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mardi, octobre 27, 2015

Femmes autochtones: le PQ réclame la tête de la ministre Lise Thériault

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Publié par La Presse Canadienne le mardi 27 octobre 2015 à 12h57. Modifié par 98,5 Sports à 13h14.
Femmes autochtones: le PQ réclame la tête de la ministre Lise Thériault
Lise Thériault/PLQ
QUÉBEC - L'opposition péquiste réclame la tête de la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, jugée incompétente dans sa gestion des allégations de mauvais traitements subis par des femmes autochtones de Val-d'Or.
C'est la deuxième fois que le Parti québécois juge que Mme Thériault ne se montre pas digne de ses fonctions. La première fois c'était lors de l'évasion spectaculaire de détenus de la prison d'Orsainville en juin 2014.

L'opposition officielle exhorte par ailleurs le gouvernement à confier l'enquête en cours au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI).

Vendredi, la ministre Thériault a plutôt demandé au Service de police de la ville de Montréal (SPVM) de reprendre l'enquête entreprise par la Sûreté du Québec (SQ), compte tenu que les allégations en question visaient des policiers de la SQ.

Quelques femmes autochtones de Val-d'Or prétendent avoir été victimes d'abus de pouvoir et d'agressions sexuelles par des policiers de la SQ de l'endroit.

La ministre Thériault a manqué de jugement dans ce dossier et a fait preuve d'un comportement erratique, a dénoncé mardi le leader parlementaire de l'opposition péquiste, Bernard Drainville, en point de presse. Il réclame une enquête indépendante sur les incidents de Val-d'Or.

De son côté, Québec solidaire souhaite plutôt que le gouvernement crée un comité de réconciliation dirigé par le premier ministre. Le mandat de ce comité serait de s'attaquer au problème de fond de la discrimination systémique dont les autochtones font les frais.

Les Hells auraient tué deux femmes par erreur en 1994

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Publié le 27 octobre 2015 à 05h00 | Mis à jour à 08h05
Marie-Claude Tremblay et Sophie Perron, qui travaillaient occasionnellement... (PHOTO RICHARD CHAGNON, ARCHIVES LA VOIX DE L'EST)
PHOTO RICHARD CHAGNON, ARCHIVES LA VOIX DE L'EST

Marie-Claude Tremblay et Sophie Perron, qui travaillaient occasionnellement comme danseuses au Nid Condor, ont péri dans l'incendie de l'établissement.

Vincent Larouche
C'était un des secrets honteux de l'histoire des Hells Angels au Québec. Il a failli sombrer dans l'oubli lorsque le procès SharQc a avorté. Selon le délateur Sylvain Boulanger, les motards ont tué par erreur deux innocentes jeunes femmes dans le cadre d'une campagne de terreur dans les débits de boissons. L'une était mère d'une petite fille; l'autre, enceinte de son premier enfant.
Pendant des années, l'affaire a été considérée comme un accident. Jusqu'à aujourd'hui, personne n'avait raconté l'histoire de Marie-Claude Tremblay et Sophie Perron.
Sylvain Boulanger a abordé le sujet dans ses déclarations aux policiers qui préparaient l'opération SharQc, la plus vaste opération anti-motards menée au Canada.
La majorité des accusés dans cette affaire ont plaidé coupable à une accusation de complot de meurtre en échange de l'abandon des accusations les plus graves. Cinq autres subissaient leur procès pour meurtre depuis août, mais ont bénéficié d'un arrêt des procédures le 9 octobre en raison d'un «grave abus» commis par la poursuite.
La preuve reposait en grande partie sur les aveux de l'ancien membre des Hells Sylvain Boulanger, que La Presse a obtenus et qui peuvent maintenant être publiés.
Contre les «vendeux de dope»
En 1994, l'empire criminel des Hells était en pleine expansion. Le club forçait les propriétaires de bars à accepter leurs revendeurs de stupéfiants dans leur établissement.
Or, le gestionnaire du Nid Condor, un bar de danseuses nues sur la route 112, dans ce qu'on appelait à l'époque le Canton de Granby, leur résistait. « Les propriétaires n'aimaient pas les vendeux de dope», et ils «n'aimaient pas les patchs», a affirmé sous serment Sylvain Boulanger.
Les rapports de police et les articles dans les médias d'époque confirment que l'endroit n'était pas un repaire de criminels.
L'ancien gérant et portier de l'endroit, Gilles Laramée, l'a réitéré hier lorsque joint par La Presse.
«Je tenais ça serré. La police venait faire son tour une fois par semaine et ne trouvait pas de problèmes. Je savais que quand les gars viennent et qu'ils gèlent les filles, ça ne va pas bien!», a lancé le retraité de 81 ans.
Le délateur Boulanger affirme que le problème d'accès des revendeurs de drogue au Nid Condor a été discuté chez des Hells de Sherbrooke à l'initiative de Bruno Dumas, un membre mort aujourd'hui. La décision a été prise de brûler l'établissement.
«Malin (surnom de l'influent Hells sherbrookois Guy Rodrigue) a tout le temps dit: "Quand tu as un problème dans un bar, tu mets le feu ou tu tues le propriétaire"», se rappelle Boulanger.
Stéphane Maheu, qui était chargé de gérer le marché granbyen des stupéfiants chez les Hells, aurait été chargé de l'attentat.
Nuit funeste
Marie-Claude Tremblay, 20 ans, et Sophie Perron, 21 ans, travaillaient occasionnellement comme danseuses au Nid Condor. Les deux colocataires, qui habitaient un petit appartement du quartier Saint-Henri à Montréal, devaient passer la nuit dans les chambres de motel adjacentes au bar une fois la soirée terminée. La première était mère d'une petite fille. La seconde était enceinte d'une douzaine de semaines.
Les deux amies se sont couchées vers deux heures du matin. Gilles Laramée a fermé son bar, vérifié que les jeunes femmes allaient bien et a pris le chemin de son domicile.
Vers 3h45, les services d'urgence du coin ont reçu un appel au 9-1-1 pour les avertir qu'un incendie faisait rage. Environ 35 pompiers sont accourus sur les lieux. La dépouille de Marie-Claude Tremblay a été trouvée couchée par terre, entre les deux lits de la chambre numéro 2. Quant au corps calciné de Sophie Perron, on l'a découvert dans la chambre numéro 1.
Le coroner Jean Brochu a noté dans ses rapports que les deux victimes étaient mortes d'une intoxication au monoxyde de carbone pendant l'incendie. En l'absence de preuve contraire, il a conclu à deux morts «accidentelles».
«Des expertises pratiquées sur les ruines calcinées n'ont pas pu déterminer de causes précises à cet incendie. Aucune négligence du propriétaire ou des occupants n'a pu être démontrée», avait-il écrit dans les documents obtenus par La Presse.
Les médias avaient relayé ces conclusions. «On se perd en conjectures» sur la cause du drame, écrivait La Presse le lendemain du sinistre.
Gilles Laramée, lui, avait toujours eu des doutes. «Je n'ai jamais cru à un accident. Les filles étaient couchées, elles dormaient quand je suis parti. Et en 45 minutes, il y aurait eu tout ce dégât?», lance-t-il avec suspicion.
Dans son récit filmé par la Sûreté du Québec, le délateur Boulanger raconte que plusieurs personnes soupçonnaient les Hells d'être mêlés à cette affaire. Mais peu d'entre eux auraient osé parler.
«C'est pas tout le monde qui parle avec la police. Souvent les gens ont peur de dire des choses, peur des représailles», a-t-il expliqué.
Il affirme aussi que «le monde était un peu à bout» parce que la vengeance des anges de l'enfer avait fait «une innocente victime» [il oublie la deuxième victime dans son témoignage].
Boulanger affirme que lui et au moins un autre membre ont rassuré Maheu, chargé d'exécuter l'attentat, en lui disant que ce n'était «pas grave», «pas de sa faute», «pas prévu». Maheu avait l'air «soulagé» d'entendre ces paroles.
«Veut, veut pas, tu l'as un peu sur la conscience. Il a probablement eu peur qu'on soit en crisse. Je voulais le rassurer, en voulant dire: "On te tuera pas pour ça, tsé"», a relaté Boulanger.
Les allégations de Boulanger n'ont pas été testées en cour, vu la tournure qu'a prise le dossier SharQc. Stéphane Maheu a plaidé coupable à une accusation réduite de complot pour meurtre et écopé de 18 ans de prison, ne reconnaissant aucun autre crime.
L'ancien gérant Gilles Laramée dit ne jamais avoir eu de nouvelles de la SQ sur l'incendie de son bar. Le souvenir de la mort des deux jeunes femmes est encore vif chez lui. «Ça m'avait donné un méchant coup dans les reins. On apprenait à les connaître... J'ai toujours dit qu'il fallait bien traiter les filles», dit-il.
- Avec la collaboration de Daniel Renaud et Caroline Touzin

À DÉCOUVRIR SUR LAPRESSE.CA

L'installation des boîtes postales communautaires suspendue

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Publié le 26 octobre 2015 à 15h12 | Mis à jour le 26 octobre 2015 à 22h24
Les Canadiens qui sont déjà passés au système... (PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE)
PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Les Canadiens qui sont déjà passés au système des boîtes postales communautaires ne pourront pas retrouver le service de livraison à la porte

Même s'il n'a pas encore officiellement pris les rênes du gouvernement, le premier ministre désigné Justin Trudeau n'a pas tardé à annuler une des décisions les plus impopulaires de son prédécesseur Stephen Harper.
Dès la semaine prochaine, Postes Canada va suspendre temporairement l'installation de toutes les boîtes postales communautaires au pays. Cette mesure ne touche toutefois pas les foyers qui ont perdu lundi leur livraison à domicile.
Environ 460 000 adresses qui profitent actuellement de la livraison à la porte seront épargnées in extremis de la conversion aux boîtes postales communautaires, et ce, jusqu'à nouvel ordre, a annoncé Postes Canada, lundi après-midi. Cette décision s'applique à tous les Canadiens dont le service devait être converti à partir du mois de novembre. «Nous allons collaborer avec le gouvernement du Canada afin de déterminer la meilleure voie à suivre étant donné les défis constants auxquels est confronté le système postal canadien», indique le communiqué de presse de Postes Canada.
Une annonce douce-amère
Toutefois, les Canadiens qui sont déjà passés au système des boîtes postales communautaires ne pourront pas retrouver le service de livraison à la porte.
«Ces clients comprennent ceux qui devaient commencer à recevoir leur courrier et leurs colis dans leurs boîtes en octobre. Nous continuerons à concentrer nos efforts sur le maintien d'un service postal fiable pour tous les Canadiens sans interruption», souligne Postes Canada.
Cette annonce est donc douce-amère pour des dizaines de milliers de citoyens québécois de Blainville, Sainte-Thérèse, Saint-Jérôme, Farnham, Cowansville, Chicoutimi et Jonquière qui ont perdu leur livraison à domicile lundi.

Farouchement opposé à la fin de la livraison du courrier à domicile, le maire de Montréal, Denis Coderre, a salué la décision. «Très bien. C'est de la politique 101. Il y a un nouveau gouvernement, un nouveau gouvernement qui a des engagements», a-t-il réagi, en mêlée de presse, à l'hôtel de ville lundi soir.
Denis Coderre croit même que Postes Canada devrait revenir en arrière dans les secteurs où des boîtes communautaires ont été implantées dans le cadre du projet de la fin de la livraison du courrier à domicile. «Je pense qu'ils doivent regarder cela aussi. À un moment, c'était presque de l'entêtement, on nous servait toujours les mêmes arguments. Pourtant, ça s'enlève facilement, une dalle de ciment», a dit le maire. Lui-même ne compte pas ressortir son marteau-piqueur, disant à la blague «un mandat, une dalle».
Plan de redressement financier
Engluée dans les déficits, Postes Canada avait annoncé il y a deux ans un plan de redressement financier de cinq ans afin d'économiser des centaines de millions de dollars.
La société d'État devait ainsi cesser la distribution du courrier à domicile d'ici 2018 et augmenter de façon importante le prix du timbre. Deux ans plus tard, seules les grandes villes du pays, ou presque, n'ont toujours pas été converties à la distribution par boîtes postales communautaires.
- Avec la collaboration de Pierre-André Normandin

Le PDG de Revenu Québec démissionne

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 Mise à jour le lundi 26 octobre 2015 à 18 h 49 HAE  La Presse Canadienne
Bureau de Revenu QuébecBureau de Revenu Québec
Dans la foulée de réformes nécessaires pour « un changement de culture », le président-directeur général de Revenu Québec, Gilles Paquin, a annoncé sa démission, selon ce qu'a appris La Presse Canadienne. Radio-Canada a pu faire confirmer cette information. 
M. Paquin, nommé en septembre 2012, prendra sa retraite, a indiqué lundi une source gouvernementale qui a requis l'anonymat.
Dans un rapport publié en septembre, la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, a souligné des pratiques abusives de l'agence envers des contribuables et des entreprises.
Ces constatations avaient incité le ministre des Finances, Carlos Leitao, à convoquer M. Paquin pour lui réclamer un plan d'action qui éliminerait ces situations qu'il avait jugées « inacceptables ».
Selon les informations transmises à La Presse Canadienne, un plan d'action a été remis au ministre, mais M. Paquin « a choisi » de démissionner et de prendre sa retraite, même si son mandat devait se terminer en 2017.
Avant d'être nommé à Revenu Québec, M. Paquin avait été secrétaire général du conseil exécutif, un poste clef dans l'administration du premier ministre Jean Charest.
De nouveaux administrateurs, dont l'ex-ministre Courchesne
Michelle CourchesneMichelle Courchesne  Photo :  Radio-Canada
L'ancienne ministre libérale Michelle Courchesne sera par ailleurs nommée prochainement membre du conseil d'administration de Revenu Québec, actuellement présidé par Florent Gagné.
Les compétences de Mme Courchesne dans la gestion des conventions collectives, alors qu'elle était présidente du Conseil du trésor, seront utiles pour l'agence, indique-t-on dans l'entourage gouvernemental.
Depuis que Revenu Québec a obtenu le statut d'agence, en 2011, ce sont ses dirigeants qui gèrent eux-mêmes les relations de travail, puisque ses employés ne font plus partie de la fonction publique.
Un ancien employé de l'Agence du revenu du Canada (ARC), Alan A. Katiya, accédera également au statut d'administrateur de l'agence québécoise.
M. Katiya doit contribuer à implanter à Québec « la culture de coopération avec les entreprises » qui est privilégiée par l'ARC.
Selon les informations transmises à La Presse Canadienne, ces deux nominations seront faites d'ici quelques semaines, en raison notamment des vérifications de sécurité exigées.
« C'est des gens qui ont une autre culture, ça va faire du bien au conseil d'administration, a dit une source anonyme. Et peut-être que M. Paquin s'est dit que ce changement de culture, il n'était pas la personne pour l'opérer. »
Les discussions entourant le plan d'action réclamé par le ministre ont été marquées par des divisions, a indiqué cette source.
« Au sein de Revenu Québec, il y a eu plusieurs divergences sur le contenu du plan d'action qui devait être demandé, a-t-elle dit. Est-ce qu'on met un nouveau vernis juste pour changer l'apparence avec les mêmes pratiques ou il y a des gens qui se disent: on a peut-être atteint un plateau où l'agressivité commence à nuire à l'économie. »
Des méthodes qui ne respectent pas toujours les droits des citoyens
En présentant son rapport à l'Assemblée nationale le mois dernier, la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, avait observé que les objectifs de lutte à l'évasion fiscale étaient élevés et que les « méthodes utilisées ne se font pas toujours dans le respect des droits des citoyens ».
Mme Saint-Germain avait notamment relevé une hausse des plaintes à ses services de la part de citoyens et d'entreprises qui ont parfois de la difficulté à se faire entendre.
La protectrice avait notamment souligné que Revenu Québec est investi de « vastes pouvoirs » qui forcent le contribuable à prouver qu'il n'est pas coupable lorsqu'un avis de cotisation est établi.
À la lumière de ces faits, le ministre Carlos Leitao avait observé que des comportements et des pratiques de Revenu Québec s'étaient détériorés à l'égard des contribuables.
« Il n'est pas concevable que plusieurs règles fondamentales en matière d'équité procédurale ou que des principes de justice administrative soient appliqués inégalement au sein de l'Agence », avait-il déclaré dans un communiqué.

L'Alberta vers un déficit historique

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Mise à jour le mardi 27 octobre 2015 à 7 h 45 HAE
Puits de pétrole
Révision des redevances pétrolières et gazières en Alberta.  Photo :  PC/Larry MacDougal

Le premier budget du gouvernement néo-démocrate de l'Alberta sera déposé mardi et comprendra un déficit record en raison de la chute des prix du pétrole et de la relance annoncée des dépenses d'investissements.
Un texte de Laurent PirotTwitterCourriel
À la fin du mois d'août, le ministre des Finances Joe Ceci a prévenu qu'il fallait s'attendre à un chiffre plus important encore que les 5,9 milliards de dollars indiqués dans les estimations publiées par la province. La semaine dernière, le ministre Ceci a annoncé que le retour à l'équilibre budgétaire prendrait un an de plus que prévu. Celui-ci est désormais prévu pour l'année 2019-2020.
Le baril de pétrole brut américain se vend en moyenne 51 $US depuis le début de l'année financière alors que son prix moyen était de 80 $US au cours de l'exercice précédent. Cette chute a eu un effet dévastateur sur les finances provinciales. Les revenus liés à l'exploitation du pétrole et des autres ressources non renouvelables pourraient baisser de plus de 5 milliards de dollars cette année.
Le premier budget du gouvernement de Rachel Notley devrait également ajouter à ces pertes de revenus les dépenses supplémentaires pour construire des infrastructures. Les néo-démocrates y voient le moyen de relancer l'activité, car le ralentissement économique ne se limite plus au secteur de l'énergie. « Il y aura évidemment beaucoup de chantiers », a confirmé Joe Ceci lundi.Celui-ci avait sorti les chaussures de travail de son père, un ancien entrepreneur de construction, en prévision du budget de mardi.
« Quand les temps sont difficiles, il faut faire des déficits »— Joe Ceci, ministre des Finances, Alberta

Rachel Notley a laissé entendre que le gouvernement voulait financer des projets de construction susceptibles de démarrer rapidement. Lundi, la ministre de l'Environnment Shannon Phillips a annoncé l'octroi de près de 450 millions pour des travaux le long des rivières destinées à protéger Calgary des inondations.
Pour sa part, la Ville d'Edmonton a préparé une liste de chantiers qui ne demandent qu'une subvention pour commencer. « Nous avons largement assez de travail pour aider la province », a expliqué Brain Latte, responsable de la planification stratégique de la ville. 
Le Wildrose, l'opposition officielle albertaine, s'alarme de l'ampleur attendue du déficit. « Ce sera un record, dans le mauvais sens », a accusé le chef Brian Jean à l'assemblée lundi.
Le débat du budget commencera mardi et se poursuivra pendant plusieurs semaines. Le gouvernement a promis de protéger la santé et l'éducation. Des compressions pourraient toutefois toucher d'autres secteurs.
Le budget albertain est habituellement déposé au printemps. Le gouvernement conservateur a toutefois choisi de demander la dissolution de la Chambre et d'envoyer les citoyens aux urnes avant de déposer un budget. Pour leur part, les néo-démocrates élus le 5 mai ont choisi d'attendre quelques mois avant de présenter leur premier budget.

Enfants abandonnés : les sacrifiés du miracle économique chinois

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Mise à jour le mardi 27 octobre 2015 à 6 h 40 HAE

Ils ont moins de 18 ans, ils sont nés dans les campagnes chinoises et ils partagent tous la même histoire : leurs parents les ont abandonnés lorsqu'ils étaient bébés pour aller gagner leur vie dans les grandes villes.
Un texte d'Yvan CôtéTwitterCourriel
Il s'agit d'un problème tellement criant à Zunyi, un village à plus de 2000 kilomètres de Shanghai, que le tiers des jeunes vivent avec des proches ou carrément seuls. C'est le cas de Ye Zengning, qui vient à peine d'avoir 15 ans.
« D'aussi loin que je me rappelle, mes parents travaillent à l'extérieur et je suis seule à la maison », indique la jeune fille.
Comme bien d'autres jeunes, Ye a vécu pendant des années avec ses grands-parents, mais ceux-ci doivent dorénavant s'occuper de ses cousins et cousines, eux aussi laissés derrière par leurs parents. Elle a donc emménagé dans son propre appartement il y a quelques mois. C'est elle qui lave les vêtements, nettoie la maison, fait la cuisine. C'est aussi elle qui a la responsabilité de son jeune frère âgé de 13 ans.
« Je me considère comme une adulte, dit-elle. Je peux tout faire à moins d'un cas extrême. Ce n'est pas si difficile. Mes parents nous envoient de l'argent chaque mois. »
Conséquences tragiques
Malgré son assurance, Ye et tous les autres enfants de travailleurs migrants sont les grandes victimes du miracle économique en Chine, selon l'UNICEF. La majorité d'entre eux ont des difficultés à l'école, plusieurs développent des problèmes de santé mentale et certains vont même jusqu'à se suicider.
C'est le cas de quatre jeunes âgés de 5 à 13 ans qui se sont enlevé la vie cet été en buvant des pesticides. Selon la police, ils vivaient seuls dans une maison depuis six mois. Dans une lettre d'adieu, l'aîné a écrit qu'il ne supportait plus la pression de devoir s'occuper de ses frères et sœurs tout en travaillant assidûment en classe.
Voici la pièce où vivaient les quatre jeunes qui se sont suicidés à Bijie. Photo : Corbis
« Nous les avons sacrifiés au nom d'un développement économique effréné », s'indigne Tong Xiaojun, une experte en enseignement. « Les parents déménagent dans les villes et doivent se serrer la ceinture s'ils veulent envoyer un peu d'argent à la maison. Ça n'a pas de sens, et le gouvernement ne fait rien pour leur venir en aide. »
Le gouvernement montré du doigt
Au-delà du coût exorbitant de la vie dans les grands centres, l'autre cause de ces abandons est administrative. Pour obtenir des services dans les villes, les travailleurs migrants doivent d'abord avoir un « hukou », un document de résidence dont les origines remontent au fondement du régime communiste.
Or, la plupart des villageois ne l'obtiennent jamais. Résultat : ils deviennent des sans-papiers dans les villes et leurs enfants n'ont accès ni au système de santé ni au système scolaire s'ils les suivent.
« Ils n'ont aucun avenir », se désole Tong Xiaojun. « La vie de ces enfants se limite à attendre, toujours attendre quelqu'un ou quelque chose. »
On évalue aujourd'hui à plus de 60 millions le nombre de jeunes de moins de 18 ans vivant sans leurs parents dans le pays.
Le président Xi Jinping a récemment reconnu le problème, et son gouvernement a même décidé de former pour la première fois de l'histoire des travailleurs sociaux pour venir en aide à ces jeunes.
Mais cette première cuvée de spécialistes n'a que « des connaissances limitées du problème, peu de budgets et aucun appui de la part de psychologues », s'inquiète Tong Xiaojun. « La tâche s'annonce donc titanesque. »
Dans le cas de Ye, ses parents lui répètent que ses sacrifices vont éventuellement permettre à la famille d'acheter une maison dans leur village d'origine. En attendant, elle garde près de son coeur la photo du couple qu'elle connaît à peine.
« Je ne leur dis jamais qu'ils me manquent, au téléphone, mais au fond de mon coeur je m'ennuie d'eux », raconte-t-elle.
Comme des millions d'autres jeunes, Ye ne voit ses parents qu'une fois par année, lors du Nouvel An chinois.
En quelques chiffres

À quelle fréquence les enfants de travailleurs migrants voient-ils leurs parents?

  • Une fois par an : 75 %
  • Au moins deux fois par an : 20 %
  • Une fois tous les deux ans ou plus : 5 %


Âge des enfants de travailleurs migrants :

  • 0-6 ans :38 %
  • 6-14 ans : 48 %
  • 15-17 ans : 13 %


Salaire des travailleurs migrants dans les villes :

  • 2005 : 861 yuans (180$/mois)
  • 2015 : 2864 yuans (600$/mois)


Nombre de travailleurs migrants depuis 30 ans :

  • Entre 400 et 500 millions


Source : Bureau national des statistiques, All China Women's Federation, People's Daily

Grèves tournantes : 125 000 travailleurs débrayent

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Mise à jour le mardi 27 octobre 2015 à 9 h 04 HAE

Les grèves tournantes du front commun de la fonction publique se poursuivent partout au Québec aujourd'hui alors que 125 000 des 415 000 syndiqués qui prennent part au mouvement exerceront leur droit de grève. Les syndiqués dénoncent la lenteur des négociations concernant le renouvellement de leurs conventions collectives et les gels de salaires que Québec tente de leur imposer.
La région de Québec est particulièrement touchée par cette journée de grèves tournantes puisque plusieurs emplois de la fonction publique sont concentrés dans la Vieille-Capitale. Environ 70 000 personnes seront en grève dans cette région. Des manifestations ont également lieu à Montréal et un peu partout dans la province. Des membres du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) ont notamment tenu des manifestations aux abords du Complexe Desjardins et du palais de justice au centre-ville de Montréal.
Outre le front commun de la fonction publique, celui de la santé et de l'éducation frappe les régions de Québec, de Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madelaine.
Le Front commun de la santé, de l'éducation et de la fonction publique représente quelque 415 000 salariés qui se répartissent ainsi par région :

. Bas-Saint-Laurent : 12 584 personnes
. Saguenay-Lac-Saint-Jean : 15 811 personnes
. Capitale-Nationale : 41 820 personnes
. Mauricie : 18 177 personnes
. Estrie : 17 281 personnes
. Montréal : 98 072 personnes
. Outaouais : 12 306 personnes
. Abitibi-Témiscamingue : 9443 personnes
. Côte-Nord : 6810 personnes
. Nord-du-Québec : 4819 personnes
. Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine : 7407 personnes
. Chaudière-Appalaches : 20 018 personnes
. Laval : 15 973 personnes
. Lanaudière : 18 959 personnes
. Laurentides : 11 301 personnes
. Montérégie : 57 863 personnes
. Centre-du-Québec : 11 025
. Fonction publique et parapublique : 37 000 personnes
Des manfiestants du SFPQ bloquent l'accès au palais de justice de Montréal.Des manfiestants du SFPQ bloquent l'accès au palais de justice de Montréal.  Photo :  Simon-Marc Charron/Radio-Canada
En plus des fronts communs, les syndiqués de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) - qui regroupe des employés des Basses-Laurentides, de Laval et de la Pointe-de-L'Île - se joignent aussi aux grévistes.
Les syndiqués observeront une trêve la semaine prochaine afin de donner une chance à la négociation, a expliqué le président de la CSN, Jacques Létourneau, hier en entrevue à ICI RDI.
Un gel salarial de deux ans
Le gouvernement québécois du premier ministre Philippe Couillard propose à ses employés un gel de salaire de deux ans et des augmentations de 1 % par année au cours des trois années suivantes.
Ces augmentations salariales, qui représentent 3 % sur cinq ans, irritent les syndiqués, qui réclament 4,5 % par année au cours des trois prochaines années, pour un total de 13,5 % sur 3 ans. Des offres jugées insuffisantes par les syndiqués.
De son côté, le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, dénonce le mouvement de grève alors que les négociations se poursuivent. Il estime que les offres du gouvernement sont « justes » et « responsables » dans le contexte où le gouvernement du Québec garde le cap sur l'atteinte de l'équilibre budgétaire.
Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars dernier.

Laval veut récupérer des sommes détournées sous Vaillancourt

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Publié par La Presse Canadienne le lundi 26 octobre 2015 à 16h10. Modifié par 98,5 Sports à 16h37.
Laval veut récupérer des sommes détournées sous Vaillancourt
Cogaco Nouvelles
LAVAL - La Ville de Laval a annoncé, lundi, qu'elle lançait une procédure judiciaire pour récupérer 12,8 millions $ auprès de l'ex-maire Gilles Vaillancourt et des dirigeants de l'entreprise Nepcon, notamment, qui auraient détourné d'importantes sommes d'argent par le biais d'un vaste stratagème de corruption et de collusion de 1997 à 2009.
Le reportage de Julie-Christine Gagnon
 
 
 
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Une requête en dommages a été déposée lundi matin en Cour supérieure. Elle vise l'entreprise de construction Nepcon inc., ses actionnaires feu Anthony Mergl, sa femme Rose Mergl et Ronnie Mergl, M. Vaillancourt, l'ancien directeur général de la Ville Claude Asselin et Claude Deguise, ex-directeur de l'ingénierie municipale.

Le montant de la requête représente la somme que la Ville estime avoir payée en trop à Nepcon. Pendant la période où les suspects gonflaient les prix à Laval, l'administration municipale dit avoir octroyé des contrats totalisant 64,2 millions $ à l'entreprise de construction. Elle exige maintenant 20 pour cent de ce montant.

Du même coup, la Ville de Laval demande à la Cour de ne pas verser un montant de 2,3 millions $ qu'elle doit à la succession d'Anthony Mergl, le fondateur de l'entreprise Nepcon qui est décédé plus tôt cette année. Cette somme est liée à l'expropriation en 2012 de terrains appartenant à Nepcon par la Ville de Laval. Dernièrement, les deux parties en étaient venues à une entente sur la valeur de ces terrains.

«Le but premier (de notre démarche) est de sécuriser les 2,3 millions $ que la Ville de Laval a en sa possession et reconnaît appartenir à Nepcon», explique le maire Marc Demers en entrevue, disant vouloir éviter que l'argent ne «disparaisse dans la nature».

«C'est une procédure unique et exceptionnelle qui découle de deux événements tout à fait distincts», observe le maire de Laval.

«J'étais très mal à l'aise de donner de la main droite 2,3 millions $ et de la main gauche réclamer 12,8 millions $», poursuit-il.

La Ville de Laval a donc demandé l'autorisation à la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, pour lancer la procédure judiciaire. Celle-ci s'inscrit dans le cadre de la loi 26 qui permet aux administrations de récupérer des sommes payées en trop à la suite de fraudes ou de malversations dans l'octroi de contrats publics.

La loi facilite les recours civils contre les sociétés fautives et leurs dirigeants, mais offre aussi la possibilité aux entreprises de s'amender en soumettant une proposition de remboursement volontaire.

Malgré le dépôt de la requête, Nepcon peut donc toujours tenter de conclure une entente avec la Ville de Laval.

Le vice-président de Nepcon, Ronnie Mergl, avait reconnu devant la Commission Charbonneau l'existence d'un système de collusion pour l'octroi de contrats par la Ville de Laval. Par ailleurs, Revenu Québec a déposé en mai dernier une kyrielle d'accusations visant Nepcon et réclame à ses dirigeants 1,6 million $ en amendes. Les deux frères Mergl avaient été arrêtés par l'UPAC en 2013.

Le conseil municipal de Laval est toujours en réflexion sur ce qui sera fait avec le montant recouvré. «On n'a pas encore arrêté notre décision pour l'instant, mentionne M. Demers. Mais ça va servir aux citoyens de Laval.»

MM. Vaillancourt, Asselin et Deguise font face à des accusations de gangstérisme en plus des multiples chefs de complot, fraude et corruption qui visent les 37 personnes arrêtées en 2013 dans le cadre de l'opération Honorer de l'UPAC. Trois suspects, dont Anthony Mergl, sont décédés depuis. Leur procès ne devrait pas débuter avant 2019.

Autres exécutions macabres du groupe État islamique à Palmyre

http://www.985fm.ca/international/nouvelles/

Publié par Associated Press le mardi 27 octobre 2015 à 08h34. Modifié par Charles Payette à 09h00.
Autres exécutions macabres du groupe État islamique à Palmyre
James Gordon
BEYROUTH - Le groupe armé État islamique a exécuté trois captifs dans la ville ancienne de Palmyre, en Syrie, selon ce que rapporte un militant sur place.
Les trois hommes auraient été ligotés à des colonnes romaines auxquelles avaient été attachés des explosifs.

Cette exécution macabre ne serait que la plus récente dont les djihadistes se sont rendus coupables. Leurs prisonniers avaient précédemment été décapités, noyés et même brûlés vifs.

Des images mises en ligne plus tôt cette semaine montrent possiblement un char qui écrase un soldat syrien qui avait apparemment lui-même écrasé des membres du groupe.

Le militant et l'Observatoire syrien des droits de la personne, à Londres, ont dit que les trois hommes ont été exécutés lundi à Palmyre. Leur identité n'est pas connue mais on sait qu'il s'agissait de civils.

Val-d'Or : le syndicat des policiers provinciaux ne veut pas d'enquête publique

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/

Mise à jour il y a 22 minutes
Pierre Veilleux, président de l'Association des policiers provinciaux du Québec.
Pierre Veilleux, président de l'Association des policiers provinciaux du Québec.

Tenir une commission d'enquête publique sur les agissements des agents de la Sûreté du Québec à Val-d'Or ne serait rien d'autre qu'un gaspillage d'argent, estime le président de l'Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ).
« Je pense que c'est de l'argent mis dans le feu », a déclaré Pierre Veilleux lors d'une entrevue accordée mardi à Gravel le matin. Une commission d'enquête spécifique sur la situation à Val-d'Or, soutient-il, n'irait « pas plus loin qu'une enquête. »
« C'est aller trop vite pour une commission d'enquête. »— Pierre Veilleux, président de l'APPQ

Le chef syndical appuie cependant une commission d'enquête publique fédérale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, comme l'a promis le premier ministre canadien Justin Trudeau. Cet exercice, dit-il, pourrait « s'attaquer aux problèmes de fond que vivent les Autochtones ».
Lorsqu'on lui fait remarquer que la commission promise par M. Trudeau ne porte pas spécifiquement sur le comportement des forces policières à l'égard des communautés autochtones, M. Veilleux soutient qu'il faut faire preuve de « prudence ».
« Faudrait que j'attende de voir le résultat des enquêtes », dit-il, en rappelant que les huit policiers qui font l'objet d'un retrait administratif dans la foulée d'un reportage-choc d'Enquête sont visés par des allégations de voies de fait ou d'abus de pouvoir, et non d'inconduites sexuelles.
L'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador et le Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or ont notamment réclamé, la semaine dernière, une commission d'enquête publique susceptible de se pencher sur les relations entre les Autochtones et les forces de l'ordre.
La SQ se défend d'avoir tardé à agir
Dans une entrevue subséquente à Gravel le matin, le directeur général de la Sûreté du Québec, Martin Prud'homme, continue pour sa part de défendre la réaction du corps policier dans ce dossier. 
« Je dois vous dire qu'au mois de mai, l'information que je possédais, et que je possédais également au mois d'octobre, ne m'amenait pas à penser qu'il y avait un problème de lien de confiance avec la population », a-t-il dit. « Bien entendu, comme vous, comme les citoyens, j'ai entendu le reportage de l'émission Enquête, j'ai vu la couverture médiatique, j'ai vu le questionnement, les préoccupations des gens ».
« Quelques jours avant, j'en ai parlé à mon sous-ministre de la Sécurité publique pour lui dire que j'avais un questionnement par rapport à la situation. Je voulais probablement faire transférer le dossier au SPVM », a-t-il poursuivi. « Et j'ai décidé de le faire le lendemain. J'ai écrit à la ministre, et j'ai demandé de transférer le dossier au SPVM, malgré que les dossiers étaient pratiquement complétés », a expliqué M. Prud'homme. « Je l'ai fait de bonne foi. »
« Au moment où j'ai eu les informations, jusqu'à la toute fin, on n'a jamais parlé d'inconduite sexuelle à l'endroit des huit policiers concernés. On parle d'un vieux dossier, d'un autre allégation d'un autre policier qui n'est pas identifié », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, un porte-parole de la SQ a en fait soutenu que ce neuvième policier était mort depuis.
Dans le reportage d'Enquête, une jeune Autochtone affirmait cependant qu'au moins sept policiers différents lui avaient demandé une fellation, en l'enjoignant de garder le silence.

«Nous autres, on souffre en silence»

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/chroniques/gilbert-lavoie/

Publié le 27 octobre 2015 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
La directrice du Centre d'amitié autochtone, Édith Cloutier,... (Archives, La Presse)
La directrice du Centre d'amitié autochtone, Édith Cloutier,
ARCHIVES, LA PRESSE

La directrice du Centre d'amitié autochtone, Édith Cloutier, s'est voulue rassurante devant les femmes de Val-d'Or qui ont osé témoigner. Elle a promis de veiller à ce que leur témoignage «ne soit pas juste un autre reportage à la télé».

GILBERT LAVOIE
Le Soleil
(Québec) CHRONIQUE / Il a suffi d'une image, celle du petit Alan Kurdi mort noyé sur une plage de Turquie, pour éveiller la communauté internationale au sort des migrants.
La semaine dernière, il a suffi du témoignage à visage découvert de femmes autochtones de Val-d'Or pour éveiller le Québec au sort des communautés autochtones.
La répercussion médiatique de ces événements a placé les politiciens dans l'embarras. Pourquoi un tel retard à ouvrir nos frontières aux migrants? Pourquoi avoir fermé les yeux aussi longtemps sur le sort des femmes autochtones?
Cette réaction est normale. Mais elle n'excuse pas le fait que collectivement, nous oublions ces situations dramatiques dès que les caméras de télévision s'en détournent.
La directrice du Centre d'amitié autochtone, Édith Cloutier, s'est voulue rassurante devant les femmes de Val-d'Or qui ont osé témoigner. Elle a promis de veiller à ce que leur témoignage «ne soit pas juste un autre reportage à la télé». Le défi est énorme.
Prenons le cas des migrants: quand la photo du petit Alan Kurdi a été diffusée, tout le monde s'est empressé de réclamer une plus grande générosité à l'endroit de ces malheureux. On a critiqué le gouvernement Harper pour la tiédeur de sa réaction. De nombreuses villes, comme Québec, Gatineau, Saguenay, ont joint leurs voix à la clameur générale et annoncé leur intention d'accueillir des migrants. Qu'en est-il deux mois plus tard? À la Ville de Québec, on m'a fait savoir hier qu'on attendait le feu vert du gouvernement du Québec. Au gouvernement du Québec, on m'a dit attendre le feu vert du gouvernement fédéral.
***
Retour aux femmes autochtones. On peut comprendre que le gouvernement réclame un peu de temps afin de coordonner les efforts des ministères concernés. Mais cela n'excuse pas la faiblesse de la réponse politique et celle de la Sûreté du Québec (SQ).
La lettre de la directrice du Centre d'amitié autochtone, Mme Cloutier, a été envoyée au directeur régional de la SQ, Jean-Pierre Pelletier, le 15 mai. Elle faisait état «d'allégations sérieuses relatives à des abus physiques et sexuels par des policiers». Elle demandait des mesures de protection pour les victimes et proposait une rencontre à cet effet. Mme Cloutier a dû relancer le policier le 29 mai pour obtenir cette rencontre. Pas rapide comme réaction à des allégations aussi graves!
La lettre a été transmise aux ministres concernés et offrait de les rencontrer pour discuter de la situation. La réponse est venue le 30 juin... Une enquête a été déclenchée par la SQ, mais il a fallu attendre la diffusion du reportage pour que l'enquête soit transférée au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et que les policiers visés soient suspendus de leurs fonctions.
L'élément fort du reportage de l'émission Enquête, c'est la réticence des femmes à porter plainte, leur crainte des policiers. Si elles ont eu de la difficulté à se confier à une journaliste, imaginez leur réaction devant les enquêteurs de la SQ et maintenant ceux de la Ville de Montréal.
La présomption d'innocence vaut pour tout le monde. Mais indépendamment des allégations de nature sexuelle, c'est le comportement général des services de police à l'endroit des autochtones qui est en cause. C'est complexe, mais le gouvernement Couillard doit aller beaucoup plus loin pour corriger le tir.
Comme l'a dit le père de Sindy Ruperthouse, une jeune femme autochtone portée disparue, «nous autres, on souffre en silence». Ce n'est pas la police qui aura raison de ce silence et qui pansera les plaies de ces communautés. C'est nous. Et ce nous, ce sont les élus du peuple qui ont le devoir de l'assumer en notre nom.

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