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jeudi, juin 04, 2015

Éric Martel, un ancien de Bombardier, nommé à la tête d'Hydro-Québec

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Publié par La Presse Canadienne le mercredi 03 juin 2015 à 17h13. Modifié par 98,5 Sports le jeudi 04 juin 2015
Éric Martel, un ancien de Bombardier, nommé à la tête d'Hydro-Québec
Éric Martel
QUÉBEC - Moins de deux semaines après avoir quitté son poste de haut dirigeant chez Bombardier, Éric Martel a été nommé mercredi président-directeur général d'Hydro-Québec, où son mandat commencera le 6 juillet.
Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, en a fait l'annonce lors d'une conférence de presse, à Québec.
«L'arrivée de M. Martel concorde avec le renouvellement du plan stratégique d'Hydro-Québec, qui sera déterminant pour l'avenir», a déclaré le ministre, qui a demandé au nouveau patron d'insuffler «une nouvelle culture» à la société d'État.

«Je souhaite qu'Hydro-Québec puisse faire mieux au bénéfice des Québécois», a affirmé aux côtés du ministre le nouveau PDG, âgé de 47 ans.

M. Martel a fait part de son intention d'orienter ses actions vers l'atteinte de «quatre grands objectifs»: un «changement de culture» vers une plus grande transparence, un souci accru du service à la clientèle, une croissance soutenue des activités ainsi que l'amélioration de la productivité.

Quant aux hausses de tarifs, elles devront être «raisonnables», a insisté le candidat retenu par le conseil d'administration d'Hydro-Québec.

«Il faut s'assurer que si on doit demander des augmentations, on a fait nos devoirs avant et on a optimisé notre productivité, a dit M. Martel. Il est clair que lorsqu'on dit raisonnable, c'est qu'on va essayer de rester autour de l'inflation.»

À la tête d'Hydro-Québec, le nouveau patron va diriger les travaux menant au nouveau plan stratégique 2016-2020. Hydro adoptera alors des orientations sur l'électrification des transports, l'avenir de la coûteuse filière éolienne et les exportations d'hydroélectricité ailleurs au Canada et aux États-Unis.

«Je suis très confortable à entreprendre cette tâche», a assuré M. Martel. Lucide, le nouveau patron a cependant ajouté qu'il aura besoin de «quelques semaines, quelques mois» pour prendre la mesure de tous les dossiers sur la table.

M. Martel a quitté Bombardier (TSX:BBD.B) le 18 mai dernier, moins de deux ans après sa nomination à la tête de la division des avions d'affaires, au moment où l'avionneur traverse une période difficile, marquée notamment par des milliers de mises à pieds.

Son départ avait été annoncé cinq jours après qu'il eut confirmé la suppression de 1750 postes au sein même de cette division.

M. Martel s'est défendu d'avoir quitté le navire en eaux troubles.

«Être PDG d'Hydro-Québec est une opportunité unique, a-t-il expliqué. Je suis ingénieur électrique, je suis Québécois, je suis né ici, j'ai étudié ici, ma famille habite ici et pour moi, c'était un moment pour pouvoir rendre une contribution à l'État québécois. J'avais le goût de faire quelque chose qui pouvait aider notre société.»

Chez Hydro-Québec, M. Martel aura droit à un salaire de base de 483 000 $, le même que celui de son prédécesseur, Thierry Vandal, parti à la retraite après dix ans passés à la tête de la société d'État. Mais contrairement à M. Vandal, M. Martel devra se contenter d'un fonds de pension moins généreux et ne pourra empocher une indemnité de départ s'il démissionne de ses fonctions. Il recevra un an de salaire si jamais il devait être congédié.

M. Martel pourra encaisser des bonis, mais selon des critères qui dépassent la simple question du rendement, a expliqué le ministre.

«Pour la première fois, toute la question de la rémunération du PDG, une partie en tout cas de toute la bonification de cette rémunération, sera basée non seulement sur les résultats financiers, mais une grande partie également sur les objectifs qualitatifs, c'est-à-dire le plan stratégique, incluant le service à la clientèle, la question des tarifs, l'électrification des transports», a précisé le ministre Arcand.

Dans sa présentation, le ministre de l'Énergie a beaucoup insisté sur la nécessité pour Hydro-Québec de faire preuve de plus de transparence. L'épisode récent de la turbine de Gentilly-2 liquidée pour un plat de lentilles sur le marché de la ferraille, sans qu'aucun responsable ne soit identifié par Hydro-Québec, lui a laissé un goût amer.

Thierry Vandal avait causé une certaine surprise en janvier dernier en annonçant son départ à la tête d'Hydro-Québec. Depuis le 2 mai, l'intérim était assuré par Lise Croteau, également vice-présidente à la comptabilité et au contrôle.

Reconduit dans ses fonctions en 2012 pour un mandat de cinq ans, M. Vandal a eu droit à une indemnité de départ de 565 000 $ et empochera une rente de retraite de 450 000 $ par année indexée à vie, ce qui a suscité la controverse.

En 2014, la société d'État a réalisé des profits records de 3,38 milliards $, ce qui lui a permis de verser un dividende de 2,53 milliards $ — le plus important de son histoire — au gouvernement du Québec.