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dimanche, mai 08, 2016

Les députés bloquistes peinent à se faire entendre à Ottawa

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Publié le 07 mai 2016 à 11h02 | Mis à jour le 07 mai 2016 à 11h19
Le député bloquiste Mario Beaulieu a reproché à... (PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE)
Le député bloquiste Mario Beaulieu a reproché à un comité vendredi de l'avoir exclu même
si le sujet de discussion portait sur un dossier qu'il dit lui-même avoir soulevé au Parlement.
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
LINA DIB
La Presse Canadienne
OTTAWA
Sortie des Communes: trois députés de trois partis différents se présentent au micro. Ils veulent se plaindre d'une déclaration du premier ministre.
C'est faux, ils ne sont pas consultés sur la réforme électorale, font-ils valoir.
En Chambre, Justin Trudeau s'est excusé, plaide qu'il s'est simplement trompé, mais ça ne suffit pas aux députés conservateur, néo-démocrate et vert, tous trois porte-parole de leur parti en matière de réforme démocratique.
Dans le groupe manque le député bloquiste. Non, Luc Thériault n'a pas été approché, jeudi, par ses collègues parlementaires pour participer, en chorale, à la plainte.
«Comme par hasard, ils nous ont encore oubliés», ironise le député de Montcalm.

M. Thériault et ses neuf collègues bloquistes au Parlement se plaignent d'être systématiquement ignorés.
Le député Thériault offre l'exemple du comité parlementaire qui étudie le projet de loi sur l'aide médicale à mourir.
Au comité, qui entreprend lundi après-midi l'étude de C-14 article par article et qui décidera du sort des amendements proposés, le député bloquiste pourra présenter ses amendements et voir ses collègues en disposer à leur guise, sans être obligés d'échanger avec lui, sans lui offrir obligatoirement l'occasion d'en débattre. Il prévoit pouvoir parler «40 secondes... pour une question aussi délicate que ça».
La goutte a fait déborder le vase de son collègue Mario Beaulieu lorsqu'un comité parlementaire lui a claqué la porte au nez pour discuter à huis clos de la situation des réfugiés haïtiens et zimbabwéens menacés de déportation.
Ce dossier, le député de La Pointe-de-l'Île considère que c'est lui qu'il l'a soulevé à Ottawa.
«Je fais une intervention. On réussit à faire rétablir le moratoire. Je suis en contact avec le comité d'action des personnes sans statut. J'ai des dossiers de personnes qui reçoivent encore des avis de déportation. Et là, je ne peux pas savoir l'état de l'avancement du dossier», se plaint-il.
«Il y a un comité spécifiquement là-dessus et je ne peux même pas y aller comme observateur. C'est vraiment pitoyable», laisse-t-il tomber.
Les dix députés bloquistes semblent s'être résignés à disposer de moins de ressources et de moins de temps de parole à la Chambre des communes parce que n'étant pas 12 élus, ils ne sont pas reconnus officiellement comme un parti. Mais pour le reste...
«Ce n'est pas parce que l'attribution du temps, ils ont décidé de la faire en fonction des groupes parlementaires qu'ils peuvent continuer à porter atteinte aux droits d'un représentant du peuple. Moi, je suis un législateur (...) légitimement élu. Et ce n'est pas parce que je suis considéré indépendant qu'il ne faut pas que je puisse participer à la démocratie parlementaire à Ottawa. Ça n'a pas de bon sens», tonne le député Thériault.
Et les dix élus québécois disent attendre impatiemment la réforme démocratique promise par Justin Trudeau.

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