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vendredi, mai 13, 2016

La présidente du Brésil est écartée du pouvoir

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PUBLIÉ LE JEUDI 12 MAI 2016 À 3 H 24 | Mis à jour le 12 mai 2016 à 19 h 43

Le remplaçant de Dilma Rousseff, Michel Temer.
Le remplaçant de Dilma Rousseff, Michel Temer. 
 
PHOTO : UESLEI MARCELINO / REUTERS
L'opposition reproche à Dilma Rousseff d'avoir ruiné une économie qui a été l'une des plus performantes des pays en développement en mettant en oeuvre des mesures qualifiées de populistes qui se sont traduites par une envolée de l'inflation, une entrée en récession et une explosion du chômage.
« Aujourd'hui, nous essayons de surmonter cette situation en révoquant ce gouvernement irresponsable. Nous n'avons pas d'autre option », a déclaré le sénateur Blairo Maggi, l'un des plus gros producteurs brésiliens de soja. Ce dernier devrait siéger au sein du gouvernement Temer à titre de ministre de l'Agriculture.
« La destitution est une tragédie pour ce pays, c'est un traitement douloureux mais nécessaire, et continuer avec le gouvernement Rousseff serait une tragédie encore plus grande », a renchéri le sénateur José Serra. Il est pressenti pour occuper le poste de ministre des Affaires étrangères.
La présidente a également souffert des multiples scandales de corruption qui éclaboussent depuis des années une grande partie de la classe politique brésilienne.
Au coeur de ces scandales figure la tentaculaire affaire Petrobras, du nom du géant pétrolier brésilien que Dilma Rousseff a dirigé avant son élection.
La chef de l'État n'est pas accusée de corruption, Michel Temer non plus, contrairement à certains de ses alliés et collègues au sein du PMDB. Le parquet souligne qu'il est loin d'avoir terminé son enquête.
Des sondages peu favorables pour Rousseff et Temer
Les sondages d'opinion montrent qu'une écrasante majorité de Brésiliens souhaitaient que Dilma Rousseff soit destituée, mais Michel Temer ne jouit pas non plus d'une immense popularité.
À l'extérieur du Sénat, protégé par une clôture métallique pour séparer les manifestants, près de 6000 partisans de la destitution se sont réunis pour exprimer leur joie, pendant que la police utilisait des gaz lacrymogènes pour disperser ceux qui soutenaient la présidente.
Dilma Rousseff a fait connaître son intention de dissoudre le gouvernement dès sa destitution approuvée et a donné des instructions pour ne pas faciliter la transition, car elle considère sa suspension comme illégale.
Son gouvernement s'est tourné vers la Cour suprême pour contester la procédure, mais son recours a été rejeté mercredi.
Première femme élue à la tête de la première puissance économique d'Amérique latine, en 2010, Dilma Rousseff, 68 ans, a dénoncé à de multiples reprises un « coup d'État » et s'est montrée combative jusqu'au dernier moment, mais la situation économique déplorable du pays, conjuguée à la multiplication des scandales politico-financiers, a précipité sa chute.
Même si les partisans de l'opposition ont fait la fête sur l'avenue Paulista, avenue centrale de Sao Paulo, la plus grande ville du pays, beaucoup de Brésiliens s'inquiètent de la fin des plus de 13 années au pouvoir du Parti des travailleurs, une époque ouverte avec l'élection en 2002 de Luiz Inácio Lula da Silva, mentor de Dilma Rousseff.

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