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samedi, mars 18, 2017

Taxe à la frontière canado-américaine: un impact «très, très significatif», pour Couillard

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18 mars 2017 |Lia Lévesque - La Presse canadienne | Actualités économiques
Le premier ministre s’est montré préoccupé devant l’instauration possible d’une taxe.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Le premier ministre s’est montré préoccupé devant l’instauration possible d’une taxe.
L’instauration d’une taxe à la frontière canado-américaine, qui est discutée aux États-Unis depuis l’élection de Donald Trump, aurait un impact « très, très significatif » pour les produits d’ici, a prévenu vendredi le premier ministre Philippe Couillard.
 
À l’issue d’une journée d’échanges entre gens d’affaires québécois et américains, avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et la Fédération des chambres de commerce du Québec, sur cette question de la relation commerciale Québec–États-Unis, le premier ministre s’est montré préoccupé devant l’instauration possible d’une telle taxe. Il a avoué ne pas avoir d’évaluation précise quant aux coûts supplémentaires qu’engendrerait une telle taxe, mais « tout le monde s’entend que l’impact serait très significatif, très, très significatif », a-t-il assuré.
 
« On parle de l’interruption soudaine des chaînes d’approvisionnement. Il faut savoir que, dans beaucoup de produits comme les produits automobiles et autres, les pièces qui mènent au produit fini passent la frontière souvent jusqu’à six, sept, huit fois. Vous voyez immédiatement les conséquences. Ça, c’est effectivement très préoccupant », a-t-il commenté.
 
Entente à trois ?
 
Par ailleurs, M. Couillard a réitéré sa préférence pour une entente commerciale trilatérale Canada–États-Unis–Mexique, mais semble prêt à envisager une entente bilatérale si les pourparlers à trois étaient freinés par un litige entre les États-Unis et le Mexique. « Il vaut mieux qu’on poursuive une démarche à trois. Mais si, par hasard, il devait y avoir des enjeux ou des obstacles majeurs qui freinent considérablement la progression des conversations avec le Mexique, c’est certain qu’on va vouloir, nous, avancer ce qu’on peut faire avancer plus rapidement. Mais actuellement, je crois qu’il est encore possible d’indiquer aux États-Unis qu’il est préférable, même pour eux, que le Mexique fasse partie de l’arrangement modifié », a commenté le premier ministre Couillard.
 
Aux côtés de M. Couillard, la présidente et chef de la direction du Canadian American Business Council, Maryscott Greenwood, a abondé dans ce sens. « Je suis d’accord avec l’idée d’essayer de garder ensemble les trois amigos, mais les trois amigos pourraient devenir les deux amis », a illustré Mme Greenwood. Elle s’est défendue de vouloir écarter d’avance le Mexique, mais a noté qu’à cause du contexte politique actuel aux États-Unis, « si la négociation avec le Mexique traîne en longueur, il sera préférable de discuter pour au moins “faire des progrès dans la relation Canada–États-Unis aussi rapidement que possible et s’en servir comme modèle”  ».
 
« La réalité politique aux États-Unis veut que ce serait plus facile de conclure une entente avec le Canada », a affirmé Mme Greenwood.