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jeudi, décembre 03, 2015

Des policiers suspendus à Montréal et Sherbrooke

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Des policiers suspendus à Montréal et Sherbrooke
Un policier du SPVM a été suspendu 15 jours. Photo Archives / Agence QMI

Maxime Deland avec Agence QMI

MONTRÉAL - Pour avoir abusé de son autorité et avoir intimidé une citoyenne en juillet 2012, un sergent-détective du Service de police de la Ville de Montréal s'est vu imposer une suspension de 15 jours par le Comité de déontologie policière.
En juillet 2012, deux policiers ont été appelés sur les lieux d'une dispute entre une femme et deux cyclistes. Durant l'intervention, la femme, Lucie Brassard, a été arrêtée pour avoir commis des voies de fait sur les deux agents de la paix.
Quelques jours plus tard, le sergent-détective Daniel Thiffault a contacté Mme Brassard et lui a proposé de venir s'excuser aux deux policiers au poste de police. Il lui a précisé que les excuses devaient être «sincères» et faites durant le rassemblement des policiers au début de leur quart de travail.
Selon le Comité, le sergent-détective Thiffault «ne s'est pas comporté de manière à préserver la confiance et la considération que requiert sa fonction à l'égard de Lucie Brassard en lui manquant de respect en lui demandant de s'excuser». Le Comité est également d'avis que le policier a «abusé de son autorité à l'égard de madame Lucie Brassard en l'intimidant».
«Le Comité voit dans les propos du policier l'équivalent d'un scénario dans lequel Mme Brassard devait s'agenouiller avant de demander pardon aux agents (...)», peut-on lire dans le jugement.
Par conséquent, le Comité de déontologie policière a imposé deux suspensions au sergent-détective Thiffault; la première de 15 jours pour avoir manqué de respect à la plaignante et la deuxième de 10 jours pour l'avoir intimidée.
Ces deux suspensions seront toutefois purgées de façon concurrente.

ARRESTATION MUSCLÉE À SHERBROOKE

Trois policiers de Sherbrooke ont été suspendus sans traitement pendant cinq jours par le Comité de déontologie policière pour avoir été négligents et insouciants à l'égard de la santé de Kevin Lessard alors qu'il était sous leur garde.
Ce dernier a eu l'humérus du bras gauche fracturé durant son arrestation musclée. Malgré cela, il n'a reçu aucun soin durant son incarcération qui a duré une partie de la nuit, et ce jusqu'à ce qu'il soit relâché au matin.
Le Comité de déontologie a statué que les agents Mathieu Laliberté, Nicolas Lemay et Carl Pelletier ont enfreint les dispositions de l'article 10 du Code de déontologie, qui stipule qu'un policier «doit respecter les droits de toute personne placée sous sa garde et éviter de lui montrer de la complaisance. Notamment, le policier ne doit pas [...] être négligent ou insouciant à l'égard de la santé ou de la sécurité d'une personne placée sous sa garde».
L'affaire remonte au soir de Noël 2011, alors que Kevin Lessard et ses amis, Steeve Beaudoin et David Desmarais, ont fait la fête jusque tard dans la nuit au bar le Living Room à Sherbrooke. Lessard avait consommé environ huit bières, de la vodka avec du Red Bull et deux shooters au cours de la soirée, selon son témoignage. Peu avant la fermeture, le portier du bar a dû faire appel aux policiers pour mettre fin à une bagarre vraisemblablement causée par Kevin Lessard à l'extérieur de l‘établissement.
C'est alors que les agents Laliberté et Lemay sont arrivés sur les lieux. «Jeunes criss de polices», aurait alors dit Kevin Lessard. Les policiers l'ont projeté au sol, avant de le menotter et de l'amener au poste où il a été incarcéré. «Confrontés à la forte résistance de M. Lessard, les intimés Laliberté et Lemay avaient usé d'une grande force pour procéder à son arrestation.

UNE OPÉRATION RISQUÉE

Une telle intervention présente certains risques qu'ils ne pouvaient ignorer», lit-on dans la décision du Comité de déontologie qui ajoute : «La faute des intimés Laliberté et Lemay réside dans le fait de ne pas s'être soucié de l'état de M. Lessard qui, fortement intoxiqué, n'était pas en mesure de réclamer le secours dont il avait un urgent besoin».
Une fois au poste de police, Kevin Lessard passe alors sous la responsabilité de l'agent Carl Pelletier, qui voit à sa détention. Ce dernier n'a effectué aucune surveillance et ce n'est qu'au moment de la libération de Kevin Lessard qu'il a constaté ses blessures.
«Si l'intimé Pelletier avait été quelque peu attentif à sa tâche, il serait intervenu», a déploré de Comité de déontologie.
Kevin Lessard a finalement été relâché vers 5 h et deux constats d'infraction au règlement municipal lui ont été remis. Le jeune homme s'est rendu directement à l'hôpital où l'on a diagnostiqué une fracture de l'humérus gauche et la neurolyse du nerf radial. Il a dû être opéré le lendemain.
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