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mercredi, octobre 14, 2015

Catalogne : vers une rupture avec l’Espagne? Des indépendantistes catalans devant la justice

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Mise à jour le mardi 13 octobre 2015 à 20 h 40 HAE   Radio-Canada avec Agence France-Presse
Le chef catalan Artur Mas
Le chef catalan Artur Mas  Photo :  Sergio Perez / Reuters

Deux haut placés du gouvernement catalan ont été formellement accusées de désobéissance civile mardi. Le président Artur Mas subira le même sort jeudi, un peu plus de deux semaines après la victoire des indépendantistes aux élections régionales.
En soirée, l'ex-vice-présidente Joana Ortega a été inculpée de quatre chefs d'accusation, dont ceux de désobéissance civile et de malversation de fonds publics. En matinée, l'ancienne responsable de l'Éducation, Irene Rigau, a été la première à comparaître devant le tribunal.
La justice espagnole leur reproche l'organisation, le 9 novembre 2014, d'une consultation symbolique sur la question de l'indépendance de la Catalogne, région nantie du nord-est du pays. Quelque 2,3 millions de Catalans, sur une population de 7,5 millions, avaient appuyé dans une proportion de 80 % l'idée de sécession.
« Il n'est pas bon de criminaliser un acte politique, pacifique et démocratique », a déclaré Mme Ortega. Elle a dit regretter la judiciarisation d'une question politique qui devrait, selon elle, se régler « à travers le dialogue, et la négociation ».
Des poursuites « antidémocratiques »
Le gouvernement catalan avait tenu cette consultation, sans valeur légale, à défaut de pouvoir organiser un référendum sur la souveraineté, refusé par le gouvernement espagnol. Le président Artur Mas avait maintenu la consultation, malgré l'interdiction du Tribunal constitutionnel, qui estime qu'il est impossible de tenir des consultations régionales sur des questions concernant l'ensemble du pays.
Des centaines de partisans ont accueilli Mme Rigau en entonnant des chants indépendantistes. En soirée, des centaines d'indépendantistes ont manifesté sous la pluie contre ces comparutions. La maire de Barcelone Ada Colau a dénoncé ces poursuites « antidémocratiques ».
Le Tribunal supérieur de justice de Catalogne (Cour d'appel) n'a pas apprécié ces actions dans lesquelles il voit des « attaques directes à l'indépendance de la justice ».
Les indépendantistes doivent encore s'entendre
« Nous défendons le droit inaliénable de tout peuple à voter et à décider de son avenir politique », a dit Antonio Banos, dirigeant de la Candidature d'unité populaire (CUP), parti indépendantiste d'extrême gauche, venu soutenir Mme Rigau.
Les indépendantistes dénoncent d'une seule voix ces procédures judiciaires, mais doivent encore s'entendre sur la composition de leur gouvernement.
La coalition indépendantiste principale Junts pel Si (Ensemble pour le Oui) a remporté 62 des 135 sièges du parlement aux élections du 27 septembre. Pour diriger et enclencher son agenda sécessionniste devant mener à l'indépendance d'ici 2017, elle dépend des 10 sièges obtenus par la CUP.
Or, la CUP a ses exigences. Elle refuse qu'Artur Mas, président sortant qu'elle juge trop conservateur, soit reconduit dans ses fonctions. Elle réclame également des politiques pour aider les plus démunis et exige que l'indépendance se fasse sans en négocier les modalités avec Madrid.
Ensemble, Junts pel Si et la CUP ont obtenu 47,8 % des appuis populaires aux élections régionales de la fin septembre, un scrutin portant explicitement sur la question de l'indépendance.
Des élections espagnoles attendues
Le projet indépendantiste catalan sera l'un des thèmes centraux des élections espagnoles du mois de décembre. Tous principaux partis proposent des évolutions constitutionnelles pour résoudre la question catalane à l'exception du Parti populaire, actuellement au pouvoir.
« Une crise politique ne peut se résoudre qu'avec de la politique, a déclaré le chef du Parti socialiste, Pedro Sanchez. Le gouvernement d'Espagne ne peut se cacher derrière les tribunaux. »

Les policiers français manifestent contre leurs conditions de travail

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Publié par Associated Press le mercredi 14 octobre 2015 à 08h04. Modifié par Charles Payette à 08h51.
Les policiers français manifestent contre leurs conditions de travail
Michel Euler / The Associated Press
PARIS - Des policiers français ont manifesté mercredi à Paris pour dénoncer des conditions de travail qui seraient de plus en plus dangereuses.
Quelques milliers d'agents se sont rassemblés sur la place Vendôme après qu'un de leurs eut été grièvement blessé par un détenu qui n'était pas rentré en prison au terme d'un congé.

Les manifestants ont agité des drapeaux syndicaux et allumé des fusées qui ont lancé une fumée orangée dans le ciel de la capitale. La foule s'est tue quand un porte-parole s'est adressé au ministre de la Justice au nom du policier blessé.

L'incident a mis les nerfs des policiers à rude épreuve, alors que s'achève une année difficile qui a commencé par les attentats terroristes contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo et une épicerie casher.

Des manifestations similaires étaient prévues à travers le pays. Le premier ministre français devrait répondre aux manifestants au cours des prochaines heures et le président François Hollande a promis de rencontrer les leaders syndicaux la semaine prochaine.

Miley Cyrus prévoit un concert complètement nue

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Publié par Nicolas Lajule pour CKOI 96,9 le mercredi 14 octobre 2015 à 09h12. Modifié par Charles Payette à 09h29.
Miley Cyrus prévoit un concert complètement nue
flippenmusic.com
(98,5 fm) - Miley Cyrus et Flaming Lips nus pour un concert.
La provocante Miley Cyrus prévoit présenter un concert avec le groupe Flaming Lips où tout le monde, incluant la foule, sera nu. Il s'agit là d'une idée de Cyrus pour filmer son prochain clip pour la chanson Milky Milky Milk.
C'est via le site de partage Instagram que la nouvelle a été lancée hier, le 13 octobre, par Flaming Lips. Sous un montage de deux photos qui montre le groupe rock alternatif américain et Cyrus qu'on peut lire:
« Miley Cyrus a prévu un concert où, elle, le groupe (nous) et le public seront COMPLÈTEMENT nus avec du lait (ou un truc qui y ressemble) aspergé partout… C’est dans le cadre d’une vidéo (en projet) pour la chanson Milky Milky Milk deMiley Cyrus And Her Dead Petz… ».
Aucune date n'a encore été choisie pour le moment. La chanteuse aurait aussi déclaré l'amour qu'elle a pour le chanteur du groupe, Wayne Coyne, 54 ans. Elle avait déclaré être à 100% amoureuse de lui et lui d'elle. Mais avait tenu à préciser que ce n'était pas sexuel, parce que ce serait «dégoutant».
La star de 22 ans a récemment annoncé qu'elle partirait en tournée avec Flaming Lips pour promouvoir son album surprise Miley Cyrus & Her Dead Petz.

La famille Shafia veut un nouveau procès

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Publié par Charles Payette pour CogecoNouvelles le mercredi 14 octobre 2015 à 07h41. Modifié à 09h01.
La famille Shafia veut un nouveau procès
Mohammad Shafia (au centre), Tooba Yahya, et Hamed Shafia/PC
(Cogeco Nouvelles) - Un nouveau procès est réclamé dans l'affaire Shafia, cette famille afghane de Montréal dont trois membres ont été reconnus coupables des meurtres de trois autres membres de la famille.
On en parle en ondes :
Écouter
Mis en ligne le mercredi 14 octobre 2015 dans Puisqu'il faut se lever avec Philippe Bonneville
Mohammad Shafia, reconnu coupable il y a près de quatre ans pour le meurtre de trois de ses filles et de sa première épouse, se dit victime de stéréotypes culturels et de preuves extrêmement préjudiciable et fait appel à la plus haute cour de l'Ontario.
Shafia, 62 ans, reconnu coupable avec son épouse Tooba 45 ans, et leur fils Hamed, 24 ans, réclament un nouveau procès. La demande sera entendue le 14 décembre.
Le trio se plaint que le juge Robert Maranger a fait de nombreuses erreurs qui pourraient avoir poussé les juges à tirer des conclusions abusives.

Élections: trois sondages révèlent la même tendance au pays

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Publié par Charles Payette pour 98,5 fm le mercredi 14 octobre 2015 à 08h21. Modifié à 08h48.
Élections: trois sondages révèlent la même tendance au pays
Thomas Mulcair, Stephen Harper et Justin Trudeau
(Cogeco Nouvelles) - À moins d'une semaine de la journée d'élections, trois sondages tenus à l'échelle nationale révèlent la même tendance.

Les libéraux sont en avance, les conservateurs les talonnent et le NPD ferme la marche. Au Québec, ça demeure beaucoup plus nébuleux pour la distrivution des comtés.
C'est du moins ce que croit notre chroniqueur politique Jean Lapierre après ses évaluations. Ce dernier s'est livré à sa propre analyse, comté par comté.
Selon lui, 32 circonscriptions demeurent encore indécises. Jean Lapierre estime que le NPD est toujours en avance avec 16 circonscriptions acquises contre 13 pour les libéraux, 12 pour les conservateurs et 5 seulement pour le Bloc québecois.
Sondage NANOS :
Libéraux : 36 %
Conservateurs: 29,2 %
NPD : 24,5 %
Sondage IPSOS :
Libéraux : 37 %
Conservateurs: 31 %
NPD : 24 %
Sondage EKOS :
Libéraux : 36 %
Conservateurs: 31 %
NPD : 21 %
Les adversaires de Stephen Harper se sont dit catégoriques, mardi, un gouvernement conservateur minoritaire sera renversé « à la première occasion ».
Par ailleurs, plus de trois millions six cent mille Canadiens ont voté par anticipation, une hausse de 71 % par rapport aux élections de 2011.

NÉGOCIATIONS Vote de grève chez les infirmières

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Le gouvernement revient sur sa décision d’abolir des primes

14 octobre 2015 | Robert Dutrisac - Correspondant parlementaire à Québec | Québec
Manifestation de la Fédération interprofessionnelle de la santé à Québec, le 2 octobre dernier
Photo: Marco Bélair-Cirino Le Devoir

Manifestation de la Fédération interprofessionnelle de la santé à Québec, le 2 octobre dernier
Les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) seront appelés, le 20 octobre, à approuver le recours à la grève.
 
Le mandat, qui sera ouvert et d’ordre général, portera sur le déclenchement de grèves rotatives, a-t-on indiqué à la FIQ. L’exécutif syndical pourra décider de la durée et de la fréquence des grèves et si elles sont déployées aux échelles locale, régionale ou nationale.
 
La FIQ soutient que son objectif n’est pas de perturber les services à la population. De toute façon, l’exigence du maintien des services essentiels fait en sorte que 90 % du personnel infirmier ne peut débrayer, a-t-on rappelé. La FIQ représente 66 000 infirmières et autres professionnels de la santé. « Ce qui est important pour nous, c’est de ne pas prendre les patients en otage », a affirmé au Devoir un porte-parole.
 
Il y a 10 jours, la FIQ revenait à la table sectorielle des négociations après l’avoir abandonnée pendant un peu plus d’une semaine. Le gouvernement a présenté une nouvelle offre. Dans cette mouture, il a retiré quelques-unes de ses demandes jugées inacceptables par la partie syndicale. Il renonce à vouloir abolir les primes majorées consenties aux infirmières qui travaillent fréquemment les soirs et la nuit ou aux soins critiques. L’importance pécuniaire de ces primes est non négligeable : quelque 100 millions de dollars. En outre, une exigence qui augmentait la précarité des infirmières auxiliaires a également été biffée.
 
Moyens de pression
 
Le gouvernement a donc bougé au cours des derniers jours, mais les parties sont encore très loin d’une entente, estime-t-on à la FIQ. L’enjeu des horaires de travail, important aux yeux des infirmières, n’a pas été abordé. Les gestionnaires des établissements favorisent les horaires à temps partiel, plus pratiques pour eux. Les deux tiers des infirmières auxiliaires travaillent à temps partiel et sur appel, tandis que la moitié des infirmières cliniciennes sont soumises à ce même régime. Fixer des ratios infirmières-patients fait également partie des demandes de la FIQ.
 
Outre les grèves rotatives — le Front commun a aussi annoncé le déclenchement de grèves tournantes à la fin du mois —, la FIQ entend utiliser des moyens de pression destinés à enquiquiner les patrons, comme de cesser de colliger les statistiques ou déroger au code vestimentaire.
 
La FIQ a également lancé une campagne de publicité dont le slogan est : « Négocier pour mieux vous soigner » qui paraîtra dans Le DevoirLe Journal de Montréal et Le Journal de Québec ainsi que dans plusieurs quotidiens régionaux.

Le rapport de la commission Charbonneau pourrait favoriser le repentir des entreprises, croit François Rolland

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14 octobre 2015 |Jeanne Corriveau | Québec
François Rolland se dit optimiste quant à la popularité du programme de remboursement volontaire.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

François Rolland se dit optimiste quant à la popularité du programme de remboursement volontaire.
Le rapport de la commission Charbonneau, qui sera déposé à la fin de novembre, devrait inciter plusieurs entreprises frauduleuses à se mettre à table, croit l’ex-juge en chef de la Cour supérieure François Rolland, à qui Québec a confié la gestion du programme de remboursement volontaire pour récupérer l’argent de la corruption et de la collusion.
 
En entrevue au Devoir, M. Rolland dit ignorer combien d’argent les institutions publiques pourront récupérer grâce à ce programme. En décembre 2014, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, avait avancé le montant de « quelques millions de dollars » expliquant que, chaque année, environ 20 milliards en contrats publics étaient accordés, notamment par le gouvernement du Québec.
 
Le programme mis en place par le gouvernement permettra aux entreprises de se réhabiliter si elles acceptent de rembourser les montants perçus en trop pour des contrats gonflés par la corruption et la collusion, et ce, depuis 1996. Il pourra s’agir de contrats octroyés par l’État — un ministère par exemple —, un organisme public ou une municipalité.
 
M. Rolland, lui, ne s’aventure même pas à faire une estimation, mais il cite le modèle des Pays-Bas qui, avec un programme similaire, ont pu récupérer 275 millions d’euros en lien avec des contrats d’asphaltage sur une période beaucoup plus limitée, soit deux ans.
 
Rapport Charbonneau
 
Le programme de remboursement volontaire entrera en vigueur à compter du 1er novembre 2016 pour une période de deux ans, et M. Rolland se dit optimiste quant à sa popularité.« Tout le monde sait que le rapport de la commission Charbonneau va être publié quelque part avant la fin novembre. Il y aura des constatations dans ce rapport sur des gestes qui ont été posés. Pour les entreprises, ça va être un incitatif pour se prévaloir du programme de remboursement volontaire », explique-t-il.
 
Rappelons que le programme ne s’adresse pas uniquement aux entreprises en construction ou en génie-conseil, mais à toutes celles ayant décroché des contrats publics depuis 20 ans. En déposant une proposition de remboursement d’ici novembre 2016 pour les sommes perçues en trop et en concluant des ententes, ces entreprises pourront éviter les coûteuses poursuites au civil et « tourner la page », indique M. Rolland. Il précise toutefois que ces accords ne les mettront pas à l’abri d’éventuelles poursuites criminelles.
 
Le programme s’appuie sur la présomption que les contrats marqués par la fraude ont été gonflés de 20 %, c’est pourquoi ce taux a été fixé pour le remboursement, mais ce taux pourrait être revu à la hausse si une ville, par exemple, juge que la fraude est plus importante. Un montant correspondant à 10 % de la somme remboursée sera aussi imposé aux entreprises pour payer les frais de fonctionnement du programme géré par le bureau de M. Rolland.
 
La confidentialité
 
Les entreprises qui confesseront leurs fautes pourront bénéficier d’une certaine confidentialité puisque leur nom ne sera connu que lorsque le programme prendra fin en novembre 2017. De plus, le public ne pourra savoir quelle somme a versé chaque entreprise repentante, car seul un montant global des sommes récupérées sera rendu public. M. Rolland défend ce procédé en invoquant le huis clos entourant habituellement les procédures de la médiation.
 
Mais, affirme-t-il, certaines de ces entreprises pourraient vouloir que leur contribution soit connue. « Les sociétés publiques cotées à la Bourse ont tout intérêt à ce que le programme soit publicisé », croit-il.
 
Ce programme ne pourra probablement pas éliminer la fraude, mais François Rolland demeure confiant. « Ça devrait influencer positivement le comportement des entreprises et assainir l’air, dit-il. Mais la beauté de la chose, c’est qu’il y a l’UPAC et elle semble donner de bons résultats, ce qui fait en sorte que je suis optimiste. »

ISRAËL La peur au coin de la rue

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14 octobre 2015 |Libération | Actualités internationales
Une jeune femme attaque au lance-pierres des soldats israéliens. Les Palestiniennes sont plus nombreuses à participer aux affrontements quotidiens avec le Tsahal.
Photo: Musa al-Shaer Agence France-Presse

Une jeune femme attaque au lance-pierres des soldats israéliens. Les Palestiniennes sont plus nombreuses à participer aux affrontements quotidiens avec le Tsahal.
Israël est plongé dans l’angoisse. Douze jours après son déclenchement, l’« intifada des couteaux » a installé un état d’anxiété permanent qui influence la vie quotidienne des habitants : ils réduisent leurs sorties dans la rue, évitent les terrasses des cafés et les lieux fréquentés. Par mesure de sécurité et parce que les services de sécurité et la police sont incapables d’empêcher les assaillants de passer à l’action avec un couteau de cuisine ou un tournevis. Mais également parce que les attaques ne sont pas limitées à la partie arabe de Jérusalem.
 
Dans la seule matinée de mardi, des Arabes israéliens et des Palestiniens de Cisjordanie sont passés à l’action à deux reprises à Raanana, une ville bourgeoise de la grande banlieue de Tel-Aviv où de nombreux émigrants français sont installés, ainsi qu’a Or Aqiva, une bourgade endormie dont personne n’entend jamais parler.
 
« C’est précisément le caractère imprévisible de ces attaques et le fait que leurs auteurs soient très jeunes — de 13 à 20 ans — qui effrayent. Car jusqu’à ces derniers jours, personne n’imaginait en Israël que des ados à peine pubères passeraient à l’action avec une mentalité de chahid [martyr]. En sachant très bien qu’ils n’en sortiraient pas vivants ou qu’ils écoperaient d’une peine de perpétuité incompressible, explique le chroniqueur spécialisé Ron Ben Yishaï. Des ados prêts à lancer des pierres, il y en a toujours eu beaucoup et il y en aura encore. Mais des petits jeunes prêts à prendre d’assaut un autobus ou à foncer sur des flics surarmés pour leur défoncer le crâne à coups de marteau, c’est inédit. »
 
Mardi matin, sur la rue Ahouza, l’artère principale de Raanana, Ravia el-Makayes a assisté en direct à l’une de ces attaques. Sous le choc, elle a été emmenée à l’hôpital avant d’être prise en charge par un psychologue. « Cela s’est passé en quelques secondes, raconte-t-elle. Un Palestinien a priori très calme s’est approché d’un abribus et a commencé à poignarder à tout-va. Le gérant d’une agence immobilière voisine est sorti et l’a affronté à mains nues, rapidement rejoint par d’autres commerçants et par des passants. Ceux-ci ont ensuite passé le “terroriste” à tabac en attendant l’arrivée des services de sécurité. » En général, les passants règlent leur compte aux poignardeurs, ce qui donne lieu à des scènes pénibles durant lesquelles l’agresseur gisant dans son sang écope de coups de pieds pendant que d’autres l’insultent en arabe.
 
Des inconnus sans passé politique
 
Cette justice expéditive est encouragée par plusieurs responsables israéliens. Ministre de la Défense, Moshé Yaalon a déclaré à plusieurs reprises que « les terroristes et auteurs d’attaques au poignard doivent être liquidés sur place, cela ne fait aucun doute ». Quant au maire de Jérusalem, Nir Barkat, il appelle ses concitoyens titulaires d’un port d’arme à sortir avec leur calibre.
 
« Le Shabak [la Sûreté générale] et la police sont décontenancés par cette intifada hors normes, parce qu’ils ne disposaient d’aucune information concrète sur les attaquants », explique le chroniqueur judiciaire Moshé Nussbaum. Aux yeux des services de sécurité, ce sont de parfaits inconnus sans passé politique. Pire : ce sont parfois des gens considérés comme « de confiance ». Mardi à Jérusalem, l’un des attaquants était un ouvrier de Bezek (la compagnie téléphonique nationale) résidant à Jérusalem-Est (la partie arabe de la ville) et disposant d’une accréditation de sécurité. Donc, insoupçonnable aux yeux des Israéliens. Pourtant, l’homme a foncé sur des passants avec son véhicule et a ensuite tenté d’en poignarder d’autres.
 
Pour l’heure, Benjamin Nétanyahou continue imperturbablement d’accuser Mahmoud Abbas et les médias palestiniens d’« inciter les jeunes terroristes à tuer des juifs ». Mais le discours du premier ministre passe mal puisque, selon un sondage publié durant le week-end, 75 % des Israéliens se déclarent mécontents de la manière dont il gère ce nouveau cycle de violences.
 
Se charger de la sécurité
 
« Ne nous cachons pas les yeux : on ne peut rien faire pour empêcher ces attentats, et dire que “c’est de la faute d’Abbas” ne suffit pas à nous calmer. Donc nous devons prendre en main notre sécurité et celle de nos enfants », lâche Orna Ben Zion, animatrice d’un comité de mères qui manifeste régulièrement devant la mairie de Holon (banlieue de Tel-Aviv) pour qu’on empêche les ouvriers municipaux arabes israéliens ou palestiniens d’approcher des écoles.
 
À l’instar du « comité des mères » de Holon, d’autres groupes se sont créés dans différentes villes pour exiger que les ouvriers arabes ne puissent plus travailler sur les chantiers, « le temps que la situation se calme ». Dans certains immeubles de Tel-Aviv, le Vaad (« le comité de gestion ») dénonce par un avis affiché à l’entrée la présence de locataires arabes dans le bâtiment.
 
Cette peur est amplifiée sur les réseaux sociaux par des rumeurs d’agressions en réalité inexistantes. Mais elle taraude également des ouvriers arabes israéliens et les Palestiniens qui désertent les restaurants et les chantiers où ils sont employés, de crainte d’être pris à partie par une population excédée.
 
En général, chaque attentat donne lieu à une manifestation d’extrême droite au cours de laquelle quelques dizaines de militants venus d’ailleurs scandent « Nekama » (« vengeance ») et « Mavet learavim » (« mort aux Arabes ») devant les caméras de télévision. Plus discrètement, les habitants des quartiers ensanglantés se réunissent un peu plus tard pour exprimer leur désarroi.
 
Ils y déballent leurs angoisses, mais très peu réfléchissent en profondeur sur les origines de la situation. L’occupation des territoires palestiniens ? La poursuite de la colonisation ? On ne parle pas de « ça ». Au contraire. « Si les Arabes veulent la guerre, il faut la leur donner, quitte à ce qu’on souffre un peu », lançait ainsi Varda Gardi, une habitante d’Armon Hanatziv, un coin de Jérusalem où de nombreuses attaques ont eu lieu ces derniers jours, au cours de l’une de ces rencontres défouloir.

Dépassés par l’accélération du rythme des attaques et par le développement du sentiment d’insécurité, Nétanyahou et le cabinet restreint de la sécurité étudient de «nouvelles mesures» censées rassurer la rue israélienne. Parmi elles, le rappel de milliers de réservistes, le bouclage de la Cisjordanie et, pour la première fois, des quartiers arabes de Jérusalem. «Nous avons les moyens de faire, il suffit de poster des soldats et des gardes-frontières tout autour», jure Avi Dichter, un ancien directeur du Shabak.

En attendant, les seuls à profiter de la situation sont les armuriers, qui ont vu les demandes de permis de port d’arme grimper de 150 % en une semaine. Les menottes, les matraques télescopiques et les coups de poing américains sont quasiment en rupture de stock. Pour les pulvérisateurs de gaz au poivre et lacrymogènes, il faut s’inscrire sur une liste d’attente. Le prochain arrivage est prévu dans 15 jours.

Premier face à face entre Hillary Clinton et Bernie Sanders

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Premier face à face entre Hillary Clinton et Bernie Sanders
 Hillary Clinton, Bernie Sanders,

Sara Puig et Jérôme Cartillier

Dernière mise à jour: 13-10-2015 | 22h57
LAS VEGAS, États-Unis - Hillary Clinton a retrouvé mardi dans un hôtel-casino de Las Vegas son principal rival, le sénateur Bernie Sanders, pour le premier débat démocrate qui a débuté sur une dénonciation quasi-unanime des inégalités qui minent la société américaine.
«Les riches payent trop peu et la classe moyenne paye trop», a lancé d'entrée l'ancienne secrétaire d'État qui espère devenir la première femme de l'histoire des États-Unis à accéder à la Maison Blanche.
Placée au centre, en raison de sa place dans les sondages, Mme Clinton a promis de se battre pour réduire les inégalités de toutes sortes et pour que les pères puissent «enfin» dire à leur fille: «Toi aussi, tu pourras être présidente quand tu seras grande».
Installé sur sa droite, le sénateur du Vermont Bernie Sanders, a énuméré sur un ton très offensif la «série de crises sans précédent» auxquelles son pays est confronté. «Notre système de financement électoral est corrompu et affaiblit la démocratie américaine», a-t-il lancé, appelant à ne pas laisser le pays aux mains d'une «poignée de milliardaires».
L'ombre du vice-président Joe Biden, 72 ans, qui hésite à se lancer dans la course pour la troisième fois, plane sur cette rencontre qui doit aider les électeurs démocrates à choisir leur candidat pour l'élection présidentielle de novembre 2016.
Martin O'Malley, ancien gouverneur du Maryland, l'ex-gouverneur et sénateur du Rhode Island Lincoln Chafee et l'ancien sénateur de Virginie Jim Webb, qui plafonnent à moins d'1% d'intentions de vote, avaient pris place aux côtés des deux favoris.
Judy Lerma, infirmière, est venue de San Antonio (Texas) pour soutenir «Bernie», persuadée que son candidat «va battre Hillary» car «il va parler des vrais problèmes: le climat, la santé, le salaire minimum».
Le débat, qui ne devrait pas exposer de véritables fractures idéologiques, s'annonce plus feutré que ceux du camp républicain, dopés par la présence de Donald Trump. 
Le milliardaire, qui a largement contribué à des records d'audience historiques (24 millions de téléspectateurs pour Fox News en août, 23 millions pour CNN en septembre), a déjà ironisé sur ce rendez-vous qui s'annonce «très ennuyeux». Il a cependant promis d'en faire un compte-rendu en direct, à sa façon, sur Twitter.
«Ravie que vous regardiez. Ca va être "énorme"», a répondu Hillary Clinton avant le débat, se moquant de ce tic de langage du magnat de l'immobilier dont l'un des hôtels est situé à moins de 800 mètres du Wynn Hotel où a lieu le débat.
Pour l'ancienne chef de la diplomatie américaine, 67 ans, l'objectif est de convaincre qu'elle reste la plus crédible pour offrir aux démocrates un troisième mandat de suite à la Maison Blanche, du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale.

«INÉGALITÉS CRIANTES»

Pour Bernie Sanders, 74 ans, qui se décrit comme un démocrate socialiste, l'enjeu est de prouver qu'après avoir fait irruption sur la scène nationale où personne ne l'attendait, il n'est pas seulement un agitateur d'idées, pourfendeur des élites et de la finance, mais a aussi les épaules pour endosser les habits présidentiels.
Selon le dernier sondage CBS, Hillary Clinton recueille 46% des intentions de vote contre 27% pour l'élu du Vermont.
Si les deux candidats sont désormais sur la même ligne concernant plusieurs dossiers emblématiques, la position d'Hillary Clinton est moins confortable.
L'ancienne première dame vient ainsi d'annoncer son opposition à l'accord de libre-échange conclu il y a quelques jours entre les États-Unis et 11 pays riverains du Pacifique. Si ce choix a été salué par les syndicats, ce volte-face a surpris, tant elle avait défendu avec ardeur l'intérêt économique du projet lorsqu'elle était à la tête de diplomatie américaine.
L'ancien gouverneur du Maryland Martin O'Malley, qui est à 52 ans, de loin, le plus jeune candidat en lice, rappelle inlassablement que l'histoire est pleine d'élections dans lesquelles le «favori incontournable» a fini par s'incliner. Et espère bien profiter du rendez-vous de Las Vegas pour marquer des points. 
Mais, à 391 jours de l'élection présidentielle, les conservateurs savent que leur adversaire le plus redoutable reste Hillary Clinton, et la machine républicaine est quasi-entièrement tournée contre elle.
L'affaire de la messagerie privée de l'ex-secrétaire d'État, préférée au compte gouvernemental, est qualifiée d'affaire d'État par les républicains. «Hillary Clinton est dans les cordes», a persiflé Sean Spicer, stratège en chef du parti.
Barack Obama a prévu de regarder le débat démocrate... mais pas dans son intégralité. «Il y a un bon match de baseball ce soir, je ne serais pas surpris qu'il fasse un peu de zapping», a prévenu son porte-parole, Josh Earnest.
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