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jeudi, février 09, 2017

L'Allemagne prépare une accélération des expulsions de migrants

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Publié le 09 février 2017 à 06h29 | Mis à jour à 06h29

Agence France-Presse
Berlin
L'Allemagne, qui a accueilli plus d'un million de migrants depuis 2015, veut accélérer les expulsions de demandeurs d'asile déboutés à travers une batterie de mesures en discussion jeudi sur fond de controverse concernant les renvois vers l'Afghanistan.
La chancelière Angela Merkel, critiquée jusque dans son camp pour avoir ouvert son pays à plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016, doit discuter dans la soirée de jeudi avec les représentants des États régionaux d'un plan de 16 mesures visant à accroître le nombre d'expulsions.
Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a plaidé dans la matinée pour des «efforts communs» entre l'État fédéral et les États régionaux, ces derniers étant compétents en matière d'expulsions.
«Nous devons faire plus pour les reconduites aux frontières et les expulsions car le nombre de demandes (d'asile) rejetées augmente», a-t-il insisté à la télévision allemande, assurant que le nombre de demandeurs autorisés à rester en Allemagne augmentait aussi.
Parmi les mesures figure la mise sur pied d'un «centre d'expulsions» permettant de coordonner l'action de l'État fédéral et des États régionaux. De nouvelles incitations financières pour encourager les migrants à rentrer dans leur pays volontairement sont également prévues.
La chancelière Angela Merkel, critiquée jusque dans son... (Michael Dalder, Reuters)
La chancelière Angela Merkel, critiquée jusque dans son camp pour avoir ouvert son pays à plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016, doit discuter dans la soirée de jeudi avec les représentants des États régionaux d'un plan de 16 mesures visant à accroître le nombre d'expulsions.
MICHAEL DALDER, REUTERS
Pressé d'agir par une opinion qui s'est beaucoup inquiétée de l'arrivée de ces réfugiés, et face à l'ancrage électoral d'un parti populiste de droite, le gouvernement veut aussi accroître la pression sur les pays qui trainent des pieds pour reprendre leurs ressortissants.
Les pays du Maghreb sont tout particulièrement visés, en particulier la Tunisie. L'auteur de l'attentat meurtrier du 19 décembre sur un marché de Noël de Berlin, le Tunisien Anis Amri, n'avait pas pu être expulsé du fait du manque de coopération des autorités tunisiennes.
Le gouvernement d'Angela Merkel est en outre confronté à une opposition grandissante des États régionaux à organiser des renvois d'Afghans en raison d'une recrudescence des combats dans leur pays.
Cinq Länder sur 16 ont décidé de suspendre les expulsions vers l'Afghanistan, selon la presse, alors que selon l'ONU, 2016 a été l'année la plus meurtrière pour les Afghans depuis le début du recensement des victimes civiles en 2009.
Mais Angela Merkel a assuré que si les expulsions vers l'Afghanistan n'étaient «pas faciles», certaines régions de ce pays jouissent d'une relative sécurité autorisant les renvois.
L'Allemagne a organisé depuis décembre deux vols nolisés à destination de Kaboul, soit au total une soixantaine de personnes, aux termes d'un accord signé entre Européens et Afghans en octobre.
En 2016, 80 000 personnes ont été renvoyées d'Allemagne ou ont quitté le pays volontairement, contre 50 000 l'année précédente.