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jeudi, avril 09, 2015

UQAM Un collectif d'étudiants et de professeurs demande la démission du recteur

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9 avril 2015 12h54 | Philippe Orfali - Avec Marie-Andrée Chouinard | Éducation
Le collectif demande aussi à l’UQAM de ne pas demander le renouvellement de l’injonction temporaire, qui arrive à échéance lundi, et qui vise à forcer la tenue des cours.
Photo: Annik MH De Carufel Le Devoir
Le collectif demande aussi à l’UQAM de ne pas demander le renouvellement de l’injonction temporaire, qui arrive à échéance lundi, et qui vise à forcer la tenue des cours.
Un collectif de professeurs et d’étudiants de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) réclame la démission du recteur Robert Proulx, furieux de la «dérive sécuritaire» prise par l’établissement depuis 24 heures.

En conférence de presse jeudi, des représentants des professeurs, des chargés de cours, d’étudiants membres de l’ASSÉ et du groupe Printemps 2015 ont réclamé en choeur le départ du recteur, en réaction aux événements de la soirée et de la nuit dernières, où des manifestations au pavillon J.-A. DeSève ont tourné en affrontements avec les forces policières. 

Ils demandent aussi à l’UQAM de ne pas demander le renouvellement de l’injonction temporaire, qui arrive à échéance lundi, et qui vise à forcer la tenue des cours. Cette injonction n’a pas permis de rétablir le calme. 

La communauté universitaire dénonce le recours à la police et soutient que c’est la décision de la direction de faire appel au SPVM au sein des édifices de l’UQAM qui a mis le feu aux poudres.

La «montée insoutenable de la violence envers les étudiants et étudiantes» est dénoncée par le collectif, qui demande la fin des interventions policières à l’UQAM. Ils dénoncent aussi qu’en période de compression budgétaire, la direction de l’établissement aurait consacré un budget supplémentaire de 500 000$ pour embaucher des agents d’une firme de sécurité privée.

Le recteur Robert Proulx, qui a expliqué au Devoir mercredi soir ne plus pouvoir tolérer les événements de violence au sein de son campus, a pour sa part demandé le soutien du gouvernement pour encadrer le droit de grève des étudiants. Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, François Blais, doit d’ailleurs prendre la parole à 14h, à Québec, afin de réitérer son appui au recteur Proulx. Il s'est par ailleurs entretenu avec lui jeudi matin.

«Nous ne reconnaissons pas notre institution, sa tolérance et sa vie académique», a dit Marie-Pierre Boucher, du Syndicat des chargés de cours de l’UQAM. «Je m’inquiète de l’attitude de pompier-pyromane de notre recteur», a-t-elle ajouté, disant s’interroger sur la commande politique potentiellement reçue par le recteur.

Alors même que se déroulait la conférence de presse, une marche silencieuse avait lieu dans les murs de l’UQAM, aux pavillon Judith-Jasmin, Hubert-Aquin et celui des sciences de la gestion. Le but des manifestants: «reprendre» l'université après les incidents d'hier.

Manifestation à 12 h 30 

Une autre manifestation doit avoir lieu aux environs de 12 h 30, toujours au sous-sol du pavillon Judith-Jasmin. Les manifestants ont été invités à se déguiser en gardiens de sécurité de la firme Garda, qui assure la sécurité de l’UQAM depuis le début du conflit, avant de défiler dans l’établissement. 

Une contre-manifestation, «en appui à la direction de l’UQAM, aux policiers et aux agents de sécurité», apparemment organisée par des étudiants en gestion, doit avoir lieu en début de soirée. Les participants sont invités à porter du blanc et à arriver munis d’une bougie. 

Pavillon fermé jeudi

En matinée, les manifestants se sont aussi rendus devant le pavillon J.-A. DeSève, mais n’ont pu y entrer puisque celui-ci est fermé pour la journée afin de faire l’évaluation des dommages causés dans la nuit de mercredi à jeudi par certains des manifestants qui s’y trouvaient. La fermeture d’un jour doit permettre de faire l’évaluation des dégâts et de réparer les dommages causés. 

Cela pourrait toutefois prendre plusieurs jours vu l’étendue de la casse : des dizaines de caméras de sécurité ont été arrachées, les fils électriques pendant toujours du plafond lors du passage du Devoir. Les graffitis se comptent par dizaine sur les murs. Et de nombreuses portes et fenêtres ont été brisées ou endommagées par des manifestants masqués. 

Les cours qui devaient être dispensés ce jeudi au pavillon J.-A.-DeSève sont annulés. Les services habituellement offerts à ce pavillon, tels ceux du bureaux de l’aide financière, seront également fermés.