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jeudi, septembre 24, 2015

Négociations: les infirmières claquent la porte, les profs sont en colère

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Publié par La Presse Canadienne le mercredi 23 septembre 2015 à 16h56. Modifié par Charles Payette le jeudi 24 septembre 2015
Négociations: les infirmières claquent la porte, les profs sont en colère
La présidente de la FIQ, Régine Laurent/PC
QUÉBEC - Rien ne va plus dans les négociations en vue de renouveler les conventions collectives des infirmières et des enseignants. Les infirmières claquent la porte: leur syndicat quitte la table des négociations jusqu'à nouvel ordre. De leur côté, les enseignants jugent que les dernières offres du gouvernement sont une « totale provocation».
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Mis en ligne le jeudi 24 septembre 2015 dans Puisqu'il faut se lever avec Paul Arcand
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) ont fait tour à tour des sorties publiques mercredi.

La présidente de la FIQ, Régine Laurent, a affirmé que la dernière offre patronale est une «gifle» et qu'il n'est pas question qu'elle la présente à ses membres.

L'employeur propose de mettre fin à la majoration des primes de nuit ainsi que des primes pour soins critiques, et veut abolir la prime de non-chevauchement des quarts de travail.

Il demande également de ne plus payer les heures supplémentaires pour les quarts de travail de 16 heures.

L'employeur veut se donner le droit de déplacer le personnel dans un rayon de 100 km, en fonction d'éventuelles réorganisations.

Selon Mme Laurent, il n'y a «rien d'acceptable» dans la proposition de l'employeur, aucune amélioration à l'organisation du travail et à la prestation des soins, malgré les nombreuses suggestions de son syndicat. Il vaut mieux attendre le dépôt d'une nouvelle offre avant de retourner aux tables, a-t-elle dit.

«On a eu des gifles hier (mardi) et cela ne nous tente pas d'aller en chercher d'autres, qu'ils nous fassent un nouveau dépôt qui va avoir du bon sens et à ce moment-là, on va discuter, a déclaré Mme Laurent en conférence de presse, à la tribune de la presse parlementaire à Québec. On n'est pas capable de travailler avec ce qui a été déposé.»

Au dire de la présidente de la FIQ, c'est le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, qui mène tout et le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, le laisse faire.

À la prochaine rencontre des instances syndicales, au début d'octobre, il n'est pas exclu que la FIQ se dote d'un mandat de grève, a indiqué Mme Laurent. D'autres moyens de pression sont aussi envisagés, notamment en ce qui concerne la paperasse et la reddition de comptes.

Par ailleurs, les choses ne se déroulent guère mieux dans le secteur de l'enseignement. La FSE s'attendait à une relance des négociations en raison de certains points positifs, mais elle a rapidement déchanté.

Les dernières offres sont un recul par rapport aux précédentes, au dire de la présidente de la FSE, Josée Scalabrini, qui y voit de la totale provocation et qui exige du gouvernement des mandats clarifiés pour les négociateurs.

«Je pourrais vous parler de colère et d'indignation, parce qu'à la présentation (des offres), c'est ce qu'on a vécu. Maintenant, ce que j'ai le goût de vous dire, c'est carrément amère déception et totale incompréhension. On tente de comprendre à quoi joue ce gouvernement.»

Selon le syndicat, l'employeur veut notamment mettre fin à la pondération du ratio d'élèves en classe en fonction du nombre d'enfants en difficulté, ce qui engendrerait une économie de 153 millions $, mais qui surchargerait la tâche des professeurs.

Le gouvernement propose de réinvestir ces sommes dans les services aux élèves en difficulté, mais la FSE doute de sa bonne foi. «On vous a déjà fait confiance dans le passé, a affirmé Mme Scalabrini. L'argent n'a jamais suivi, les services ne sont jamais venus, nos classes régulières sont devenues des classes en difficulté.»

Le gouvernement veut aussi commencer à rogner dans les heures de travail reconnues, soupçonne le syndicat. Enfin, des propositions détérioreraient les conditions de travail des enseignants à statut précaire.

La FSE entend toutefois continuer de négocier et n'a pas l'intention actuellement de quitter la table. Cependant, l'organisation est réunie en conseil fédéral et elle devrait déterminer la suite des choses. Les consultations des instances à propos d'un mandat de grève se poursuivent.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a réagi aux positions de la FIQ et de la FSE. Il a dit être «sensible» à leurs enjeux en reconnaissant que le cadre financier du gouvernement était «exigeant et difficile».

«Ce n'est pas que le gouvernement est insensible, bien au contraire, a-t-il dit en point de presse à la sortie de la séance du conseil des ministres. Je suis d'autant plus sensible que ma mère a fait carrière comme infirmière.»

M. Coiteux estime qu'on peut faire beaucoup de progrès avec les propositions sur la table et qu'elles ont «un potentiel d'amener un règlement».

Enfin, il a affirmé qu'il ne pensait «même pas» à une loi spéciale pour décréter les conditions de travail du secteur public.

Rappelons que le Conseil du trésor offre aux 540 000 employés de l'État un gel salarial de deux ans assorti d'une augmentation de 1 pour cent par année pendant trois ans. À cela s'ajoutent la réduction de cinq jours du nombre de congés de maladie annuels et l'augmentation de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans.

Un Front commun regroupe des organisations syndicales qui représentent plus de 400 000 travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la fonction publique dont les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars dernier.