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lundi, octobre 31, 2016

Donald Trump: huit jours pour déjouer les pronostics

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Publié le 31 octobre 2016 à 11h52 | Mis à jour à 11h52
Donald Trump... (PHOTO Brennan Linsley, AP)
Donald Trump
PHOTO BRENNAN LINSLEY, AP

IVAN COURONNE

Agence France-Presse
WASHINGTON
Donald Trump croyait possible lundi de gagner la Maison-Blanche le 8 novembre en partant chasser sur les terres démocrates, profitant du soudain affaiblissement d'Hillary Clinton dans le nouvel épisode de l'affaire de ses courriels.
Le candidat républicain à l'élection présidentielle est légèrement en retard dans les sondages sur son adversaire démocrate, mais Hillary Clinton ne peut plus se reposer sur l'avance exceptionnelle dont elle bénéficiait il y a deux semaines, et qui a largement fondu, à 2,4 points en moyenne.
Un sondage Politico publié lundi et réalisé ce week-end crédite Hillary Clinton de 42 % des intentions de vote contre 39 % pour Donald Trump et 7 % pour le libertarien Gary Johnson. Une autre enquête de la chaîne ABC ne donne qu'un point d'avance à la démocrate.
Pour Donald Trump, le scénario d'une victoire reste plus compliqué que pour Hillary Clinton. Sa «base» d'États conservateurs est moins riche en grands électeurs que celle de la démocrate. Les Américains éliront le 8 novembre de grands électeurs dans chaque État, qui à leur tour choisiront le président.
Ce qui explique qu'il se rende lundi dans le Michigan, État industriel des Grands Lacs gagné très largement par Barack Obama et ainsi traditionnellement peint en bleu, la couleur démocrate, sur les cartes électorales.
«Donald Trump doit remporter un État bleu ou deux, en plus de gagner tous les États où l'issue est incertaine», dit à l'AFP Larry Sabato, politologue de l'université de Virginie.
«Il doit gagner presque tout», conclut cet expert. Mardi, Donald Trump ira aussi dans le Wisconsin, autre État gagné par Obama.
Le camp Clinton et les démocrates restaient furieux, lundi, du geste surprise du directeur du FBI, James Comey, qui a annoncé vendredi au Congrès que ses enquêteurs avaient découvert de nouveaux messages susceptibles d'être pertinents dans l'affaire classée en juillet de la messagerie personnelle de l'ancienne chef de la diplomatie.
Hillary Clinton a en effet communiqué via un compte personnel et un serveur privé pendant ses quatre années au département d'État, de 2009 à 2013, au lieu d'utiliser un compte sécurisé par l'État fédéral, risquant de disséminer sur des réseaux privés des secrets d'État.
«Cette intervention directe du directeur du FBI, qui est sans précédent et contre le protocole du FBI, a changé la course», observe Larry Sabato. «Cette semaine, elle avait prévu une tournée de victoire, et au lieu de cela elle doit s'accrocher. Tout cela grâce au directeur du FBI».
«La catastrophe a frappé»
Hillary Clinton fera campagne lundi dans l'Ohio, où Donald Trump la dépasse légèrement dans les sondages.
Le mot d'ordre du camp démocrate devait être: mobilisation, mobilisation, mobilisation. En particulier, l'équipe Clinton envoie ses bénévoles frapper aux portes des électeurs identifiés comme peu intéressés par l'élection ou peu habitués à voter, afin de s'assurer leurs voix avant le 8 novembre.
Ce week-end, plus de 75 000 bénévoles se sont ainsi activés dans le pays, soit plus que pour Barack Obama en 2008 et 2012 lors du même week-end, selon Robby Mook, directeur de campagne.
Dans une majorité d'États américains, les bureaux de vote sont ouverts de façon anticipée, et plus de 22 millions d'Américains ont déjà voté ou envoyé leur bulletin par correspondance, selon le décompte de Michael McDonald, professeur à l'université de Floride.
Les investissements démocrates dans un méthodique maillage territorial - sans commune mesure avec l'organisation de terrain, quasi inexistante, de Donald Trump - se révèlent déterminants à ce moment où chaque voix compte. D'autant qu'Hillary Clinton dispose de fonds de campagne supérieurs à ceux de Donald Trump, qui vient toutefois de signer un chèque de dix millions de dollars pour financer la fin de campagne.
«L'équipe Clinton s'était préparée à l'éventualité d'une catastrophe, et voilà, la catastrophe a frappé», dit Larry Sabato.
Mais en 2012, environ deux tiers des Américains avaient attendu le jour officiel du scrutin pour voter. La candidate démocrate n'a plus droit à l'erreur pour les huit derniers jours de cet éprouvant marathon électoral.
«Nous ne pouvons pas nous laisser distraire par tout le bruit politique, nous devons rester concentrés», a lancé Mme Clinton à ses partisans lors d'une étape à Fort Lauderdale, en Floride, dimanche.

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