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mardi, août 18, 2015

Élections: Duffy éclipse la sécurité

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Publié par 98,5 Sports pour CogecoNouvelles le lundi 17 août 2015 à 12h47. Modifié par Charles Payette le mardi 18 août 2015
Élections: Duffy éclipse la sécurité
Stephen Harper/PC
(Cogeco Nouvelles) - Le premier ministre sortant Stephen Harper a encore dû se défendre lundi, pour ce que Justin Trudeau qualifie de « manque de respect envers les Canadiens » : le rôle de son entourage dans le dossier du procès de Mike Duffy.
Pendant une visite à Fredericton, le chef conservateur a annoncé qu'il compte augmenter le nombre de réservistes dans les Forces armées canadiennes de 24 000 à 30 000, au cours du prochain mandat. Une annonce en lien avec la sécurité, l'un de ses deux thèmes de campagne. L'autre étant l'économie.
Or, son annonce, comme celles des derniers jours, a été éclipsée par des questions au sujet du stratagème visant à étouffer le scandale Duffy.
Depuis le début du témoignage de l’ex-chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wight, des courriels ont démontré que l’actuel bras droit de Stephen Harper, Ray Novak, avait été informé du plan visant à rembourser les dépenses de Mike Duffy tout en camouflant le fait que l’argent ne provenait pas de sa poche.
La semaine dernière, le premier ministre avait défendu M. Novak qui était le subalterne de M. Wright à l’époque, soutenant qu’ « un subalterne ne peut être tenu responsable des actions de son supérieur ».
Aujourd’hui, une journaliste lui a demandé s’il ne fallait pas, suivant cette logique, que M. Harper soit tenu responsable pour actions de M. Wright, dont il était le patron.
« Ma responsabilité, c’est d’assurer que les gens responsables soient tenus responsables de leurs actions, a expliqué le premier ministre. C'est M. Duffy qui a refusé et continue de refuser de rembourser ses dépenses qui sont à notre avis injustifiées et M. Wright qui a aidé M. Duffy. »
Le chef conservateur a aussi répété à de nombreuses reprises qu’il « réfutait le préambule » des questions que lui posaient les journalistes concernant M. Novak. Il n’a toutefois pas voulu répondre à une journaliste qui lui a demandé quels éléments il réfutait dans les questions, puisque le préambule étayait des faits et non des opinions.
Stephen Harper espère que le temps aura raison de l’attention entourant le procès du sénateur qu’il a nommé en décembre 2008.
« Ce qui va être important pour les Canadiens, à long terme, ce sera l'économie de notre pays et l'avenir de la sécurité nationale. Ce sont les deux enjeux de la campagne », a lancé M. Harper.
Ses adversaires ne comptent pas lâcher le morceau et continueront de remettre en question l’intégrité du premier ministre sortant.
« M. Harper dit une chose et son contraire, et c’est impossible que les deux soient vraies », a lancé le chef néo-démocrate. Thomas Mulcair annonçait 30 millions $ sur trois ans pour stimuler le tourisme, lors d’une visite à Niagara Falls en Ontario.
« C’est évident que M. Harper n’a pas dit la vérité aux Canadiens. Il niait que les gens autour de lui savaient, mais on sait que toute la stratégie a été concoctée par ses plus proches collaborateurs. »
Pour le chef libéral Justin Trudeau, le fait que M. Harper protège ses collaborateurs, qui ont participé au « cover up » en les gardant dans son entourage proche, est un « manque de respect envers les Canadiens ».
« Il ne croit pas que l’ouverture, la transparence et la redevabilité soient assez importantes, il fait fi des questions et des préoccupations légitimes des Canadiens », a affirmé M. Trudeau. Le chef libéral était en banlieue de Toronto pour rappeler ses baisses d’impôt pour la classe moyenne.
Procès
L’avocat de Mike Duffy, Donald Bayne a poursuivi son contre-interrogatoire, aujourd’hui, pour une troisième journée. M. Bayne tente de démontrer que son client a été la victime d’une manigance et qu’il a toujours voulu résister au plan établi par le Cabinet du premier ministre (CPM).
M. Bayne est revenu sur la discussion entre Stephen Harper et M. Wright, demandant au témoin s’il croyait avoir menti au premier ministre lorsqu’il lui a dit que Mike Duffy rembourserait lui-même les sommes dues, alors que le plan prévoyait que l’argent provienne du Parti conservateur.
« Je ne pense pas avoir menti, a-t-il dit. La distinction entre les deux versions n’était pas considérable. »
Il n’y a pas eu de nouveaux éléments de preuve ni de nouvelle déclaration déposés en cour lundi. Donald Bayne a poursuivi son contre-interrogatoire méticuleux, s’attardant au moindre des détails.
Par exemple, il s’est attardé à la signification du mot « Génial (sweet en anglais) » dans un courriel.
Du sarcasme pour exprimer de la frustration, selon Nigel Wright. De l’exultation qui suivait la sortie publique de Mike Duffy puisqu’il admettait ses fautes, selon M. Bayne.
Le contre-interrogatoire se poursuivra mardi. M. Bayne refuse de donner une estimation concernant le nombre de jours dont il aura besoin pour questionner M. Wright.
M. Duffy a plaidé non-coupable à 31 chefs d'accusations de fraude, d'abus de confiance et de corruption, en lien avec le scandale des dépenses au Sénat.
L’accusation de corruption est directement liée au chèque. M. Wright qui a affirmé être le « numéro 1 » dans la hiérarchie au CPM entre 2010 et 2013, a été blanchi par la GRC.
Le procès, qui devait se terminer le 19 juin, se poursuivra jusqu’au 28 août. Il pourrait reprendre du 18 novembre au 18 décembre, après l’élection du 19 octobre.
Un texte de Philippe-Vincent Foisy