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vendredi, janvier 29, 2016

Remaniement au gouvernement: le PQ parle d'un «spectacle de chaise musicale»

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Publié par La Presse Canadienne le jeudi 28 janvier 2016 à 18h30. Modifié par Charles Payette le vendredi 29 janvier 2016
Remaniement au gouvernement: le PQ parle d'un «spectacle de chaise musicale»
Pierre Karl Péladeau
MONTRÉAL - Le Parti québécois (PQ) qualifie le remaniement du gouvernement Couillard de «grand spectacle de chaise musicale» impliquant des ministres qui étaient «déjà incompétents» dans leurs fonctions précédentes.
Le reportage de Philippe Bonneville
 
 
 
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En point de presse à Montréal, jeudi, le chef du PQ, Pierre Karl Péladeau, et son leader parlementaire Bernard Drainville ont souligné que les changements au sein du cabinet ne comblaient pas le «manque de vision» du gouvernement Couillard, notamment en économie.

M. Péladeau a tracé un sombre bilan de la première mouture du cabinet, évoquant entre autres le trio économique formé auparavant des ministres Jacques Daoust, Martin Coiteux et Carlos Leitao. Seul M. Leitao a conservé son poste, les deux autres ministres ont reçu de nouvelles responsabilités.

Selon M. Péladeau, il s'agit d'un «flagrant constat d'échec» pour le gouvernement, ajoutant que c'était «deux ans de perdus» pour le Québec.

Bernard Drainville a pour sa part remarqué que dix pour cent des ministres libéraux provenaient de la Coalition avenir Québec (CAQ) ou de la défunte Action démocratique du Québec (ADQ) — soit Dominique Anglade, Gaétan Barrette et Sébastien Proulx.

Selon lui, cela prouve le «manque de profondeur» de l'équipe libérale ainsi que la proximité entre les idées de la CAQ et du gouvernement libéral, précisant que «certains pourraient même dire que la CAQ sert de club école au Parti libéral».

M. Drainville avait fait part la veille de ses inquiétudes à l'idée de placer trop de pouvoirs entre les mains de Pierre Moreau, alors ministre des Affaires municipales et de la Sécurité publique en remplacement de Lise Thériault.

Le leader parlementaire du PQ s'est bien gardé de commenter le cas de M. Moreau, qui a éprouvé un malaise en matinée, mais il s'est dit malgré tout préoccupé à l'idée de jumeler les ministères des Affaires municipales et de la Sécurité publique.

«La mise en garde que j'ai faite hier à propos du "trip" de pouvoir qu'une telle personne pourrait avoir, avec autant de moyens, je pense que cette mise en garde elle s'applique aussi pour (Martin) Coiteux (qui est responsable des deux ministères)», a-t-il expliqué.

Lors d'un point de presse, M. Drainville avait également demandé à ce que les ministres Francine Charbonneau, David Heurtel et Jacques Daoust soient écartés du cabinet. Les trois sont restés, dont M. Heurtel qui assume les mêmes responsabilités.

«S'ils étaient incompétents assis sur une chaise, est-ce qu'ils vont devenir plus compétents si on les assoit sur une chaise différente?», a tonné M. Drainville.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a déclaré que le remaniement annoncé jeudi témoigne du manque de leadership de M. Couillard.

«M. Couillard a décidé de mettre des nouveaux visages, mais on sent quand même la même fatigue, le même manque de vision, a-t-il dit. En fait, on dirait que rien n'a changé depuis 2003. Les libéraux sont là depuis 12 ans et il semble n'y avoir rien de changé en économie et en éducation.»

M. Legault a relevé que la nomination de M. Moreau à l'Éducation consacre l'arrivée d'un troisième titulaire du portefeuille depuis la dernière élection générale de 2014.

«Ça vient confirmer le manque de jugement de M. Couillard dans le choix de ses ministres de l'Éducation», a-t-il dit.

Pierre Karl Péladeau compte rester

Le chef du PQ, qui faisait sa première apparition publique depuis l'annonce de sa séparation avec l'animatrice Julie Snyder, a assuré qu'il allait rester à la tête de son parti en vue du prochain scrutin, en 2018.

Dans les derniers jours, M. Péladeau a été criblé de questions en lien avec l'entreprise qu'il dirigeait, Québecor, qui fait face à des allégations d'évitement fiscal.

«Je serai là, rassurez-vous. Absolument», a-t-il dit en anglais.