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mercredi, avril 08, 2015

Shell achète BG Group pour 87,2 G$CA

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Radio-Canada avec Reuters
Ben van Beurden (gauche), président-directeur général de Royal Dutch Shell, serre la main d'Andrew Gould, président du conseil d'administration de BG Group, lors d'une conférence de presse, mercredi, à la Bourse de Londres.
Photo :  Stefan Wermuth /
Reuters
Ben van Beurden (gauche), président-directeur général de Royal Dutch Shell, serre la main d'Andrew Gould, président du conseil d'administration de BG Group, lors d'une conférence de presse mercredi à la Bourse de Londres.  
Royal Dutch Shell a annoncé mercredi le rachat de BG Group pour 47 milliards de livres (87,2 G$CA), la première mégafusion dans le secteur pétrolier depuis des années, dans le but de réduire l'écart avec l'américain Exxon Mobil, premier groupe mondial.
Dans un communiqué commun, Shell et BG ont expliqué que l'offre d'achat combinerait de l'argent comptant et des titres valorisant chaque action BG à 1,350 pence environ (0,03 $CA), soit une prime de près de 52 % sur le cours de Bourse moyen des 90 dernières séances.
Shell paiera 383 pence (7,12 $) en numéraire et 0,4454 action B Shell pour chaque action BG Group. Sur cette base, les actionnaires de BG Group détiendront environ 19 % de l'entité fusionnée.
BG avait une capitalisation de 46 milliards de dollars (57,4 milliards $CA) à la clôture de mardi, alors que celle de Shell atteignait 202 milliards (252 milliards $CA) et celle d'Exxon 360 milliards (450 milliards $CA).
L'action BG a flambé mercredi de 42 % en ouverture en Bourse de Londres. Une demie-heure après le début des échanges, elle prenait encore plus de 39 % à 1,267 pence, tandis que Shell cédait 1,77 % à 2.057 p (0,04 $CA). Et l'annonce de ce rapprochement profitait à bon nombre d'autres valeurs du secteur: BP avançait de 4,2 %, tandis qu'en Bourse de Paris, Total prenait 1,29 %.
Depuis la mi-juin, l'action BG avait perdu près de 28 % et l'action Shell 3,3 % à Amsterdam. Dans le même temps, l'indice FTSE pétrolier et gazier avait cédé 17,2 %, principalement en raison de la chute des cours du baril.
L'opération - la plus importante dans le monde depuis le début de l'année, tous secteurs confondus - doit donner à Shell un accès aux gisements de BG au Brésil, en Afrique de l'Est, en Australie, au Kazakhstan et en Égypte, dont certains figurent parmi les projets les plus ambitieux du monde dans le gaz naturel liquéfié (GNL).
« Nous avons étudié un certain nombre d'opportunités et BG s'est à chaque fois classé en tête de liste des prospects avec lesquels nous pouvions nous allier », a déclaré le directeur général de Shell, Ben van Beurden, lors d'une conférence de presse. « Nous avons deux portefeuilles très solides combinant le forage en eaux profondes et le gaz intégré. »
Il a reconnu que des discussions poussées avec les autorités de la concurrence seraient peut-être nécessaires en raison de la présence de chacun des deux groupes en Australie, au Brésil, en Chine et dans l'Union européenne. Mais il a estimé qu'aucune cession d'actif ne serait nécessaire pour obtenir leur feu vert.
« L'avenir appartient au gaz »
Le rapprochement entre Shell et BG intervient dans un contexte de chute des cours du pétrole, qui s'explique surtout par un déséquilibre persistant entre une demande relativement atone et une offre abondante, alimentée à la fois par le boom du gaz de schiste en Amérique du Nord et le refus de l'OPEP de réduire sa production. Depuis un dernier pic remontant à juin 2014, les prix du baril ont été réduits de près de moitié, ce qui crée un environnement similaire à celui du début des années 2000, période durant laquelle ont eu lieu nombre de fusions et d'acquisitions de grande ampleur dans le secteur, comme le rachat d'Amoco et Arco par BP, celui de Mobil par Exxon ou l'absorption de Texaco par Chevron.
Pour Richard Gorry, directeur du cabinet JBC Energy Asia, le rachat de BG s'explique aussi par le fait que la hausse des investissements dans l'exploration pétrolière n'a pas permis de faire augmenter notablement la production ces dernières années.
« Je crois que cela illustre aussi le fait que l'avenir appartient au gaz. Le monde évolue de plus en plus vers des carburants plus propres et pour l'instant, le gaz est l'option
la plus viable. Shell le reconnaît clairement », a-t-il dit. Le rachat de BG par Shell doit générer des synergies avant impôt de l'ordre de 2,5 milliards de livres par an (4,64 milliards $CA).
Les deux pétroliers ont également fait savoir que Shell verserait un dividende de 1,88 $ par action ordinaire en 2015 (2,25 $CA), le dividende sur l'exercice suivant étant au moins identique.
Shell, qui doit par ailleurs lancer un programme de rachat de titres d'au moins 25 milliards de dollars (31,2 milliards $CA) sur la période 2017-2020, précise que l'intégration de BG augmentera d'un quart ses réserves pétrolières et gazières prouvées. Elle lui donnera également de meilleures perspectives pour ses nouveaux projets, surtout en Australie et au Brésil, ajoute-t-il.
Enfin, Shell pense porter le montant global de ses cessions d'actifs à 30 milliards de dollars (37,46 milliards $CA) de 2016 à 2018, à la faveur de cette fusion. Il avait dit en janvier qu'il vendait de cinq à six milliards de dollars (6,24 à 7,49 milliards $CA) d'actifs par an.