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mardi, mai 05, 2015

Shafia intimiderait les autres détenus en prison

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Les leçons de l’affaire Shafia
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MISE à JOUR 
Mohammad Shafia, condamné à la prison à perpétuité pour les meurtres de ses trois filles et sa conjointe en 2009, aurait intimidé des détenus pour les forcer à participer à un groupe de prière islamiste qu’il dirigeait dans la prison fédérale où il purgeait sa peine, a-t-on appris lundi.
C’est Robert Groves, un ex-psychologue du Service correctionnel du Canada, qui a sonné l’alarme concernant cette situation troublante lundi lors de son témoignage devant le Comité sénatorial sur la sécurité nationale.
«J’étais surpris de voir que cet homme menait les prières du vendredi au pénitencier de Kingston (NDLR: maintenant fermé)», a dit M. Groves, qui a décrit M. Shafia comme un homme «odieux et généralement offensif».
Le directeur de la prison, selon M. Groves, ne semblait pas être ni au courant que le meurtrier organisait les prières, ni comprendre que M. Shafia s’adonnait à de l’intimidation pour forcer d’autres détenus d’y participer.
M. Groves a prétendu qu’au moins un tiers des 25 participants allaient aux séances de prière uniquement suite à de l’intimidation. Ses chiffres ont étonné les sénateurs conservateurs et libéraux. Un détenu a même demandé d’être placé en isolation pour éviter les prières et l’intimidation incessante, selon M. Groves.
On ne sait pas si le comportement de Shafia s'est répété lors de son changement de pénitencier à la suite de la fermeture de Kingston.
La semaine dernière, une étude du Service correctionnel du Canada rendue publique affirmait que contrairement à une certaine croyance, les pénitenciers ne seraient pas des terrains fertiles pour la radicalisation, une conclusion que M. Groves semblait remettre en question.
«C’est peut-être pas opérationnel maintenant, mais c’est en développement», a dit ce dernier en réponse à un sénateur qui se demandait si c'était un cas de radicalisation.
M. Groves a dit que Shafia n'est pas physiquement intimidant comme tel, mais il a laissé entendre qu'il n'était pas impossible qu'il arrive quelque chose à ceux qui avaient l'idée de s'absenter des séances de prière.
Sara Parkes, une porte-parole du Service correctionnel du Canada, n’a pas voulu répondre à aucune de nos questions lundi sur les activités de Mohammad Shafia en prison – qui se déroulent dans une salle ouverte - disant que le SCC ne peut discuter le cas d’un détenu publiquement.
Normalement, les sessions de prières musulmanes sont organisées par l’aumônier de la prison avec des imams de l’extérieur, dont la réputation et les antécédents sont vérifiés.
Mohammad Shafia semblait, lui, plutôt intéressé à propager sa version extrémiste et radicale de l’islam dans sa section de prison, a suggéré le fonctionnaire.
Mohammad Shafia
  • Condamné en 2012 pour le meurtre au premier degré de ses fillesZainab, 19 ans, Sahar, 17 ans, et Geeti, 13 ans, et de sa première épouse, Rona, âgée de 52 ans.
  • Les corps des quatre femmes ont été retrouvés le 30 juin 2009 dans une voiture immergée au fond d'une écluse à Kingston Mills.
  • M. Groves a dit que Shafia n’aurait démontré aucun remords après avoir tué ses filles pour «laver l'honneur» de sa famille.