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mercredi, mars 02, 2016

Le Parti québécois veut séduire les nationalistes de la CAQ

Mise à jour le mercredi 2 mars 2016 à 4 h 07 HNE
Le chef du Parti québécois, Pierre Karl PéladeauLe chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau  Photo :  PC/Jacques Boissinot
Exclusif - Dans son plan d'action pour l'élection générale de 2018, le Parti québécois veut certes converger, mais il entend aussi récupérer une partie de l'électorat nationaliste de la CAQ. C'est un des éléments du volumineux plan en trois volets présenté lors du Conseil national à Trois-Rivières, le week-end dernier, et qui a été rapporté à Radio-Canada par plusieurs sources présentes sur place. Qualifié de « secret » dans certains médias, le plan a été très bien accueilli par les quelque 400 militants à qui il a été présenté.
Un texte de Davide GentileTwitterCourriel
Comprendre l'électorat
Le PQ souhaite mieux comprendre les préoccupations de l'électorat dit « fonctionnel ». Ces électeurs, bien représentés par exemple dans la banlieue de Montréal, ont des préoccupations « fiscales » que la formation politique souhaite mieux définir.
Dès cette année, des groupes de réflexion seront organisés pour déterminer leurs préoccupations. Pour 2017, le parti évoque la nécessité de « définir des cibles » pour justement amener ces électeurs, souvent séduits par la CAQ, vers le Parti québécois.
Un des outils envisagés est de présenter des mesures plus concrètes. Pendant la présentation devant les militants, on aurait donné en exemple la réduction d'impôt de 1000 $ promis par la CAQ en 2012.
Le PQ veut aussi trouver le moyen de mobiliser les nationalistes qui n'ont pas voté au dernier scrutin. Pour l'année électorale en 2018, on aurait évoqué le fait « d'attirer des leaders ». Des sources indiquent que le parti entend par là trouver des candidats bien enracinés dans leur milieu.
Bâtir la convergence
Le PQ souhaite aller au-delà du discours sur le front de la convergence. Pierre Karl Péladeau a évoqué samedi la nécessité « d'explorer les possibilités menant à une convergence réelle ».
Ici aussi, le directeur général du PQ Alain Lupien a préparé une démarche claire sur trois ans. On voudrait « détailler la démarche de convergence » en 2017 et ensuite « coaliser les souverainistes » en 2018.
Le PQ semble admettre que les autres partis souverainistes sont là pour de bon. C'est une des raisons pour lesquelles le chef Pierre Karl Péladeau avait proposé samedi de relancer les débats sur l'instauration du mode de scrutin proportionnel. Pour Québec Solidaire, c'est un préalable à toute discussion sérieuse sur la convergence.
Préparer le congrès et revoir le programme
La préparation du congrès sera probablement liée à l'évolution des deux autres démarches mentionnées plus haut. En effet, le prochain congrès du PQ, qui aura lieu en juin 2017, servira à redéfinir le programme. Cela veut surtout dire la révision de l'article 1 du PQ sur le processus d'accession à l'indépendance.
Actuellement, cet article stipule que le PQ a pour objectif de « réaliser la souveraineté du Québec à la suite d'une consultation par référendum tenu au moment jugé approprié ». Plusieurs militants souhaitent une définition plus claire de la démarche.
La révision de l'article 1 pourrait faire l'objet de débats corsés, comme le PQ en a l'habitude. L'enjeu oppose traditionnellement les tenants d'une approche plus expéditive à ceux qui prônent une formule plus souple, plus susceptible de rallier les nationalistes dits « mous ».
Résorber la dette et amasser de l'argent pour l'élection
La stratégie de financement a aussi été présentée lors du Conseil national du parti, même si elle n'est pas intégrée directement au plan d'action.
Elle prévoit que les circonscriptions devront cette année verser 85 % de leur financement au parti, plutôt que 50 % comme c'est le cas actuellement. Cette quote-part diminuera d'ici 2018. Le PQ souhaite amasser 1 million de dollars chaque année d'ici 2018.
Un plan bien accueilli
Dans l'ensemble, les militants sont très satisfaits de ce plan triennal. Le directeur général du PQ, Alain Lupien, aurait d'ailleurs reçu deux ovations pendant sa présentation.
Toutefois, certains perçoivent une difficulté entre la volonté de convergence et celle de séduire une partie de l'électorat caquiste.
« Difficile de converger avec Québec Solidaire tout en faisant des guili-guili aux nationalistes de la Beauce. »— Un organisateur du PQ présent au Conseil national
« Reste qu'entre la CAQ et le PQ, ça va probablement se jouer dans le 450 », dit un organisateur, qui pense que cette stratégie est la bonne.
La clarté du plan et le fait qu'il ait été présenté à l'ensemble des organisateurs satisfait les quatre militants consultés par Radio-Canada. « C'est le meilleur Conseil national auquel j'ai assisté depuis 10 ans », résume l'un d'eux.

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