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mercredi, janvier 06, 2016

Barack Obama inonde les réseaux avec ses larmes sur les armes

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Publié mercredi 6 janvier 2016 à 09:02, modifié mercredi 6 janvier 2016 à 13:24.
Les pleurs du président Barack Obama 
Emotion sincère, geste calculé ou réaction de mauviette? Les pleurs du président lors de sa conférence de presse de mardi sur son offensive désespérée pour mieux contrôler le commerce et le port d'armes aux Etats-Unis divisent autant que le personnage lui-même
C’est le perpétuel et sans doute dernier combat de sa deuxième présidence: tour à tour ému et pugnace, Barack Obama a souligné ce mardi «l’urgence absolue» d’agir sur les armes à feu aux Etats-Unis. Il ne quittera pas la Maison-Blanche à la fin de 2016 avant de dénoncer, encore et encore, l’inaction de ses adversaires républicains, majoritaires dans les deux chambres du Congrès américain, qui refusent de légiférer sur ce thème.
Et vint alors le momentum: évoquant la fusillade de Sandy Hook en décembre 2012 (26 morts, dont 20 enfants), l’un des pires carnages jamais commis dans un établissement scolaire, soudain Obama s’est figé, a porté sa main droite à son œil gauche, où les larmes ont coulé. Elles ont fait le tour du Web en quelques minutes, avec des commentaires sur YouTube qui oscillent entre «la poupée qui pleure» et «le poisson pétant de santé qui nage dans une mer empoisonnée», à l’aune de ces métaphores que les Américains chérissent tant:
Alors: sincère, pas sincère, cette forme de communication politique? Calculée? Opportun, pas opportun, ce déferlement lacrymal? Les avis sont très partagés. Le Soir de Bruxelles – qui fait remarquer que ce n’est pas la première fois que ça lui arrive, au président – suscite notamment ces deux commentaires d’internautes, via Facebook: Ajax Telamonos n’est «personnellement […] pas fan de ce genre d’épanchement», tandis que Jeff Bauche trouve «splendide» qu’un président soit «proche de ses émotions jusqu’à pleurer pour de justes causes».
Voilà pour les avis posés, modérés, qui résument les réactions habituelles face à certains politiques qui ne peuvent s’empêcher de pleurer en public dans des moments de grande joie ou de recueillement, comme Laurent Fabius lors de la COP21 ou Vladimir Poutine à l’écoute de l’hymne national russe en Mongolie – et même un Otto Stich financièrement incompris par le Conseil des Etats, en 1995.

Réactions des candidats à la Maison-Blanche

La différence, en l’occurrence, c’est que les Etats-Unis vont bientôt entrer dans le vif de la campagne pour la Maison-Blanche. Et que selon la loi qu’Obama entend encore faire entrer en vigueur par décret présidentiel, «tout le monde dans le domaine de la vente des armes à feu doit obtenir une licence et effectuer des vérifications des antécédents ou faire l’objet de poursuites pénales». Ce sur quoi s’écharpent démocrates et républicains.
Les réactions des candidats n’ont donc pas tardé. Sur sa page Facebook (FB), Hillary Clinton a écrit: «Dans un an, un nouveau président va entrer dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche, et ils pourront soit continuer à travailler pour mettre fin à la violence due aux armes à feu aux Etats-Unis, soit annuler les progrès faits par le président Obama.» Tandis que sur l’autre bord, Jeb Bush promet, également sur FB, «d’abroger ces décrets».