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lundi, janvier 16, 2017

Retraite: Force Jeunesse désavoue Québec et appuie Ottawa

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Publié le 16 janvier 2017 à 18h46 | Mis à jour à 19h34
Avec son projet de réforme du régime des rentes, le gouvernement Couillard «... (PHOTO ARCHIVES LA PRESSE)
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Tommy Chouinard
TOMMY CHOUINARD
La Presse
(QUÉBEC) Avec son projet de réforme du régime des rentes, le gouvernement Couillard « rate complètement la cible » d'améliorer le sort de la classe moyenne, accuse Force Jeunesse. Ce regroupement de jeunes travailleurs lui demande de revoir sa position et d'appuyer la solution d'Ottawa.
« Quels que soient la tranche de revenus et le profil de travailleur testés, le scénario fédéral est plus avantageux que celui du Québec », affirme Force Jeunesse dans un mémoire obtenu par La Presse.
Québec est la seule province à ne pas avoir adhéré à la réforme du Régime de pensions du Canada soumise par Ottawa l'an dernier. Selon le projet fédéral, le taux de remplacement du revenu passera de 25 % à 33 % ; le plafond des gains admissibles, de 58 000 à 82 700 $ ; et le taux de cotisation, partagé à parts également entre l'employé et l'employeur, de 9,9 à 11,9 %. Le tout entrera en vigueur progressivement, à compter de 2019.
Québec a justifié son rejet de l'entente fédérale en disant qu'il ne veut pas une hausse de cotisations pour les personnes gagnant moins de 27 450 $ par an. Comme il peut modifier seul son régime de rentes, il a proposé sa propre réforme, qui fait l'objet de consultations publiques à compter d'aujourd'hui en commission parlementaire.
Force Jeunesse taille en pièces cette réforme et recommande « sans réserve » le scénario fédéral, « plus payant ». La classe moyenne « a le plus à perdre » avec la réforme du gouvernement Couillard.
« Seuls les revenus au-delà de 27 450 $ seraient sujets à la bonification de la rente. Donc, pour un salarié qui gagne 35 000 $ par année, seuls ses derniers 7550 $ gagnés seraient assujettis à la rente bonifiée, contrairement à la bonification du Régime de pensions du Canada qui commence dès le premier dollar de revenu », explique Force Jeunesse. La réforme pourrait avoir un effet pervers selon lui : pour éviter de payer des cotisations supplémentaires, les employeurs seraient tentés de morceler les emplois pour créer davantage de postes à temps partiel au salaire inférieur à 27 450 $.
« Le gouvernement prétend que les travailleurs à faibles revenus seraient pénalisés par le scénario [fédéral] en raison du 1 % de cotisations additionnelles qu'ils devraient assumer et qui viendrait diminuer leur revenu disponible pendant leur vie active. Or, les cotisations additionnelles seraient déductibles d'impôt pour les travailleurs, et la prestation fiscale pour revenu de travail viendrait aussi atténuer la hausse de cotisation », ajoute Force Jeunesse. Le groupe accuse d'ailleurs Québec de faire des « interprétations très discutables des données » lorsqu'il tente de faire croire que sa proposition est plus avantageuse que celle du fédéral.
La proposition du gouvernement Couillard permet de maintenir l'admissibilité au Supplément de revenu garanti, qui serait mis en péril par la réforme fédérale. Cela revient à « s'accrocher à tout prix à l'aide sociale pour les retraités », selon Force Jeunesse. Quoi qu'il prétende, les gains pour les faibles revenus sont supérieurs avec la proposition fédérale.
Selon les données contenues dans le mémoire, un travailleur au salaire minimum (22 360 $) devrait payer 189 $ par an de plus en cotisations avec la réforme fédérale par rapport à celle du Québec. Mais il toucherait 464 $ de plus par année en prestations durant toute sa retraite, même en tenant compte du Supplément de revenu garanti que le gouvernement Couillard veut protéger.
Pour ceux qui gagnent 40 000 $, il faudrait cotiser 239 $ de plus avec la réforme fédérale par rapport à la proposition du gouvernement Couillard. La prestation serait toutefois supérieure de 2176 $ par an.
« Assumant une espérance de vie à 65 ans de 22 ans, à terme les Québécois se priveront donc de 47 872 $ à la retraite comparativement à leurs concitoyens ontariens ou néo-brunswickois. Et cela, pour avoir «épargné» 9580 $ en cotisations sur l'ensemble de leur vie active », affirme Force Jeunesse. Cette disparité est « injustifiable » et « risque de pousser bien des gens à quitter le Québec ».

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