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lundi, février 13, 2017

Kevin O'Leary: «Je veux livrer un oléoduc vers l'est»

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Publié le 13 février 2017 à 05h00 | Mis à jour à 07h38
Kevin O'Leary lors du débat des candidats à... (ARCHIVES PC)
Kevin O'Leary lors du débat des candidats à la direction du Parti conservateur à Halifax, le 4 février.
ARCHIVES PC
(Ottawa) L'homme d'affaires Kevin O'Leary estime que la construction de l'oléoduc Énergie Est est essentielle pour assurer la prospérité économique du pays et mettre fin à la dépendance des provinces de l'Est à l'égard du pétrole venant de pays autoritaires comme l'Arabie saoudite. Il souhaite d'ailleurs rencontrer le premier ministre du Québec Philippe Couillard et le maire de Montréal Denis Coderre pour les convaincre des mérites de ce projet.
Dans une entrevue à La Presse, hier soir, le candidat à la direction du Parti conservateur a estimé que de tels projets sont nécessaires pour relancer une économie qui, selon lui, ne croît pas à la hauteur de son plein potentiel, soit autour de 3% par année, et pour assurer la pérennité des programmes sociaux importants comme la santé et l'éducation.
S'il devient chef du Parti conservateur le 27 mai, et s'il réussit à battre les libéraux de Justin Trudeau aux prochaines élections fédérales prévues en octobre 2019, M. O'Leary a l'intention de faire la vie dure à quiconque s'opposera à des projets créateurs d'emplois ou proposera des mesures qu'il juge néfastes pour l'économie, comme une taxe sur le carbone.
Des provinces fustigées
Il a d'ailleurs déjà commencé à le faire en s'en prenant sans ménagement à la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, et au premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, par le biais de lettres sur sa page Facebook, qui compte de nombreux abonnés. «Je peux parler directement à des millions de Canadiens chaque semaine grâce aux médias sociaux», a affirmé M. O'Leary, vedette de l'émission Shark Tank aux États-Unis.
Mme Wynne a été traitée «d'incompétente» par M. O'Leary pour avoir fait bondir la dette accumulée de l'Ontario à 300 milliards de dollars, entre autres choses. Il a aussi mis au défi Mme Wynne de déclencher des élections immédiatement. Quant à M. McNeil, M. O'Leary a soutenu qu'il était en train d'étouffer l'économie de la province en maintenant un fardeau fiscal élevé des contribuables et en s'opposant à l'exploration du gaz et du pétrole dans sa province.
« J'ai fait une promesse de faire croître l'économie de 3 % par année. Je dois me débarrasser de l'incompétence et de la médiocrité au niveau provincial. » -  Kevin O'Leary
«Alors si vous êtes incompétents ou faibles comme Kathleen Wynne, Rachel Notley ou Stephen McNeil, je ne veux pas qu'ils soient là quand je commencerai à gouverner le pays, a ajouté M. O'Leary. Je ne peux pas congédier Kathleen Wynne ou le premier ministre de la Nouvelle-Écosse. Mais je peux contribuer à les chasser du pouvoir aux prochaines élections. Je vous promets que je vais le faire.»
Couillard interpellé
À la veille du débat bilingue qui aura lieu ce soir à Pointe-Claire, dans l'ouest de l'île de Montréal, M. O'Leary a laissé entendre que le premier ministre du Québec pourrait aussi goûter à sa médecine si son gouvernement fait dérailler le projet de construction de l'oléoduc Énergie Est.
«Le premier ministre doit se montrer plus ouvert au développement des ressources naturelles. Je suis un peu inquiet de voir que les investissements ne sont pas au rendez-vous au Québec dans le secteur des ressources. J'ai deux grands projets pour le Québec : je veux plus d'investissements dans les ressources naturelles et je veux aussi livrer un oléoduc vers l'est» , a dit M. O'Leary, qui suit des cours de français à raison de deux heures par jour.
«Je dois parler au maire de Montréal et au premier ministre du Québec, et aux Premières Nations. Je sais que je vais devoir travailler fort et je vais peut-être me salir les mains en cours de route.» - Kevin O'Leary
«Je n'aime pas le fait que les Saoudiens nous vendent l'équivalent de 12 milliards de dollars de pétrole. On ne garde pas cet argent ici pour nos emplois. Je veux que ce projet se réalise. Je vais m'asseoir avec le premier ministre et en discuter. On ne devrait pas envoyer de l'argent à un pays qui permet qu'on batte les femmes avec des bâtons. Je vais faire ce plaidoyer dans chacune des régions de toutes les provinces. Si un premier ministre se met au travers de mon chemin, je vais utiliser tous les outils à ma disposition. Cela va être du leadership pour des gens qui veulent des emplois», a-t-il ajouté.
S'il gagne la course, M. O'Leary ne compte pas chercher à se faire élire rapidement à la Chambre des communes. «Ce n'est pas si je gagne la course. Je vais gagner la course. Et je vais passer les 15 mois suivants à sillonner le pays, dans les universités et les collèges, l'un après l'autre, pour parler à ces milléniaux et réduire à néant l'appui dont jouit Justin Trudeau chez ces électeurs.»