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mardi, novembre 08, 2016

Les Américains votent, le monde entier attend

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Publié le 08 novembre 2016 à 07h17 | Mis à jour à 07h17
Les Américains ont pu commencer à voter dès... (AFP)
Les Américains ont pu commencer à voter dès 6h00 dans neuf États de la côte Est.
 Le nom du vainqueur ne devrait pas être connu avant 22h00 mercredi.
AFP
BRIGITTE DUSSEAU
Agence France-Presse
Washington
Les électeurs américains ont commencé à se rendre aux urnes mardi pour faire de la démocrate Hillary Clinton la première femme présidente des États-Unis ou donner les clés de la Maison-Blanche au républicain et populiste milliardaire Donald Trump.
Cette journée clôt une longue campagne au ton d'une acrimonie sans précédent, et le résultat est attendu avec trépidation dans le monde entier, les deux candidats ayant des visions souvent radicalement opposées sur l'avenir de la première puissance mondiale.
Les Américains ont pu commencer à voter dès 6h00 dans neuf États de la côte Est. Le nom du vainqueur ne devrait pas être connu avant 22h00 mercredi.
Quelque 42 millions d'Américains, sur les plus de 200 millions inscrits sur les listes électorales, ont déjà voté de façon anticipée.
Si Mme Clinton a toujours un avantage de quelques points dans les sondages, Donald Trump reste en mesure de l'emporter.
Mme Clinton, 69 ans, espère entrer dans l'histoire comme la première femme présidente des États-Unis, après 44 présidents depuis George Washington en 1789.
La démocrate a fini sa dernière réunion en appelant tôt mardi matin les électeurs à choisir sa vision d'une «Amérique pleine d'espérance, accueillante et généreuse».
Hillary Clinton entend diriger dans la continuité du président démocrate Barack Obama et a appelé au rassemblement, au-delà des partis, dans les dernières heures de sa campagne.
Donald Trump, 70 ans, drapé dans la cape de l'outsider, espère lui créer la surprise d'un «Brexit puissance trois», référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l'Union européenne.
Achevant sa campagne un peu après 1h00, il a promis de rassembler le pays derrière des frontières sûres et de faire de «l'Amérique la priorité».
Rassemblement
«Je veux être la présidente de tous les Américains, démocrates, républicains, indépendants», a aussi déclaré Mme Clinton, se disant persuadée que le meilleur restait à venir, «si nous choisissons une Amérique généreuse, qui inclut tout le monde».
Après un immense concert avec Bruce Springsteen à Philadelphie et le renfort du président Barack Obama, de sa femme Michelle, mais aussi de l'ancien président Bill Clinton et leur fille Chelsea, Hillary Clinton a fait une dernière réunion dans l'État très disputé de Caroline du Nord, en présence cette fois de Lady Gaga.
C'est vers 3h30 du matin qu'elle est finalement revenue chez elle près de New York. Elle ira voter tôt mardi matin à Chappaqua, où les Clinton habitent.
M. Trump a fini lui sans vedettes ni paillettes, dont il n'avait selon lui pas besoin.
Il n'a compté lundi soir que sur ses quatre enfants adultes, dans son avant-dernière réunion, sur son colistier Mike Pence, et sur le rocker conservateur Ted Nugent venu chauffer la salle pour son ultime rassemblement.
Grand pourfendeur de l'élite politique qui a selon lui «saigné le pays à blanc», ce milliardaire new-yorkais imprévisible et brouillon, qui n'a jamais occupé le moindre mandat électif, s'est présenté comme l'homme du changement contre la corruption supposée des élites, et comme la voix des oubliés, auxquels il a promis de «rendre à l'Amérique sa grandeur».
«Mon contrat avec l'électeur américain commence par un plan pour mettre fin à la corruption du gouvernement et reprendre notre pays aux groupes de pression», a-t-il répété dans ses dernières réunions, promettant aussi de faire revenir les emplois partis à l'étranger, un thème constant de sa campagne.
Incivilité
La campagne a été longue et pénible. Elle a atteint des niveaux d'incivilité et d'insultes jamais vus auparavant, ce que Mme Clinton a dit regretter lundi.
82% des Américains s'en sont dits dégoûtés dans un récent sondage.
Et à l'étranger, la campagne présidentielle de la première puissance mondiale a été souvent suivie avec sidération et parfois avec inquiétude.
Les deux candidats n'auraient pas pu être plus différents: d'un côté Hillary Clinton, figure politique depuis 25 ans, que la moitié des Américains n'aiment pas, doutant de son honnêteté. Mariée à l'ancien président Bill Clinton (1993-2001), elle a été tour à tour Première dame, sénatrice de New York puis secrétaire d'État de Barack Obama. Hyperdisciplinée, elle connaît ses dossiers sur le bout des doigts, mais sa personnalité suscite peu d'enthousiasme.
Encore plus impopulaire (62%), Donald Trump, milliardaire ancien animateur vedette d'une émission de télé-réalité, «The Apprentice», volontiers brutal, a capitalisé sur la colère et les frustrations d'une classe moyenne blanche inquiète d'un monde qui change.
Dans ses réunions, les foules enthousiastes scandaient ses idées clés: «construire le mur» avec la frontière avec le Mexique pour stopper l'immigration illégale. «Curer le marigot» de la corruption à Washington.
Le parti républicain n'avait pas vu venir cette candidature improbable et excessive à laquelle personne ne croyait au départ. M. Trump a été répudié par une partie de ses élus, au fil des excès et scandales qui ont émaillé sa campagne.
Malgré cela il talonne Mme Clinton dans plusieurs États-clés, où se jouera le scrutin. Elle était en tête de 3,3 points dans la moyenne des derniers sondages nationaux (45,3% contre 42% pour M. Trump.)
La carte électorale, dans un scrutin qui se joue État par État, est beaucoup plus favorable à Mme Clinton.
Les Américains votent aussi mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington, et les 435 sièges de la Chambre des représentants. Les démocrates espèrent reprendre le Sénat actuellement dominé, comme la Chambre, par les républicains.
Douze des 50 États américains élisent aussi de nouveaux gouverneurs, et des dizaines de référendums locaux sur des questions allant de la légalisation de la marijuana à la suppression de la peine de mort sont organisés dans une trentaine d'États. Des milliers d'élections locales sont aussi prévues, juges, procureurs, maires et autres élus de proximité.


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