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lundi, mai 18, 2015

PKP et le modèle québécois

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Jérôme Landry
Dans son discours de victoire vendredi soir, Pierre Karl Péladeau n’a laissé aucun espoir à ceux qui souhaitent une réforme en profondeur de ce qu’on appelle le «modèle québécois».
Devant les militants du Parti québécois, il a déclaré que jamais «nous n’accepterons d’abandonner notre modèle québécois qui nous aura permis de nous hisser dans le palmarès de tête des nations les plus justes et les plus équitables.»
Si on résume, on continue comme ça, tout va bien au Québec!
Vanter le modèle québécois avec ses grosses taxes, ses gros impôts, ses services publics déficients, c’est plus suprenant et plus grave que de l’entendre parler de la possibilité de «faire un pays».
Un Québec juste et équitable? Certainement pas avec ses contribuables en tout cas.
COMPLAISANCE
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand M. Péladeau a fait le saut en politique active en 2014. Mais je ne m’attendais jamais à une telle complaisance envers le modèle québécois des 50 dernières années.
Je croyais aussi que PKP allait défendre le citoyen ordinaire et protéger son portefeuille contre «l’establishment» syndical et autres élites gauchistes.
Le nouveau chef de l’opposition ignore-t-il que le Québécois moyen peine à joindre les deux bouts après avoir payé les tarifs augmentés d’Hydro-Québec, les taxes scolaires, la taxe sur l’essence, la TVQ...? Merci de nous siphonner, cher modèle québécois!
Et si au moins, la qualité des services publics nous faisait oublier qu’on a les poches vides. Mais non, c’est tout le contraire.
La réalité, c’est qu’on vit dans une société où les bains se vendent sur le marché noir dans les CHSLD. Un Québec qui laisse les malades poireauter sur des civières pendant 16 heures en moyenne dans les corridors des hôpitaux. Une société qui peine à faire diplômer ses étudiants du secondaire pendant que son voisin ontarien possède un des 20 meilleurs systèmes d’éducation au monde.
C’est à ça qu’il ressemble en 2015, le foutu modèle québécois.
NI À DROITE NI À GAUCHE
Pierre Karl Péladeau a beau dire que l’indépendance du Québec ne se fera «ni à gauche ni à droite», il reste qu’un bon nombre de Québécois ne voteront jamais OUI tant et aussi longtemps que le Québec sera aussi endetté et aussi pauvre.
Un projet de pays basé sur la défense de la langue et la confrontation avec le reste du Canada est voué à subir un troisième échec référendaire. Pire encore, pour le PQ, ce genre de discours pourrait remettre en question l’avenir du parti et garantir des gouvernements libéraux au Québec pendant des décennies.
Devenons les meilleurs au Canada et ensuite on verra, pensent plusieurs nationalistes ou fédéralistes mous.
Ce n’est pas en perpétuant un modèle qui nous a procuré une dette de 275 milliards de dollars (68 000 $ par contribuable) que les indépendantistes réaliseront leur grand rêve.
Soyons réalistes et critiques envers notre cher Québec. Exploitons nos ressources naturelles, baissons les taxes et les impôts. Arrêtons d’avoir peur et devenons une vraie province bilingue.
Bref, remettons sérieusement en question le modèle québécois avant de recommencer à rêver au pays.