffusion publique de certains éléments d’une enquête criminelle active ».

L’annonce de l’organisation de la lutte contre la corruption est venue clore une journée agitée à l’Assemblée nationale. Le gouvernement Couillard a essuyé des attaques de tous les partis au lendemain de révélations de TVA voulant que Jean Charest et l’ancien collecteur de fonds libéral Marc Bibeau eussent été ciblés par des enquêtes de l’UPAC jusqu’à l’an dernier.

« Maintenant, à moins que mon collègue ne me signale un seul cas, un seul cas qui touche le gouvernement que je dirige depuis 2014 et le parti que je dirige depuis mars 2013, je ne vois pas l’utilité de pousser cette discussion plus loin. Les autorités en prendront acte », a finalement déclaré Philippe Couillard, pressé de questions au Salon bleu. Il avait auparavant esquivé une demande du Parti québécois, qui exigeait d’entendre MM. Charest et Bibeau, sous serment, dans une commission parlementaire.

« Aujourd’hui, il y a des milliers de travailleurs forestiers et leur famille qui se demandent de quoi leur avenir va avoir l’air. Aujourd’hui, nous, on est aux côtés des travailleurs forestiers », avait ainsi répondu le premier ministre.

Jean Charest réaffirme son innocence

Selon les informations de TVA, l’enquête qui aurait entraîné la surveillance de Jean Charest et de Marc Bibeau concernerait notamment le financement politique et l’octroi de contrats publics. Elle est encore en cours et n’a toujours pas été transmise au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) : elle n’a donc mené à aucune accusation jusqu’ici.

« Je prends acte de la déclaration du Directeur des poursuites criminelles et pénales à l’effet qu’“aucun dossier ne lui a été transmis”. Je ne ferai aucun autre commentaire, si ce n’est pour réaffirmer mon innocence face aux allégations qui circulent », a d’ailleurs affirmé l’ex-premier ministre et chef du PLQ, Jean Charest, par l’entremise de son avocat.

« Notre client est outré par le fait que de l’information apparemment obtenue en cours d’enquête, pourtant confidentielle, y compris des renseignements personnels, soit délibérément coulée dans les médias dans le seul but de porter atteinte à sa réputation, sur la foi de conjectures », a aussi fait savoir l’avocat de Marc Bibeau, Léon Moubayed.

En coulisses, on s’est inquiété que les fuites dans les médias ne fassent dérailler l’enquête de l’UPAC en plaçant MM. Charest et Bibeau sur leurs gardes. Officiellement, les rares élus libéraux qui ont commenté la nouvelle, comme le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux, se sont inquiétés de la préservation de « l’intégrité du système d’enquête et du système de justice »« Mon inquiétude, ce n’est pas pour un parti politique. Mon inquiétude, c’est pour l’ensemble de ce système. S’il y a des gens qui ont commis des gestes graves, on veut qu’ils en répondent à la justice. [Pour cela], il faut que les enquêtes soient menées dans toute l’intégrité possible », a-t-il déclaré.

Le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, s’est inquiété de l’origine de la fuite dans les médias, précisant qu’il ne critiquait pas le travail de ces derniers. « Je ne vois rien dans les faits rapportés ce matin [mardi] qui constitue un geste répréhensible au plan pénal ou criminel, sauf le geste qui aurait été posé par une personne qui a prêté le serment de sauvegarder la confidentialité des informations dans le cadre d’une enquête et qui viole ce serment-là. Ça, ce serait un acte criminel », a-t-il avancé.

L’élu libéral s’est défendu de tenter de faire dévier le débat ou de proposer une chasse aux sources. « Le problème, a-t-il dit, c’est : d’où vient le document ? Qui l’a rendu public et est-ce que, ce faisant, il n’a pas commis un geste criminel ? »

Chercher les « patrons »

L’opposition n’a pas pointé le même « problème ». Selon le chef du PQ, Jean-François Lisée, l’enquête dévoilée dans les médias démontre la nécessité de faire témoigner MM. Charest et Bibeau publiquement. « C’est clair que ce n’est pas Nathalie Normandeau qui a organisé ce système-là, a-t-il déclaré au sujet de l’ex-vice-première ministre du gouvernement Charest, actuellement accusée de complot, de corruption, de fraude et d’abus de confiance. Si la vice-première ministre est accusée d’avoir participé à un système de corruption criminelle pour dévoyer des fonds publics, elle n’a pas inventé ce système-là, elle ne l’a pas dirigé seule, et le fait que l’UPAC essaie d’avoir des preuves sur M. Bibeau et M. Charest montre bien qu’elle cherche [à savoir] qui étaient les patrons de Mme Normandeau. »

La Coalition avenir Québec a plutôt tenté de contraindre le gouvernement à identifier les trois ministres ou députés dont les noms ont été voilés sur un diagramme policier qui illustrerait le financement politique illégal qui aurait eu cours au PLQ. « Ce tableau de l’UPAC nous apprend qu’il y a un lien entre Marc Bibeau et la nomination d’au moins trois ministres, a souligné la députée Nathalie Roy. Vous nous avez promis de la transparence ? Qui sont ces trois ministres ? » a-t-elle demandé à Martin Coiteux.

« On est au Québec, on est dans une société démocratique, on est dans une société de droit, nous ne sommes pas dans une république de bananes. Alors, on n’est pas dans une société où le gouvernement se met les deux pieds dans les enquêtes », a répliqué le ministre libéral.

Le député de Québec solidaire Amir Khadir a d’abord reconnu qu’à son avis, les méthodes de financement du PLQ ont changé. Il a cependant dénoncé la lenteur du processus judiciaire. « Quand la justice n’est pas rendue en temps utile, quand ce genre d’enquêtes là fait en sorte que la justice est défaillante, ça fait en sorte qu’on a encore un gouvernement libéral qui n’a pas rendu des comptes sur la corruption des moeurs politiques dont le suspect no 1 est M. Charest », a-t-il déclaré.

Jean-François Lisée en a rajouté. « Depuis un certain temps se pose la question de l’immunité libérale dans notre système de justice. L’immunité libérale, est-ce que ça existe ? […] Est-ce qu’il y a un système qui fait en sorte que la plus grande enquête de corruption de l’histoire politique du Québec n’arrive jamais à aboutir à la tête du réseau ? » a-t-il demandé.

Philippe Couillard a qualifié l’exercice du chef péquiste de « triste »« Je rappelle d’ailleurs qu’il n’y a pas de jugements de tribunaux qui ont été prononcés encore. […] les institutions judiciaires de notre État jouent leur rôle de façon indépendante et il n’appartient ni à l’opposition officielle, ni à la deuxième opposition, ni à nous de nous immiscer dans leur travail », a-t-il insisté. Il a ensuite ajouté que, ce que les Québécois « veulent », c’est un « Québec plus prospère, un Québec où l’emploi se crée ».

Liberté de presse: le Canada perd des plumes

http://www.ledevoir.com/societe/medias/497265

Le pays passe au 22e rang dans l’index de Reporters sans frontières

26 avril 2017 11h02 |Stéphane Baillargeon
<em>«</em><em> </em><em>Jamais la liberté de presse n’a été aussi menacée</em><em> </em><em>»</em> s’alarme RSF.
« Jamais la liberté de presse n’a été aussi menacée » s’alarme RSF.Photo: Getty Images

Le Canada perd encore des places dans le classement par pays sur la liberté de la presse dans le monde en chutant de la 18e place en 2016 à la 22e en 2017. Le pays se retrouve maintenant entre Samoa (21e rang) et la République Thèque, la Namibie, l’Uruguay et le Ghana qui occupent les positions suivantes.

La Canada était au 10e rang il y a deux ans. La nouvelle chute de quatre places s’explique notamment par la mise sous surveillance de journalistes par des corps policiers du Québec et un ordre de cour obligeant un reporter du média Vice à révéler ses sources à la Gendarmerie royale (la décision est contestée). Le justificatif de l’organisme évoque aussi l’absence d’une loi parapluie pour protéger le travail des médias et la surveillance légale des activités en ligne des citoyens.

Le rapport annuel de l’organisme Reporters sans frontières (RSF) est divulgué ce matin dans cinq capitales, Paris, Londres, Washington, Tunis et Rio. L’analyse révèle une détérioration générale des conditions d’exercice d’un journalisme libre et sans contraintes à l’échelle planétaire.

« Jamais la liberté de presse n’a été aussi menacée » s’alarme RSF en évoquant les attaques anti-médias, les fausses nouvelles et le triomphe politique de personnalités politiques à la Donald Trump, fortement hostiles à la presse.

Les pires et les meilleurs
 
L’index mis au point par RSF établit que la liberté de presse se retrouve en situation jugée « difficile » ou « très grave » dans 72 pays sur les 180 recensés. Les pires situations se retrouvent en Afrique (pour les deux tiers du continent), en Amérique centrale, en Asie (Chine, Inde) et en Russie. La presse est jugée libre, mais à différents degrés, dans une cinquantaine de pays concentrés en Europe, En Amérique du Nord, en Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande) et dans le sud du continent africain.

Comme l’an dernier, comme d’habitude dans ce genre de classement mondial, les pays scandinaves se retrouvent encore dans les positions les plus enviables. La Norvège, la Suède, la Finlande et le Danemark sont identifiés comme élèves modèles. L’Islande occupe le 10e rang. Le Costa Rica et la Jamaïque se retrouvent aussi les dix premières positions.

Le bas de la liste n’offre pas non plus de surprise. On y retrouve cette fois, tout en bas, la Corée du Nord, l’Érythrée le Turkménistan, la Syrie et puis la Chine au 176e rang.

« L’obsession de la surveillance et le non-respect du secret des sources contribuent à faire glisser vers le bas de nombreux pays considérés hier comme vertueux : les États-Unis (43e, -2 places), le Royaume-Uni (40e, -2), le Chili (33e, -2) ou encore la Nouvelle-Zélande (13e, -8) », selon l’ONG. Le Canada n’est pas cité dans cette liste mais pourrait l’être avec sa baisse de 4 rangs.

L’ombre de Donald Trump hante ce rapport. Les États-Unis se positionnent maintenant entre le Burkina Faso et les Comores. L’analyse rappelle que le nouveau président a désigné la presse comme « ennemi du peuple américain ». Par contre, la guerre aux lanceurs d’alerte a commencé sous l’administration précédente.