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samedi, janvier 21, 2017

Trudeau encourage les maires canadiens à soigner leurs relations américaines

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Publié le 20 janvier 2017 à 10h43 | Mis à jour le 20 janvier 2017 à 23h01
Le maire d'Edmonton Don Iveson avec le premier... (Chris Wattie, REUTERS)
Le maire d'Edmonton Don Iveson avec le premier ministre du Canada Justin Trudeau.
CHRIS WATTIE, REUTERS
LINA DIB
La Presse Canadienne
Ottawa
Alors que la planète retenait son souffle en attendant l'assermentation de Donald Trump, vendredi matin, il a été impossible pour Justin Trudeau de passer sous silence les changements qui s'annoncent au sud de la frontière.
En réunion avec les maires des grandes villes canadiennes, dans un hôtel d'Ottawa, le premier ministre a invité les élus municipaux à soigner leurs relations américaines.
«Nous devons parler de l'importance de la relation que chacun de vous a avec ses homologues au sud de la frontière», a souligné le premier ministre Trudeau lors d'un court discours public au début de la rencontre.
«Tous, des deux côtés de la frontière, doivent comprendre l'importance de continuer à travailler de manière constructive et productive», a-t-il insisté devant les caméras, avant que les portes ne se referment sur la réunion à huis clos.
Une heure plus tard, à la sortie de cette rencontre, les maires appuyaient ce message.
Le maire de Montréal, en particulier, parlait d'une stratégie pour faire «contrepoids» aux visées du président Trump.
Citant les changements climatiques, l'immigration, la réalité interculturelle et les échanges commerciaux, Denis Coderre a souligné sa relation avec les maires des grandes villes américaines.
«Mes collègues - comme De Blasio (maire de New York), Emanuel (maire de Chicago) ou Garcetti à Los Angeles ou Marty Walsh à Boston - ils pensent exactement comme nous autres», a-t-il assuré, en réponse aux questions des journalistes.
«On va pouvoir jouer un rôle de premier plan», a-t-il ajouté en parlant des villes.
«Il y a un nouveau contrepoids et ce sont les villes», a clamé M. Coderre.
Financement du logement abordable
À l'approche du dépôt du budget fédéral, les maires ont surtout voulu parler avec le premier ministre de financement de logement abordable. Les villes calculent qu'elles ont besoin de 12,6 milliards sur huit ans.
«Nous croyons vraiment qu'avec un partenariat fédéral-municipal fort, les villes pourront transformer l'investissement historique en infrastructures en résultats historiques pour les Canadiens», a espéré Don Iveson, le maire d'Edmonton, à l'entrée de la réunion.
À la sortie, il disait avoir entendu M. Trudeau utiliser le même vocabulaire que les villes dans le dossier du logement.
«Le premier ministre a repris les mêmes arguments que nous utilisons pour parler avec son gouvernement de logement. C'est une preuve, selon moi, qu'ils ont écouté de près», a dit le maire Iveson.
Le maire Coderre, lui, demeurait sur ses gardes.
«Ce n'est pas juste de dire qu'on est d'accord et il nous appuie. (...) Le long terme est de s'assurer que dans tout le processus, ça ne tombe pas dans les craques, que quand on parle à un fonctionnaire, qu'on ne dise pas »votre appel est important pour nous«», a-t-il dit en mimant une voix qui se moque de son interlocuteur.
M. Trudeau et les maires ont également discuté de la crise des opioïdes qui frappe certaines villes plus que d'autres, notamment Vancouver.
«À moins que le gouvernement fédéral n'offre un leadership et ne coordonne les efforts des provinces et des villes, à moins que nous n'obtenions des ressources importantes pour le traitement des dépendances aux drogues, nous allons payer un prix terrifiant», s'est inquiété le maire Iveson.
Dans la ville de Vancouver, en 2016, il y a eu 215 morts de surdoses, la majorité étant associée à l'utilisation des opioïdes, plus particulièrement du fentanyl.
«Le logement joue un rôle essentiel pour réagir à la crise des opioïdes», a souligné le maire d'Edmonton.
Tout en admettant que sa ville est loin de subir les mêmes pressions que Vancouver, le maire d'Ottawa, Jim Watson, a rappelé que 10 000 personnes sont sur les listes d'attente dans sa ville pour l'obtention d'un logement social.

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