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mardi, février 07, 2017

Trump révèle le «vrai visage des États-Unis», selon Ali Khamenei

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Publié le 07 février 2017 à 06h32 | Mis à jour à 09h33

Agence France-Presse
TÉHÉRAN
Le nouveau président américain Donald Trump révèle «le vrai visage des États-Unis», a déclaré mardi le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un discours devant des militaires à Téhéran.
« Nous remercions ce monsieur (Donald Trump) parce qu'il nous a facilité la tâche en montrant le vrai visage des États-Unis. Ce que nous disons depuis plus de trente ans à propos de la corruption politique, économique, morale et sociale au sein du pouvoir américain, ce monsieur l'a mis à nu pendant la campagne électorale et après », a-t-il déclaré.
« Avec ce qu'il est en train de faire, il montre la réalité des États-Unis, la réalité des droits de l'Homme dans ce pays: ils menottent un enfant de cinq ans », a ajouté le guide.
Les médias iraniens ont rapporté qu'un enfant iranien de cinq ans avait été menotté dans un aéroport américain après le décret du président Trump interdisant temporairement l'entrée des ressortissants de sept pays à majorité musulmane, dont l'Iran.
Ce décret a pour l'heure été bloqué par la justice américaine.
Dans son discours, Ali Khamenei a également rejeté les menaces du président Trump à l'égard de l'Iran.
«Nous remercions ce monsieur (Donald Trump) parce qu'il... (REUTERS)
«Nous remercions ce monsieur (Donald Trump) parce qu'il nous a facilité la tâche en montrant le vrai visage des États-Unis. Ce que nous disons depuis plus de trente ans à propos de la corruption politique, économique, morale et sociale au sein du pouvoir américain, ce monsieur l'a mis à nu pendant la campagne électorale et après», a déclaré le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
REUTERS
Il « a dit ayez peur de moi », mais « les Iraniens vont répondre » à ces menaces lors des défilés et manifestations prévus vendredi à l'occasion du 38e anniversaire de la victoire de la révolution islamique, qui a renversé en 1979 le régime du Shah d'Iran, allié des États-Unis.
À Téhéran, un important défilé militaire sera organisé et le président Hassan Rohani doit prononcer un discours.
« L'Iran joue avec le feu. Ils ne se rendent pas compte à quel point le président Obama avait été "gentil" avec eux. Pas moi ! », avait tweeté vendredi le nouveau président des États-Unis, juste avant l'annonce de sanctions ciblées contre Téhéran en réaction à un test de missile par l'Iran le 29 janvier.
Depuis l'investiture de M. Trump le 20 janvier, le ton n'a cessé de monter entre Washington et Téhéran, dont les relations diplomatiques ont été interrompues peu après la révolution islamique et l'occupation de l'ambassade américaine à Téhéran.
Donald Trump a mis à exécution ses menaces de durcir la position de Washington envers la République islamique, mais sans faire dérailler pour l'instant l'accord international sur le nucléaire iranien scellé en 2015 par son prédécesseur Barack Obama.
« Le nouveau président américain dit qu'on doit remercier Obama, pourquoi ? Pour avoir créé Daech (acronyme arabe du groupe État islamique) et mis le feu à l'Irak et à la Syrie ? (...) Pour avoir voulu paralyser l'Iran avec des sanctions lourdes qui ont échoué, car aucun ennemi ne peut paralyser le peuple iranien ? », s'est interrogé l'ayatollah Khamenei.
L'Iran accuse les États-Unis et certains pays arabes de la région d'avoir facilité la création des groupes « terroristes », dont le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.
L'administration Obama avait imposé des sanctions qualifiées de « paralysantes » contre Téhéran à cause de son programme nucléaire, en partie levées en janvier 2016 à la suite d'un accord sur ce programme entre l'Iran et six grandes puissances, dont les États-Unis.
Toutefois, selon le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, l'Iran risque de « connaître des jours difficiles ». Il est « possible que Trump tente de renégocier l'accord, ce que ni l'Iran ni les Européens ni la communauté internationale ne l'accepteront », a-t-il dit dans un entretien au quotidien iranien Etellat paru mardi.