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vendredi, avril 29, 2016

Une clinique bombardée à Alep après le carnage dans un hôpital

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Publié le 29 avril 2016 à 07h28 | Mis à jour à 07h28
Des bombardements mettent à rude épreuve les habitants... (PHOTO AMEER ALHALBI, AFP)
PHOTO AMEER ALHALBI, AFP
Des bombardements mettent à rude épreuve les habitants de la ville d'Alep, en Syrie. La guerre dans ce pays qui est entrée dans sa sixième année a fait plus de 270 000 morts et poussé la moitié de la population à quitter son foyer.

KARAM AL-MASRI
Agence France-Presse
Alep
Une clinique a été touchée vendredi par un bombardement dans la partie rebelle d'Alep, plus de 24 heures après des raids sur un hôpital qui a fait des dizaines de morts dans la deuxième ville de Syrie.
« La terre est en train de trembler sous nos pieds », a témoigné un habitant du quartier populaire de Boustane al-Qasr, de nouveau pris pour cible vendredi par des raids intenses menés par l'armée de l'air du régime.
« Les bombardements n'ont pas arrêté dans la nuit ; on n'a pas fermé l'oeil », a-t-il précisé à l'AFP.
Pour les habitants d'Alep, la trêve imposée par les Russes et les Américains au régime syrien et aux rebelles depuis fin février n'est plus qu'un lointain souvenir. Plus de 200 civils ont en effet péri en une semaine dans les bombardements ayant touché la grande ville du nord, divisée depuis 2012.
Les raids sur les quartiers rebelles ont fait vendredi au moins deux nouveaux morts, une femme et un enfant, selon un bilan établi en milieu de matinée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La télévision syrienne a fait état de trois personnes tuées par des tirs de roquettes de rebelles sur les quartiers tenus par régime.

Un correspondant de l'AFP dans la partie rebelle a compté au moins dix frappes tandis que secouristes et ambulanciers, débordés, s'activaient de quartier en quartier.
Le raid sur la clinique située à Marjé, un quartier de la partie est, a blessé plusieurs personnes, dont un infirmier, et fortement endommagé le bâtiment, a indiqué la Défense civile à l'AFP.
Prière annulée
Par peur de nouveaux bombardements, la prière du vendredi a été suspendue pour la première fois dans les quartiers rebelles, selon une instance religieuse.
Cette décision a été prise au lendemain de la pire journée depuis la rupture du cessez-le-feu à Alep il y a une semaine, avec 54 civils tués, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au moins 32 d'entre eux, dont trois enfants, ont péri dans des frappes du régime, la majorité dans le bombardement de l'hôpital al-Qods. 22 autres, dont deux enfants, ont été tués dans des tirs rebelles, d'après cette ONG.
L'ONU a jugé « inexcusable » l'attaque de cet hôpital, son patron Ban Ki-moon appelant à ce que « justice soit faite pour ces crimes ».
M. Ban a condamné les « récents bombardements aveugles par les forces gouvernementales et les groupes d'opposition, et des tactiques terroristes employées par des extrémistes ». Il a appelé tous les belligérants à « s'engager de nouveau immédiatement à cesser les hostilités ».
Le régime de Bachar al-Assad a démenti avoir bombardé l'hôpital, le ministre de l'Information Omrane al-Zoabi affirmant même que l'établissement n'existait pas.
Les États-Unis se sont dits jeudi soir « scandalisés » par ces raids qui ont visiblement « visé délibérément un bâtiment médical connu » et « s'ajoutent au bilan édifiant du régime Assad qui s'en est déjà pris à de telles installations et à des secouristes », selon le secrétaire d'État John Kerry.
« Désastre humanitaire »
Médecins sans frontières (MSF), qui soutenait l'hôpital, a condamné cet acte « révoltant ayant encore visé un centre de santé en Syrie ». Cet établissement était « le principal centre pédiatrique de la région », a précisé l'ONG. Le dernier pédiatre de la zone y a d'ailleurs trouvé la mort.
Face au carnage, M. de Mistura a appelé la Russie et les États-Unis, parrains de la trêve entrée en vigueur le 27 février, à prendre une « initiative urgente » pour la remettre en selle.
Pour le Comité international de la Croix Rouge, Alep est désormais « aux portes d'un désastre humanitaire ». « Où que vous alliez, vous entendez les explosions de mortiers, les bombardements et le vol des avions », selon Valter Gros, le représentant du CICR dans la ville. « Les habitants vivent sur le fil du rasoir. Tous craignent pour leur vie ».
L'ONU a averti jeudi que des centaines de milliers de Syriens risquaient de ne plus pouvoir recevoir d'aide d'urgence si les combats se poursuivaient.
La guerre dans ce pays qui est entrée dans sa sixième année a fait plus de 270 000 morts et poussé la moitié de la population à quitter son foyer.

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