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samedi, octobre 03, 2015

Les leaders à Paris expriment leurs craintes sur les frappes russes en Syrie

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Publié par Associated Press le vendredi 02 octobre 2015 à 22h16.
PARIS — Alors que les avions de combat russes bombardaient la Syrie pour une troisième journée, le président français François Hollande a réitéré au président russe Vladimir Poutine, vendredi, que les frappes aériennes de Moscou devaient cibler seulement les combattants de l'État islamique, et non d'autres rebelles s'opposant au gouvernement syrien de Bachar el-Assad.
M. Hollande a profité d'un sommet sur la paix en Ukraine, à Paris, pour soulever les craintes de l'Occident de voir les frappes russes servir à renforcer la position du président syrien Bachar el-Assad en ciblant des rebelles opposés au régime.

Un communiqué conjoint de la France, de la Turquie, des États-Unis, de l'Allemagne, du Qatar, de l'Arabie saoudite et du Royaume-Uni exprime des craintes que les actions de la Russie ne fassent qu'«alimenter davantage d'extrémisme et de radicalisation».

M. Hollande a dit avoir affirmé à M. Poutine que seulement une frappe aérienne de la Russie en trois jours avait atteint une cible de l'État islamique. Les autres, a ajouté le président français, ont été effectuées dans des secteurs contrôlés par l'opposition à Bachar el-Assad.

La chancelière allemande Angela Merkel, qui prenait aussi part à la rencontre avec M. Poutine, a affirmé que les leaders avaient signifié «très clairement que (l'État islamique) était l'ennemi qu'il fallait combattre». Mme Merkel a indiqué que les leaders avaient aussi déclaré qu'une solution politique en Syrie était nécessaire, et qu'elle devrait prendre en considération les intérêts de l'opposition.

À Washington, le président américain Barack Obama a aussi dit que les gestes de la Russie éloignaient le monde d'une solution au conflit en Syrie. M. Poutine a quitté la conférence de Paris sans faire de commentaires sur la Syrie, et sans se présenter aux côtés des leaders français et allemand.

Les États-Unis, qui s'opposent au président syrien et qui dirigent la campagne internationale de frappes contre les extrémistes au Moyen-Orient, ont remis en question les intentions de Moscou, soutenant que l'armée russe avait frappé près de Homs, où sont établis des rebelles opposés au régime El-Assad.

Les frappes contre l'ÉI seraient «inutiles» sans coordination avec la Syrie

Plus tôt, vendredi, devant l'Assemblée générale des Nations unies, le ministre syrien des Affaires étrangères a affirmé que les frappes contre le groupe armé État islamique étaient «inutiles» sans une intervention coordonnée avec le gouvernement syrien.

Alors que la communauté internationale réagissait de façon mitigée au lancement de l'opération militaire russe en Syrie en appui au régime controversé de Bachar el-Assad, Walid al-Moallem a expliqué que Moscou avait pris sa décision après avoir reçu une demande du président syrien.

Selon lui, l'intervention des Russes est plus efficace puisqu'elle appuie la Syrie qui veut aussi s'attaquer au terrorisme. Le ministre syrien a affirmé qu'il n'était pas possible de vaincre contre les terroristes seulement en menant une campagne de frappes aériennes.

Ainsi, a-t-il expliqué, les raids aériens ne servent à rien s'ils ne sont pas organisés de concert avec l'armée syrienne qui est «la seule» sur le terrain, en Syrie.

Le ministre Al-Moallem a indiqué que son pays poursuivrait son combat contre la «terreur», s'engageant du même coup à trouver une solution politique au conflit. Il a d'ailleurs annoncé que la Syrie participerait à des pourparlers visant à organiser une troisième ronde de négociations de paix supervisées par les Nations unies, à Genève.

La date de ces discussions n'a pas encore été fixée, selon une porte-parole de l'ONU.

Malgré les revers des derniers mois et la demande de renforts à la Russie et l'Iran, Walid Al-Moallem a assuré que son pays était apte à «nettoyer son pays des terroristes».

La guerre civile en Syrie, qui a commencé en mars 2011, a fait plus de 250 000 victimes et forcé plus de quatre millions d'habitants à fuir leur domicile.