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lundi, mars 28, 2016

Un des nouveaux défis du ministre Morneau: renforcer le Régime de pensions

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OTTAWA – Maintenant qu’il a déposé son tout premier budget, le nouveau ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, peut s’attaquer à l’un de ses prochains défis: renforcer le Régime de pensions du Canada.
Voilà un dossier que M. Morneau connaît bien, lui qui a conseillé sur le sujet la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, et qui dirigeait tout récemment à Toronto, avant son entrée en politique, une importante firme de ressources humaines spécialisée en gestion des régimes de retraite privés, justement.
Pour le ministre, rencontré dans ses bureaux quelques jours après le budget, une bonne retraite, c’est souvent une question de chance. Or, le gouvernement, selon lui, a un rôle à jouer pour contrer la malchance de ceux qui, par exemple, disposeraient d’un régime privé à cotisations déterminées, qui n’auraient pas épargné suffisamment pour leur retraite et qui se verraient obligés de décaisser quand les marchés sont au plus bas.
Dans leur budget déposé mardi dernier, les libéraux ont martelé qu’ils voulaient renforcer le Régime de pensions du Canada (RPC), afin notamment de contrer les effets, sur l’épargne des retraités, du vieillissement de la population et de la faiblesse de régimes privés.
Le premier ministre Justin Trudeau avait d’ailleurs annoncé la semaine précédente que son gouvernement ramène à 65 ans l’âge à laquelle les Canadiens pourront recevoir la Sécurité de la vieillesse — le précédent gouvernement conservateur l’avait portée jusqu’à 67 ans pour les plus jeunes Canadiens.
M. Morneau comprend très bien que le RPC doit être suffisamment doté afin de pouvoir aider certains retraités à éviter ce que les spécialistes appellent le «transfert de patrimoine entre générations». Le ministre espère maintenant réunir un consensus minimal sur cette promesse électorale — la réforme du RPC devra obtenir l’appui de sept des 10 provinces représentant les deux tiers de la population canadienne.
Les provinces et territoires doivent se réunir à nouveau là-dessus en juin, après une première rencontre en décembre dernier, deux mois après l’élection du gouvernement Trudeau. Ottawa espère conclure une entente d’ici la fin de l’année mais on ignore à quel point un tel consensus sera possible, même si les provinces ont accepté en décembre de poursuivre les discussions.
La première ministre Wynne, par exemple, est d’accord pour mieux doter le RPC — et prévoit d’ailleurs mettre en place en 2018 la première phase des cotisations obligatoires dans le cadre du tout nouveau Régime de retraite de la province de l’Ontario. Ce régime s’adresse aux travailleurs qui n’ont pas de régime offert par leur employeur, afin de compléter le RPC, qui pourrait bien être insuffisant si l’épargne n’est pas au rendez-vous.
D’autres importantes provinces, comme le Québec et la Colombie-Britannique, ne sont pas convaincues par la réforme. Le Québec a quitté le RPC en 1966 pour créer son propre régime de pensions, le Régime de rentes, et le gouvernement libéral de la Colombie-Britannique soutient que l’économie est encore bien fragile pour procéder à une réforme qui prévoirait une hausse des cotisations de l’employeur.
La Saskatchewan, toujours ébranlée par les effets néfastes de la chute des prix du pétrole sur son économie, s’oppose au renforcement du RPC.
Le ministre Morneau, lui, conserve un «optimisme prudent» quant à la prochaine ronde de négociations, en juin. «On s’entend en général pour reconnaître le problème, et accepter que le RPC aura été depuis 50 ans un outil extrêmement efficace, a-t-il estimé. On doit maintenant bâtir sur ces consensus.»

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