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mardi, novembre 17, 2015

Le PQ obtient un débat d'urgence sur l'accueil des réfugiés

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Mise à jour le lundi 16 novembre 2015 à 17 h 38 HNE
Pierre Karl Péladeau et Maka Kotto
Pierre Karl Péladeau et Maka Kotto

Un débat d'urgence à l'Assemblée nationale sur l'accueil des réfugiés syriens aura lieu mardi après-midi, à la demande du PQ. Plus tôt lundi, le leader péquiste, accompagné de son porte-parole en matière d'immigration et de communautés culturelles, Maka Kotto, en avait fait la demande afin de « permettre une discussion transparente et non partisane » sur ce dossier d'importance.
« Les Québécoises et les Québécois sont ouverts à l'accueil des réfugiés. Ils comprennent que nous faisons face à une crise humanitaire. Nous devons assumer nos responsabilités », avait fait valoir le chef de l'opposition officielle.
« À cet égard, le gouvernement du Québec doit s'assurer que les conditions d'accueil sauront être en mesure de respecter les critères élémentaires de réconfort, d'humanité et bien sûr de sécurité. Ces éléments fondamentaux restent aujourd'hui sans réponse. »— Le chef péquiste, Pierre Karl Péladeau

Pour le chef du PQ, le gouvernement a le devoir de faire connaître son plan d'accueil et quelles ressources y seront consacrées.
PKP déplore les propos de Couillard sur l'intolérance
Le chef de l'opposition a par ailleurs dénoncé certaines déclarations du premier ministre dimanche, estimant qu'il s'agit de propos déplacés à l'égard du PQ et de la CAQ.
Lors du conseil général du PLQ, Philippe Couillard a laissé entendre que l'adoption de politiques « faciles et qui semblent répondre à ce qu'on croit être le souhait de la population » pourrait mener à de « l'intolérance involontaire », comme c'est le cas dans d'autres pays.
M. Couillard a notamment fait référence à la proposition du député péquiste Jean-François Lisée sur la possibilité d'un délai avant d'accorder le droit de vote aux nouveaux citoyens canadiens et à celle de la CAQ, qui avait suggéré d'évaluer les connaissances des immigrants en français, ainsi que leur employabilité, après trois ans dans la province.
Or, les deux partis estiment que le fait de remettre en question les politiques du gouvernement ne fait pas d'eux des intolérants.
« Le premier ministre Philippe Couillard a accusé faussement le Parti québécois et la Coalition avenir Québec de xénophobie. Ainsi [il] a instrumentalisé de façon indécente et partisane les horreurs de Paris. »— Pierre Karl Péladeau

« À titre d'élus, nous avons le devoir de poser toutes les questions légitimes et de remettre en question les actions du gouvernement sans être taxés ou accusés de xénophobie, a aussi fait valoir Pierre Karl Péladeau. Le premier ministre doit démontrer la hauteur et l'élévation inhérentes qui [doivent] caractériser son statut de chef d'État. Il doit retirer ses propos. »
La CAQ ulcérée
La CAQ, tout aussi, ulcérée, a demandé au premier ministre de revenir sur ses propos.
Sa porte-parole en matière d'immigration et députée de Montarville, Nathalie Roy, lui reproche d'avoir fait preuve d'« arrogance », déplorant son « ton moralisateur » et ses amalgames « douteux ».
« Nos propositions pour changer les politiques d'immigration, qui datent de plusieurs mois, n'ont absolument rien à voir avec le dossier des réfugiés et ne s'appliquent même pas à cette catégorie d'immigrants. Le premier ministre le sait bien, mais il préfère faire de la petite politique », a-t-elle dénoncé.
« Il a choisi de verser dans les attaques partisanes contre ses adversaires, plutôt que de viser à rassembler tous les Québécois », a-t-elle encore déploré, précisant que la CAQ ne remet pas en question l'accueil de milliers de réfugiés syriens, mais plutôt l'empressement d'Ottawa et de Québec à les recevoir.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a fait écho lundi aux préoccupations des partis en matière de sécurité et demande à Ottawa de prendre le temps de bien faire les choses et que « rien ne presse » pour accueillir les réfugiés d'ici la fin de l'année comme l'a promis le premier ministre Justin Trudeau.
Le Québec pourrait accueillir jusqu'à 5750 réfugiés en vertu de l'entente avec Ottawa sur l'immigration.