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vendredi, janvier 20, 2017

Donald Trump: «Tout commence aujourd'hui!»

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Publié le 20 janvier 2017 à 06h21 | Mis à jour à 08h29
Donald Trump doit prêter serment peu avant midi.... (PHOTO BRENDAN SMIALOWSKI, AFP)
Donald Trump doit prêter serment peu avant midi.
PHOTO BRENDAN SMIALOWSKI, AFP
JÉRÔME CARTILLIERIVAN COURONNE
Agence France-Presse
WASHINGTON
« Tout commence aujourd'hui ! », a tweeté Donald Trump vendredi matin, à quelques heures de son investiture à Washington.
« Je vous verrai à 11 h pour la prestation de serment. LE MOUVEMENT SE POURSUIT - LE TRAVAIL COMMENCE ! », a ajouté le milliardaire à l'attention de ses plus de 20 millions d'abonnés sur son réseau social favori.

It all begins today! I will see you at 11:00 A.M. for the swearing-in. THE MOVEMENT CONTINUES - THE WORK BEGINS!

Tôt vendredi matin, des spectateurs patientaient en ligne... (Photo John Minchillo, AP) - image 3.0
Tôt vendredi matin, des spectateurs patientaient en ligne à un contrôle de sécurité afin d'assister à la cérémonie d'investiture de Donald Trump.
PHOTO JOHN MINCHILLO, AP
Des centaines de milliers d'Américains sont attendus sur... (Photo Carolyn Kaster, AP) - image 3.1
Des centaines de milliers d'Américains sont attendus sur le National Mall.
PHOTO CAROLYN KASTER, AP
Donald Trump et son vice-président Mike Pence doivent arriver devant le Capitole peu après 11 h. M. Pence doit prêter serment vers 11 h 35 et Donald Trump vers 12 h.
À 70 ans, sans la moindre expérience politique, diplomatique ou militaire, le magnat de l'immobilier s'apprête à prendre les rênes de la première puissance mondiale sous le regard inquiet des alliés des États-Unis, échaudés par ses déclarations tonitruantes, parfois contradictoires.
Après une nuit à Blair House, résidence réservée aux hôtes de marque située en face de la Maison-Blanche, Donald Trump et son épouse Melania devaient partager un thé avec Barack et Michelle Obama avant de se rendre ensemble au Capitole.
Avant ce premier rendez-vous de la journée, des dizaines de milliers d'Américains convergeaient vers les larges pelouses du National Mall qui lui font face.
Miguel, 54 ans, venu assister à la cérémonie, se dit « très excité et plein d'espoir » au début de « cette nouvelle ère pour le pays ».
« Je ne suis pas d'accord à 100 % avec la façon dont [Donald Trump] s'exprime mais c'est un homme d'affaires qui a réussi et ce n'est pas un politicien », ajoute-t-il. « Je pense qu'il tiendra ses promesses ».
« Je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des États-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis » : peu avant midi, l'homme d'affaires prêtera serment, comme l'ont fait avant lui George Washington, Franklin D. Roosevelt ou encore John F. Kennedy.
Il a choisi pour ce faire deux bibles : la sienne, qui lui a été offerte par sa mère en 1955, et celle d'Abraham Lincoln, sauveur de l'Union, également utilisée par Barack Obama il y a quatre ans.
« Mes vrais cheveux » 
Après le temps de la campagne (17 mois) et celui de la transition (deux mois et demi), voici venu celui de l'exercice du pouvoir (quatre ans) pour cet ancien animateur d'une émission de téléréalité qui a promis de « rendre sa grandeur à l'Amérique » mais fait face à un pays fracturé, tant son style et ses propos, volontiers provocateurs, divisent.
« Nous allons rassembler notre pays », a-t-il promis jeudi. « Donnez une chance » à mon père, a de son côté lancé sa fille Ivanka Trump.
Des manifestations hostiles se sont déroulées jeudi soir à New York, avec des célébrités comme Robert de Niro accompagnant des milliers d'habitants, et vendredi matin à Manille devant l'ambassade américaine avec des centaines de Philippins. D'autres étaient attendues vendredi à Prague, Bruxelles, Berlin ou Londres.
Dans une journée chargée en rituels dont l'Amérique est friande, le 45e président de l'histoire américaine prononcera un discours d'investiture moins en forme de programme que de « vision », assure son entourage.
Détentrice d'un précieux billet lui permettant d'accéder dans le périmètre le plus proche du Capitole, Sandra Jackson-Carter, 59 ans, avait le sentiment de vivre « un moment historique ». « Il va rassembler le pays et rendre à l'Amérique sa grandeur ».
La pluie, annoncée pour le milieu de journée, n'effrayait pas l'homme d'affaires à la surprenante coiffure, source d'intenses spéculations : « Ce n'est pas un problème : les gens réaliseront que ce sont mes vrais cheveux », a-t-il lancé jeudi soir amusé.
La cérémonie, qui sera suivie en direct à travers le monde, aura un goût de revanche pour l'homme d'affaires dont l'annonce de candidature avait été accueillie par des ricanements, chez les républicains comme chez les démocrates.
Amérique profondément divisée
Son équipe annonce pour le début de la semaine prochaine une série de décrets visant à défaire une partie du bilan de son prédécesseur démocrate (climat, immigration...) et à ébaucher le sien. Il pourrait en signer quelques-uns dès vendredi.
La tâche s'annonce ardue pour l'auteur du livre à succès The Art of the Deal, qui a promis, avec un sens de la formule qui enchante ses partisans et consterne ses détracteurs, d'être « le plus grand créateur d'emplois que Dieu ait jamais créé ».
La constitution de ses équipes a été difficile tant la victoire a pris le camp républicain par surprise. Du fonctionnement quotidien de la Maison-Blanche, énorme administration, aux interactions avec les autres agences, les premières semaines pourraient être chaotiques.
Et jamais depuis 40 ans un président américain n'avait pris le pouvoir avec un niveau d'impopularité aussi élevé.
Ceux qui espéraient que la fonction change l'homme ont été déçus.
Grâce à Twitter, le septuagénaire continue de régler quotidiennement ses comptes avec ceux qui ont émis des critiques à son égard, de John Lewis, figure du mouvement des droits civiques, à l'actrice Meryl Streep, accusée d'être le « larbin » d'Hillary Clinton.
« Il semble vouloir se battre contre tous les moulins à vent de la terre plutôt que de se concentrer sur le fait d'endosser le poste le plus important au monde », a résumé d'une formule assassine le sénateur républicain John McCain, l'une des rares voix dissidentes au sein du Grand Old Party.
Résultat, l'opposition démocrate fourbit ses armes, et des dizaines d'élus boycotteront la cérémonie, tandis que des manifestations sont également prévues vendredi et samedi.
Obama s'envole pour la Californie
Sur la scène internationale, le bouillant promoteur immobilier a déjà décoché ses flèches à l'encontre de la Chine, de l'OTAN ou encore de la chancelière allemande Angela Merkel.
Or c'est sur ce front que son mandat à venir suscite les plus grandes interrogations. Les dirigeants de la planète s'interrogent sur la valeur exacte à accorder à ses déclarations quand les responsables qu'il a nommés à la tête du département d'État ou du Pentagone prennent des positions apparemment inverses, comme sur la Russie de Vladimir Poutine ou l'accord nucléaire iranien.
Juste après la cérémonie, Barack Obama, 55 ans, s'envolera directement vers la Californie pour ses premières vacances en famille d'ex-président.
Après huit années au pouvoir, le président démocrate qui a surmonté une crise économique et financière menaçant de tout emporter sur son passage a indiqué qu'il entendait rester à l'écart de la « mêlée » pour laisser son successeur gouverner.
Mais il a aussi promis de prendre la parole si « les valeurs fondamentales » de l'Amérique, de l'immigration à la liberté d'expression, étaient menacées.


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