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dimanche, juin 05, 2016

Péladeau financera l'institut sur la souveraineté à hauteur de 1 million

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EXCLUSIF
Publié le 05 juin 2016 à 05h00 | Mis à jour à 07h00
Le budget prévu de l'IRAI pour sa première... (PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE)
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Le budget prévu de l'IRAI pour sa première année sera d'environ 1 million, soit la somme du don prévu de Pierre Karl Péladeau.

Pierre Karl Péladeau « va s'impliquer » activement au sein du nouvel institut de recherche sur la souveraineté qu'il doit financer à hauteur d'environ 1 million la première année, selon son président Daniel Turp.
En campagne lors de la course à la direction du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau avait promis de créer un institut de recherche sur la souveraineté, dont il sera au départ le principal donateur. Ayant choisi de quitter la politique pour des raisons familiales au début du mois dernier, M. Péladeau a ensuite signifié son intérêt à s'impliquer au sein de l'institut à son président Daniel Turp.
« Je lui ai parlé régulièrement [depuis son départ de la politique]. Il s'intéresse beaucoup [à l'institut], il veut même être actif au sein de cet institut. [...] Je comprends qu'il va s'impliquer, ça me réjouit », dit Daniel Turp, président de l'Institut de recherche sur l'autodétermination des peuples et les indépendances nationales (IRAI), en entrevue avec La Presse.
M. Péladeau sera-t-il au nombre des membres du conseil d'administration de l'IRAI, dont la composition finale sera annoncée à la mi-juin ? « Il n'a pas encore décidé si c'était quelque chose qu'il voulait faire, mais je n'exclus pas du tout l'option qu'il soit l'un des administrateurs, qu'il occupe des fonctions pour penser à la stratégie et travailler sur nos comités, dit Daniel Turp. [...] [Ce n'est] pas encore arrêté, il y a des choses qui sont en discussion avec lui sur sa participation au-delà d'en avoir eu l'idée et d'être le donateur principal. » L'IRAI aura notamment quatre comités sur la gouvernance, le financement, la stratégie et la recherche (le comité scientifique).
L'implication de M. Péladeau, l'un des hommes d'affaires les plus importants et les plus en vue du Québec (il est actionnaire de contrôle de Québecor, dont il a été président et chef de la direction de 1999 à 2013), serait bienvenue pour l'IRAI, d'autant plus que l'institut de recherche voudra « mettre l'accent sur les études économiques » de la souveraineté. 
« Les questions économiques l'intéressent beaucoup, et on va mettre l'accent sur les études économiques. C'est un homme dont l'expérience en la matière va être très utile pour déterminer les orientations, les sujets de recherche. »
- Daniel Turp, président de l'IRAI
M. Turp décrit M. Péladeau comme une personne « qui aime les idées, les débats, qui aime l'idée qu'on va faire des recherches approfondies sur la question de l'indépendance ».
S'il s'impliquait activement au sein de l'IRAI, M. Péladeau ne serait pas le premier ex-chef de parti politique impliqué au sein d'un institut de recherche. L'ex-chef du NPD Ed Broadbent a fondé et préside le C.A. de l'Institut Broadbent, l'ex-chef du PLQ Jean Charest préside le conseil des gouverneurs de l'Idée fédérale et l'ex-chef réformiste Preston Manning a fondé le Centre Manning et la Fondation Manning.
M. Péladeau n'a pas souhaité faire de commentaires au sujet de l'IRAI, a indiqué un porte-parole.
STATUT D'ORGANISME DE BIENFAISANCE
Lorsqu'il était chef du PQ, M. Péladeau avait annoncé son intention de faire un don important à l'IRAI, fondé officiellement l'hiver dernier. Le budget prévu de l'IRAI pour sa première année sera d'environ 1 million, soit la somme du don prévu de M. Péladeau. La durée des dons de M. Péladeau n'a pas encore été « décidée », selon M. Turp. « C'est assez acquis qu'on pourra compter sur une somme de 1 million pour la première année et qu'on veut aller au-delà [d'un an pour la durée des dons] », dit M. Turp.
En plus du don de M. Péladeau - qui n'a pas encore été versé -, l'IRAI voudra aussi faire du financement populaire. L'organisme sans but lucratif a ainsi demandé à l'Agence du revenu du Canada le statut d'organisme de bienfaisance, qui permet de rendre les dons déductibles d'impôt. Ce statut est normalement accordé aux instituts de recherche, à condition que ceux-ci fassent moins de 10 % d'activités politiques.
L'Idée fédérale, un institut de recherche sur le fédéralisme, a déjà ce statut d'organisme de bienfaisance. Au Canada anglais, l'Institut Broadbent n'a jamais fait la demande pour obtenir ce statut (cet institut fait aussi de la formation de militants, ce qui n'est pas considéré comme de la recherche pour l'Agence du revenu). Canada 2020 n'a pas ce statut non plus. La Fondation Manning, qui fait de la recherche, a ce statut, mais pas le Centre Manning.
Si l'IRAI obtient ce statut, tous les dons seront déductibles d'impôt (le crédit d'impôt total est de 44 %, mais le donateur ne peut pas dépasser 75 % de son revenu net). Daniel Turp n'a aucun doute que l'IRAI se qualifiera pour le statut d'organisme de bienfaisance en raison de sa mission de recherche. « On respecte les critères, soit de faire de la recherche à des fins d'éducation, d'information, d'éclairer les citoyens », dit M. Turp, qui précise qu'environ 70 %-80 % du budget sera investi dans des mandats de recherche. Le reste du budget servira à payer les dépenses de fonctionnement et les employés.
L'Institut Broadbent et l'Idée fédérale se réjouissent de l'arrivée de l'IRAI - qui doit donner ses premiers mandats de recherche à l'automne -, tout en insistant sur l'importance de l'indépendance des instituts par rapport aux partis politiques. « Je leur souhaite bonne chance. On a besoin de toute la connaissance qu'on peut aller chercher », dit Patrice Ryan, président du conseil d'administration de l'Idée fédérale. « M. Péladeau pense probablement que le mouvement souverainiste pourrait avoir un think tank et il a probablement raison, dit Rick Smith, directeur général de l'Institut Broadbent. Je ne suis pas souverainiste, mais il doit y avoir des débats intelligents sur n'importe quel grand concept comme celui-là. Je l'admire de décider de joindre le geste à la parole [« put his money where his mouth is »]. »

L'enquêteuse Trudel entendue la semaine prochaine

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Publié le 03 juin 2016 à 16h13 | Mis à jour le 03 juin 2016 à 16h13
Les élus de tous les partis rencontraient à... (La Presse Canadienne, Jacques Boissinot)
LA PRESSE CANADIENNE, JACQUES BOISSINOT
Les élus de tous les partis rencontraient à huis clos vendredi le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, qui détient une clé USB contenant des informations sensibles pouvant faire l'objet d'enquêtes.

<p>Simon Boivin</p>
SIMON BOIVIN
Le Soleil
(Québec) Les députés entendront l'enquêteuse embauchée par l'ex-ministre Robert Poëti pour en savoir plus sur les irrégularités constatées au ministère des Transports du Québec (MTQ), la semaine prochaine.
Les parlementaires de la Commission de l'administration publique (CAP) ont reçu à huis clos vendredi le patron de l'Unité permanente anticorruption, Robert Lafrenière.
À la suite de son passage, il a été convenu de faire comparaître l'enquêteuse Annie Trudel et l'ex-directrice des audits internes au MTQ, Mme Louise Boily, pour creuser davantage le dossier.
Le patron de l'UPAC a finalement dévoilé aux parlementaires le contenu de la clé USB sur laquelle se retrouve le résultat des vérifications menées par Mme Trudel au MTQ. En tout, 2563 documents, dont 8 ont été caviardés pour éviter de nuire aux enquêtes en cours, ont été transmis aux députés.
«C'est clair pour nous que l'UPAC prend au sérieux les allégations de Mme Trudel, a affirmé la porte-parole péquiste aux Transports, Martine Ouellet.
Les députés ont demandé du temps pour analyser les documents. Mais d'ores et déjà, Mme Ouellet juge que l'ex-sous-ministre aux Transports, Dominique Savoie, a «très clairement sous-estimé le contenu de la clé USB» lors de son passage devant la CAP. Selon l'opposition, Mme Savoie a banalisé le contenu lors de son témoignage.
Selon le caquiste Éric Caire, le commissaire Lafrenière a fait preuve d'une bonne collaboration avec les députés. Il avait pourtant refusé il y a quelques jours que le contenu de la clé USB soit transmis aux élus.
15 enquêtes ouvertes
Le patron de l'UPAC a fait une courte déclaration à la sortie. Il espère avoir répondu aux questions des parlementaires. «On a laissé la clé USB dans son entièreté, mais il y a une petite portion qu'on a dû caviarder pour protéger nos enquêtes et nos sources», a simplement déclaré le commissaire.
«Il nous a confirmé qu'il y avait 15 enquêtes qui étaient ouvertes du côté du MTQ», a affirmé Martine Ouellet. Plusieurs d'entre elles sont liées à l'échangeur Turcot, à Montréal.
Tout ce qui pourra être rendu public de la rencontre avec M. Lafrenière le sera. Un examen devra être fait par une entité indépendante pour qu'on s'assure de ne pas diffuser d'informations sensibles, a indiqué la présidente de la CAP, la péquiste Carole Poirier.
L'enquêteuse Annie Trudel a mené des recherches au MTQ en lien avec des contrats de gré à gré, un système de comptabilité opaque permettant de dissimuler des dépassements de coûts et des vérificateurs victimes d'intimidation. Dans sa lettre de démission, elle a déploré que certains, au ministère, aient cherché à lui «mettre des bâtons dans les roues». Elle a aussi écrit aux députés de la CAP pour leur signifier qu'il y avait des «faussetés» dans les documents qui leur ont été transmis en lien avec son travail. La comparution de Mme Trudel devrait permettre d'éclaircir plusieurs zones d'ombre. Il n'est pas encore acquis que son témoignage sera public.
Le caquiste Caire a noté qu'une comparution de l'ex-ministre des Tranports Robert Poëti n'a pas été demandée par les parlementaires «pour l'instant». «J'ai bien dit : "pour l'instant"», a-t-il insisté.
Aucun des députés libéraux qui siègent à la CAP n'a voulu parler aux journalistes après la séance.

Les Suisses aux urnes sur le revenu de base pour tous

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Les Suisses aux urnes sur le revenu de base pour tous
Selon les derniers sondages, la proposition a peu de chances de passer.Photo Fotolia

Gilles Campion




GENÈVE - Les Suisses votaient dimanche pour se prononcer sur la création d'un revenu de base pour tous, salariés ou sans emploi, un projet unique au monde qui suscite de vifs débats dans un pays où l'on vénère la valeur travail.

Toutefois, selon les derniers sondages, la proposition, soumise par un groupe sans affiliation politique, a peu de chances de passer.

Rien d'étonnant quand on se souvient qu'en 2012, les Suisses avaient déjà refusé de porter leurs congés payés de 4 à 6 semaines, craignant une baisse de leur compétitivité.

Dans la plupart des cantons, les bureaux de vote ont ouvert à 10 h et devaient fermer à midi, car une large partie des électeurs suisses préfèrent voter par correspondance.

À Genève par exemple, 47,4 % des inscrits avaient déjà déposé leur bulletin samedi soir, selon le service régional des élections.

L'initiative populaire «pour un revenu de base inconditionnel» (RBI) propose de verser une allocation universelle chaque mois à tous les Suisses et aux étrangers vivant dans le pays depuis au moins 5 ans, qu'ils aient ou non déjà un emploi.

Le montant de ce revenu reste à fixer, mais le groupe à l'origine de l'initiative suggère de distribuer 2500 francs suisses (2260 euros) par adulte - un montant très faible pour vivre en Suisse - et 650 francs suisses pour chaque mineur.

Cela nécessiterait un budget supplémentaire d'environ 25 milliards de francs suisses (22,6 milliards d'euros) par an, financé par de nouveaux impôts ou taxes.

«C'est un rêve qui existe depuis longtemps», mais qui est devenu «indispensable» face au chômage élevé provoqué par la robotisation croissante, explique à l'AFP l'un des pères de l'initiative, Ralph Kundig.

Le gouvernement et la plupart des partis politiques dénoncent un projet utopique et trop coûteux.

«C'est un vieux rêve, un peu marxiste. Pleins de bons sentiments irréfutables mais sans réflexion économique», déclare à l'AFP le directeur du Centre international d'études monétaires et bancaires à Genève, Charles Wyplosz. Selon lui, si le lien entre la rémunération et le travail est coupé, «les gens en feront moins».

«L'idée est noble, mais je ne pense pas que notre société puisse se le permettre aujourd'hui», estime Stéphane Szeless, un fonctionnaire de 45 ans, interrogé à Genève par l'AFP. «Je suis sceptique.»

Selon le dernier sondage réalisé par l'institut gfs.bern, 71 % des Suisses devraient voter non.

«Loi eugéniste»

Parmi les autres sujets soumis au vote dimanche figurent l'accélération des procédures d'asile et l'autorisation du diagnostic préimplantatoire.

Concernant l'asile, la nouvelle loi propose d'accélérer les procédures, dont une grande partie devront être achevées en 140 jours maximum. Elle est soutenue par 60 % des votants, si l'on en croit le sondage gfs.bern.

Les opposants au projet dénoncent pour leur part la mise à disposition d'une aide juridique gratuite pour les migrants, alors que les Suisses n'y ont pas droit, et la simplification de la procédure d'approbation prévue pour l'ouverture des centres d'asile fédéraux.

Dimanche, les Suisses devront aussi dire s'ils acceptent ou non le diagnostic préimplantatoire (DPI), une technique qui permettra de sélectionner et de congeler des embryons, mais uniquement ceux des couples porteurs d'une maladie héréditaire grave ou qui ne peuvent pas avoir d'enfant par voie naturelle.

Selon un sondage réalisé par le groupe de médias Tamedia, 55 % des personnes interrogées soutiennent le projet. S'il est accepté, douze embryons pourront être développés par traitement, contre trois actuellement, et ceux qui ne seront pas implantés immédiatement pourront désormais être congelés.

Les adversaires du projet dénoncent une «loi eugéniste».