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vendredi, janvier 13, 2017

Les contradictions du clan Trump se révèlent

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13 janvier 2017 | Philippe Orfali - Avec Associated Press et l’Agence France-Presse
Donald Trump à sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, entouré de son conseiller Michael Flynn et de son chef de cabinet, Reince Priebus, en décembre dernier
Photo: Andrew Harnik Associated Press

Donald Trump à sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, entouré de son conseiller Michael Flynn et de son chef de cabinet, Reince Priebus, en décembre dernier
Tranchant avec les commentaires explosifs du président désigné sur Twitter et de ses courbettes pour Vladimir Poutine, la politique étrangère de la prochaine administration américaine se révèle peu à peu, au fur et à mesure que comparaissent les membres de l’équipe du futur président devant le Congrès.
 
La Russie, un allié des États-Unis de Donald Trump ? Rien de plus faux, ont laissé entendre jeudi l’ex-p.-d.g. d’ExxonMobil Rex Tillerson, qui cherche à devenir le secrétaire d’État, et l’ancien général des marines James Mattis, qui brigue la Défense. Les deux hommes ont contredit M. Trump lors de leurs audiences de confirmation devant le Sénat.
 
Russie
 
Sur le front russe, celui qui attire le plus l’attention, les deux hommes n’ont pas hésité à se montrer fermes. M. Mattis a par exemple accusé le Kremlin de « vouloir casser l’Alliance atlantique », l’OTAN. « J’ai des attentes très modestes dans les domaines de coopération avec la Russie », a-t-il ajouté, tandis que M. Tillerson avait estimé que les États membres de l’organisation avaient « raison de s’alarmer de la résurgence de la Russie », celle-ci représentant « un danger » pour l’Europe et les États-Unis. La Russie a « choisi d’être un rival stratégique des États-Unis », a-t-il ajouté.
 
Chine
 
Les deux ministres pressentis se sont montrés tout aussi durs avec la Chine, rivale des États-Unis en Asie-Pacifique, une région jugée prioritaire par l’administration de Barack Obama. Washington enverra un « signal clair » à Pékin pour lui interdire « l’accès » aux îles disputées de mer de Chine, où la seconde puissance mondiale multiplie les constructions d’infrastructures, a menacé M. Tillerson. Il a comparé la militarisation de ces îlots, ce que l’administration Obama dénonce depuis des lustres, à « la prise de la Crimée par la Russie ».
 
Iran et Israël
 
Source de fierté pour Barack Obama, l’accord international de juillet 2015 sur le contrôle du programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions avait été vivement critiqué par Donald Trump. Le général Mattis a affirmé que l’accord était « imparfait », mais que « quand l’Amérique donne sa parole, nous devons la respecter et travailler avec nos alliés ». Dans le cas d’Israël aussi, M. Mattis a semblé se distancer de son patron, qui avait annoncé qu’il déplacerait l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem et qu’il reconnaîtrait ainsi de facto la ville sainte comme capitale de l’État juif. Il a aussi admis qu’il n’y avait pas d’« autre » voie de sortie du conflit israélo-palestinien que la solution à deux États.
 
CIA
 
Autre comparution suivie avec attention à Washington, celle de Mike Pompeo, appelé à devenir directeur de la CIA, accusée par Trump d’être à l’origine d’une fuite d’informations compromettantes à son égard. M. Pompeo a clairement attribué les piratages à « de hauts responsables en Russie ».
 
En parallèle, l’inspecteur général du département de la Justice a annoncé jeudi le déclenchement d’une enquête sur les actions du département et du FBI lors de l’élection présidentielle 2016, concernant l’affaire des courriels d’Hillary Clinton. L’enquête tentera de déterminer si les lignes directrices du département et du FBI ont été respectées par le directeur du FBI, James Comey. Le dévoilement par le FBI de l’existence de « nouveaux » courriels, moins de deux semaines avant le jour du scrutin, avait nui à la candidate démocrate dans plusieurs États clés.
 
L’ex-maire de New York devient conseiller de Trump
 
Le président désigné a en outre désigné jeudi Rudy Giuliani, ex-maire de New York, pour le conseiller dans le dossier explosif de la cybersécurité, alors que le scandale du piratage informatique de la campagne électorale par Moscou ne cesse de l’empoisonner.
 
Le communiqué publié par son équipe de transition reste vague sur les responsabilités exactes de M. Giuliani, 72 ans, qui fut procureur fédéral puis « maire de l’Amérique » après les attentats du 11 septembre 2001. Le controversé républicain va « partager son expertise » sur « les problèmes de sécurité du secteur privé », dont la contribution est nécessaire pour contrer « la menace majeure » que représente le piratage informatique pour la sécurité nationale, selon le document. Le porte-parole de Trump, Sean Spicer, a précisé que Giuliani présiderait un comité sur la cybersécurité.
 
L’ex-maire de New York a indiqué qu’il entendait « créer une cyberdéfense très robuste et très dynamique pour le secteur privé comme pour le gouvernement » et qu’il allait réunir des leaders du secteur privé pour conseiller Trump dans ce dossier. « Nous avons laissé notre défense se relâcher », a-t-il estimé. Le nom de M. Giuliani avait un temps circulé comme possible secrétaire d’État, poste dont il a finalement été écarté au profit de M. Tillerson.

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