Annonce

jeudi, janvier 14, 2016

René Angélil, plus qu'un simple imprésario

http://fr.canoe.ca/divertissement/celebrites/nouvelles/

Publié le 14 janvier 2016 à 16h54 | Mis à jour à 16h54
René Angelil et Céline Dion, en juillet 2013, à Québec.
La vie de René Angélil a été ponctuée de rencontres et d'amitiés marquantes. En voici les principales.

PIERRE LABELLE ET JEAN BEAULNE

C'est sur les bancs de l'école Saint-Vincent-Ferrier de Montréal que René Angélil fait la rencontre de Pierre Labelle. Les deux garçons font tous deux partie de la chorale de l'école. Cette passion pour la musique, ils l'entretiennent au fil des ans jusqu'à former, au début des années 1960, le groupe Les Baronets avec leur ami Jean Beaulne. Le trio connaît un succès fulgurant au Québec en reprenant en français les chansons du phénomène musical de l'heure, les Beatles. Le groupe se dissout en 1972.

MARC VERREAULT ET SES «MOUSQUETAIRES»

René Angélil rencontre Marc Verreault à l'époque où ses complices des Baronets et lui jouent au Café de l'Est à Montréal. Très vite, il devient un ami et confident de René, l'initiant même au golf. René passe de longues soirées à jouer aux cartes avec Marc, son gérant Ben Kaye, son cousin Paul Sara et son ami Jacques Desmarais. Avec eux, il affine ses stratégies et ses techniques de poker. Tous les cinq, ils prennent même l'habitude, vers la fin des années 1980, de faire des virées d'un week-end dans les casinos de Nassau ou d'Atlantic City.
Même vers la fin de sa vie, Marc Verreault fait toujours partie de son cercle rapproché d'amis, avec Rosaire Archambault, Pierre Lacroix (ancien président de l'Avalanche du Colorado) et Paul Sara. Il les appelait même ses quatre mousquetaires.

GUY CLOUTIER

Au milieu des années 1960, René Angélil fait la rencontre de Guy Cloutier. Il fait ses débuts comme imprésario épaulé par Guy Cloutier. Ensemble, ils produisent les disques de Johnny Farago, Patrick Zabé et Anne Renée, pour ne nommer que ceux-là, en plus de gérer la carrière de l'étoile montante René Simard.

EDDY MARNAY

Si la carrière de Céline Dion a connu un tel essor aussi rapidement, c'est en partie grâce à Eddy Marnay. C'est René Angélil qui a convaincu le parolier de renom, au début des années 1980, d'écrire des chansons à sa protégée. Grâce à la pièce Tellement j'ai d'amour pour toi, Céline remporte le grand prix au festival mondial de la chanson de Tokyo.
Le Français d'origine algérienne devient dès lors un fidèle complice du couple Dion-Angélil, qui baptisera même un de ses jumeaux en l'honneur de son défunt ami.

GUY ET DODO MORALI

René Angélil se lie d'amitié avec le Français Guy Morali à l'époque où il est le manager de Ginette Reno. Lorsqu'il débarque à Paris pour voir Eddy Marnay, il en profite pour fraterniser avec celui qui était à l'époque le chanteur des Scorpions. Guy et sa femme Dodo emménagent des années plus tard à Montréal, où ils tiennent jusqu'en 2008 le restaurant français Guy et Dodo Morali.

JULIE SNYDER ET PIERRE KARL PÉLADEAU

En 2009, René Angélil devient le directeur de Star Académie, l'émission phare de TVA. C'est en partie pour faire plaisir à son amie Julie Snyder que le célèbre imprésario accepte le mandat. Son amitié de longue date avec l'animatrice remonte à 1996, à l'époque où elle pilotait L'enfer, c'est nous autres à Radio-Canada. L'entrevue de la démone blonde avec Céline devait durer huit minutes tout au plus, mais constatant la complicité entre sa protégée et Julie Snyder, René l'avait laissée filer pendant près d'une heure.
Dès qu'elle passe du côté de TVA avec son émission Le point J, Julie multiplie les collaborations avec le couple, jusqu'à produire, en 2010, le DVD de la tournée mondiale Taking Chances. Au fil des ans, une relation de confiance et d'amitié se tisse entre les Dion-Angélil et les Snyder-Péladeau. «Ce n'est pas souvent que je rencontre quelqu'un qui en veut autant que moi», a déjà dit René à Julie, rendant ainsi hommage à sa détermination à toute épreuve.
Céline et René sont également la marraine et le parrain de la petite Romy, la fille de Julie et de Pierre Karl.

FRANCINE CHALOULT ET GEORGES-HÉBERT GERMAIN

L'une est l'attachée de presse de Céline Dion, l'autre est le regretté auteur de René Angélil - Le Maître du jeu, la biographie autorisée du célèbre imprésario. Le couple fait ainsi partie de la garde rapprochée des Dion-Angélil pendant de nombreuses années.

MICHEL BERGERON

L'analyste et ex-entraîneur de hockey était un fidèle complice de René Angélil depuis quelques décennies. Avec Marc Verreault et l'animateur Rodger Brulotte, ils disputaient tous les quatre des parties de golf au club privé des Dion-Angélil, Le Mirage, situé à Terrebonne.

GIL CATES

Mort en 2011, le réalisateur, producteur et scénariste américain était un indéfectible allié de René Angélil. C'est grâce à lui si Céline Dion a été la première artiste à chanter à deux reprises au gala des Oscars, en 1997. Lorsque Céline a obtenu une étoile à son nom sur le trottoir du Hollywood Boulevard, c'est M. Cates (ainsi qu'un autre ami du couple, Jay Leno) qui a été choisi pour prononcer un discours.

René Angélil, plus qu'un simple imprésario

http://www.lapresse.ca/arts/

Publié le 14 janvier 2016 à 16h54 | Mis à jour à 16h54
René Angélil a toujours été très exigeant avec... (Photo Bernard Brault, archives La Presse)
PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

René Angélil a toujours été très exigeant avec Céline Dion parce qu'il avait une confiance illimitée en ses moyens et sa volonté de relever des défis.

René Angélil avait beau être derrière les succès de Céline Dion, il est devenu lui aussi une vedette à part entière. Mais l'homme qui vient de nous quitter était beaucoup plus qu'un simple imprésario. C'était un homme avec du flair, une sensibilité artistique et une tête de mule qui arrivait presque toujours à ses fins.
En personne, cet homme au parcours improbable en imposait. Sa voix éteinte digne d'un parrain y était sûrement pour quelque chose, mais ce qui frappait d'abord son interlocuteur, c'était son intelligence supérieure et cette assurance qui se dégageait de ses propos. S'il y avait le moindre doute dans ce qu'il affirmait, il n'en laissait surtout rien paraître.
René Angélil n'était pourtant pas une personne intimidante, sauf quand il était en désaccord avec quelqu'un. Alors, il n'avait même pas besoin d'élever la voix.
«Ce n'est pas du tout son genre, nous a déjà dit Céline Dion. Je ne l'ai jamais vu crier après personne. Si ce n'est pas bon, si ça n'a pas été correct, il va garder son calme, mais son message va être clair: "Je t'ai fait confiance, ne me demande plus rien, c'est fini".»
En août 2008, à Boston, je lui avais demandé ce qu'il répondait à ceux qui le considéraient comme un manipulateur.
«Moi, je fais juste mon travail: protéger Céline et organiser les choses pour que ça se passe bien pour elle. C'est ça le job d'un manager. Orchestrateur, arrangeur, organisateur, manipulateur, appelle ça comme tu voudras. Je suis comme ça dans tout, avec la compagnie de disques, par exemple, et les médias font partie du show-business... C'est sûr qu'il y a certains médias qui ne sont pas contents parfois.»
Trop exigeant?
René Angélil a toujours été très exigeant avec Céline Dion parce qu'il avait une confiance illimitée en ses moyens et sa volonté de relever des défis. Trop exigeant?
«J'ai peur d'être trop heavy et, parfois, je le suis, me disait-il en 2009. Je n'ai jamais pris une décision sans qu'elle ait son mot à dire, même quand elle était petite. Mais il arrive qu'elle soit d'accord avec ma décision, et alors elle embarque à 100%, puis qu'elle s'aperçoive que c'est difficile.»
Il était convaincu de ne jamais avoir commis d'erreur dans la gestion de la carrière de Céline Dion. «Ç'a été le timing parfait pour elle et moi. Quand je l'ai rencontrée, j'avais 39 ans. J'avais appris de mes erreurs de jeunesse et elle cherchait quelqu'un qui avait de l'expérience et qui voulait bien faire. Moi, j'avais besoin de quelqu'un pour pouvoir rester dans le show-business. J'ai fait très attention parce que j'avais le regard de toute la famille Dion sur moi. Si j'avais fait des erreurs, j'en aurais entendu parler.»
En 2007, à Londres, Céline Dion nous confiait: «Ce que René a décidé pour moi, je ne l'ai jamais remis en question. J'étais trop jeune, je n'avais pas d'expérience. Aujourd'hui, je ne doute pas, mais je pose des questions, ça le fatigue peut-être.»
Des gens qui les connaissent bien sont convaincus que c'est elle qui, préoccupée par l'état de santé de son mari, l'a incité à déléguer une bonne partie des ses responsabilités à son ami Aldo Giampaolo, en juin 2014, et qui, quelques mois plus tard, a décidé d'annuler sa tournée asiatique et tous ses concerts à Las Vegas jusqu'en mars 2015. En février 2015, elle annonçait son reour à compter du 27 août et révélait du même coup que le cancer d'Angélil avait refait surface une troisième fois.
Jouer ses cartes
Quand, en mars 1999, son médecin lui a appris qu'il devrait être opéré le jour même pour une masse cancéreuse à la gorge, René Angélil lui a demandé quelles étaient ses chances. 70%, lui a dit le Dr Steckler. «René a réfléchi un moment. Il a eu un faible sourire. Il a pensé que 70% des chances de réussir au black jack, ce n'était pas à négliger, au contraire, c'était très bon, très bien.»
L'anecdote racontée dans Le maître du jeu, la biographie que lui a consacrée Georges-Hébert Germain, est caractéristique de l'homme qui aimait bien rappeler qu'après avoir coupé le cordon ombilical de son fils René-Charles, il lui a aussitôt donné sa première leçon de black jack.
Le jeu a été au coeur de ses succès et de ses échecs. Pour le premier contrat d'enregistrement de Céline Dion avec CBS, en 1986, il ne demandera pas la lune, mais il mettra le pied dans la porte d'une carrière internationale sans précédent, puis s'emploiera à provoquer les occasions pour permettre à sa chanteuse d'accéder au sommet. Une fois qu'elle sera établie, il fera pour elle des deals faramineux. «Il faut juste jouer ses cartes comme il faut», nous disait-il.
Les gros coups qu'a réussis Angélil pour Céline Dion, et qui en ont fait un imprésario admiré à l'échelle de la planète, n'étaient pas qu'une question de chance. Il avait un objectif et un plan pour l'atteindre et il ne se laissait jamais décourager par le scepticisme, sinon les rebuffades de ses partenaires.
Son pari le plus fou, c'est à Las Vegas que René Angélil l'a gagné haut la main. En négociant simultanément avec le Caesars Palace, MGM et Aladdin - devenu depuis le Planet Hollywood - pour le spectacle permanent A New Day, il a décroché le gros lot. Il a convaincu le Caesars Palace de lui construire un Colosseum au coût d'environ 100 millions pour lequel non seulement il n'a jamais payé de loyer, mais il pu collecter le loyer de son autre locataire, Sir Elton John.
Le Caesars a même fait construire à ses frais la maison de Lake Las Vegas que le Aladdin avait proposée à Angélil. Surtout, ce spectacle qu'à peu près personne ne croyait rentable à l'époque a marqué l'histoire de la capitale du jeu américaine.
Mais derrière le joueur de poker au visage imperturbable, René Angélil était un homme très sensible, un homme inquiet qui planifiait tout longtemps à l'avance, nous racontait Céline Dion au lendemain de la première de son deuxième spectacle à Las Vegas, en mars 2011.
«C'est dur à son âge, je pense. Il veut tellement qu'on ne manque de rien, ses enfants et moi. Il s'inquiète tout le temps. Il a peur de ne pas être là. J'ai l'impression qu'il vit le moment présent et donc, s'il reçoit une offre super intéressante, il va me la proposer et il va s'arranger pour la signer tout seul. Moi, je suis moins inquiète, je suis plus jeune. J'ai toujours fait confiance. Je me dis on verra. Mais lui, les "on verra", il a peur de ne pas voir ça. René, c'est notre ange gardien.»

René Angélil succombe au cancer

http://www.lapresse.ca/arts/

Publié le 14 janvier 2016 à 16h27 | Mis à jour à 16h27
Derrière le joueur de poker au visage imperturbable,... (Photo archives La Presse)
PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Derrière le joueur de poker au visage imperturbable, René Angélil était un homme très sensible, un homme inquiet qui planifiait tout longtemps à l'avance, avait raconté Céline Dion à La Presse, en 2011.

MARIO GILBERT
La Presse Canadienne
Montréal
René Angélil, qui a lancé la carrière de la chanteuse Céline Dion avant de l'épouser, est mort jeudi matin à l'âge de 73 ans après un «long et courageux combat contre le cancer».
«C'est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons que René Angélil, 73 ans, est décédé ce matin à sa résidence de Las Vegas après un long et courageux combat contre le cancer. La famille souhaite vivre le deuil en toute intimité. D'autres informations vous seront communiquées dans les prochains jours», a écrit Céline Dion sur Facebook.

Il est décédé à sa résidence de Las Vegas, a indiqué le bureau de Francine Chaloult, responsable des relations publiques de la chanteuse au Québec.
René Angélil avait subi l'ablation d'une tumeur cancéreuse à la gorge en décembre 2013, récidive d'un cancer dans la région cervicale une quinzaine d'années plus tôt.
Le 13 août 2014, Céline Dion, qui devait remonter sur scène au Caesars Palace de Las Vegas deux jours plus tard, avait d'ailleurs reporté «pour une période indéterminée» toutes ses activités professionnelles - et même sa tournée en Asie à l'automne - afin de prendre soin de René Angélil. La chanteuse racontait en mars 2015 que son mari n'avait plus l'usage de sa mâchoire et qu'elle s'occupait elle-même de le faire manger par un tube trois fois par jour.
Un an plus tard, en août 2015, à quelques jours de son retour sur scène à Las Vegas, Céline Dion révélait à une publication américaine que René Angélil n'en avait plus pour longtemps. Dans une entrevue émouvante, elle disait que son mari avait émis le souhait de mourir dans ses bras. Elle avait également confié avoir pris des notes lors de discussions avec lui sur ses arrangements funéraires.
En avril 1999, René Angélil avait subi une première opération pour un cancer dans la région cervicale. Après quelques semaines de radiothérapie et quatre mois de convalescence, pendant lesquels Céline Dion a annulé tous ses spectacles, il remontait en selle en septembre à Montréal pour préparer la «retraite progressive» de sa femme, en janvier 2000, avant la grande aventure de Las Vegas, en 2003.
Mais 10 ans plus tard, M. Angélil éprouvait de nouveaux ennuis de santé - il a notamment subi l'ablation d'une tumeur cancéreuse à la gorge le 23 décembre 2013. Il avait alors choisi de prendre du recul et d'adapter son horaire personnel afin de reprendre des forces.
Le 11 juin 2014, René Angélil cède effectivement la gérance de la carrière de la star à un vieux complice et ami, Aldo Giampaolo, qui devenait aussi directeur général des Productions Feeling. M. Giampaolo était jusque-là pdg de QMI Divertissement et Sports, une filiale de Québecor responsable notamment de la gestion du nouvel amphithéâtre de Québec, un projet auquel M. Angélil était très lié.
Véritable père professionnel pour la chanteuse avant de devenir son mari, en 1994, René Angélil était passé lui-même de la chanson, avec le trio Les Baronets, au métier de gérant d'artistes, avant de «découvrir» Céline Dion en 1981. La jeune chanteuse de Charlemagne était alors âgée de 12 ans.