Annonce

mercredi, mars 01, 2017

L’empire américain

http://www.journaldemontreal.com/



 Comme tout le monde, j’aime le cinéma américain. Je connais ses acteurs, ses réalisateurs, ses classiques et même ses navets.
Bloc drapeau américain États-Unis USAMais à la différence de plusieurs, diman­che soir, j’avais autre chose à faire que me farcir la soirée des Oscars.
Non pas parce que je méprise ce rendez-vous, mais j’y vois, à bien des égards, une manifestation de l’impérialisme culturel américain.
Racisme
Et je suis renversé de voir à quel point nous nous laissons pénétrer mentalement par des débats qui nous sont étrangers et qui, bien souvent, ne nous concernent pas du tout.
Nous nous faisons américaniser mentalement. Nous apprenons à voir le monde avec des yeux qui ne sont pas les nôtres.
Un exemple. La société américaine est rongée depuis ses origines par la question du racisme.
De l’esclavage à la ségrégation, les Noirs américains ont été traités de la maniè­re la plus odieuse, d’autant qu’aujourd’hui encore cette discrimination histo­rique se fait ressentir.
Ces années-ci, cette question ressort aux Oscars.
On veut voir si le racisme progresse ou recule aux États-Unis. On mesure la place des Noirs dans la vie publique.
Le problème, c’est que certains décident d’importer chez nous la question du racisme, alors qu’elle n’a pas du tout façon­né l’histoire du Québec.
Noirs et blancs? Ce n’est pas ainsi que nous nous pensons comme société.
Le débat sur le racisme systémique qu’on nous impose médiatiquement est surtout un symptôme de notre américanisation.
Québec
Lorsqu’on fantasme sur les Américains au point de penser comme des Américains, on cesse de comprendre le Québec.
Qu’on me comprenne bien: j’admire le cinéma américain, qui touche souvent des thèmes universels. Mais il ne faut pas oublier que ce cinéma, justement, est... américain.
Une saine distance mentale ne nous ferait pas de mal pour éviter de nous faire digérer par un empire tout-puissant.
Nous ne sommes pas Américains et ne devons pas le devenir.