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dimanche, avril 12, 2015

Les relations internationales du Québec : être aux bons endroits, aux bons moments

http://quebec.huffingtonpost.ca/christine-st-pierre/

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Enfant, Paul Gérin-Lajoie faisait déjà partie de ma vie et de celle de milliers de jeunes Québécois et Québécoises. Il nous a transmis le désir d'apprendre, tout comme celui de découvrir le monde. Dans un discours dont nous célébrons ces jours-ci le 50e anniversaire, il a énoncé ce qui constitue aujourd'hui le socle juridique et politique des relations internationales du Québec.
Cette doctrine, présentée pour la première fois le 12 avril 1965, stipule que le Québec a non seulement le droit, mais également le devoir d'exercer ses compétences chez lui comme sur la scène internationale. Elle trace la ligne à suivre pour le Québec, par l'extension externe de nos compétences internes.
Cinquante ans plus tard, la vision exprimée par M. Gérin-Lajoie aura véritablement inscrit le Québec dans l'espace international. Le Québec est de plus en plus visible et a su approfondir cette dimension. C'est cette vision qui, aujourd'hui, inspire mon travail de ministre des Relations internationales et de la Francophonie.
Il y a un an, le premier ministre, Philippe Couillard, m'a confié la mission de mettre cet héritage au service du développement du Québec. Notre gouvernement sait que nos grands défis économiques s'ancrent plus que jamais dans un environnement mondial hautement compétitif. Nos grands projets de développement, qu'il s'agisse du Plan Nord ou de la Stratégie maritime, ne sauraient être menés à bien sans de substantiels partenariats étrangers. En tant qu'État fédéré, le Québec contribue de façon importante à l'effort collectif de lutte aux changements climatiques et de gestion durable des ressources et de l'environnement.
Les États qui réussissent le pari de la prospérité savent être aux bons endroits, aux bons moments. C'est ce qu'illustre notre décision récente d'ouvrir des représentations à Dakar ainsi que dans la province chinoise du Shandong, et d'accroître notre capacité d'action économique aux États-Unis, à Houston et San Mateo. On n'insistera jamais assez sur le caractère stratégique de nos représentations à l'étranger, qui accompagnent tous les ans quelque 4 000 exportateurs, universitaires et artistes.
L'an dernier, nous avons été partenaires de près de 300 projets de coopération et de 100 projets de solidarité internationale. Les retombées de tels investissements profitent à l'ensemble de la société québécoise. Cette place que les Québécois occupent désormais sur la scène internationale, par le truchement du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, a de quoi rendre fier M. Gérin-Lajoie.
Les principes qu'il a énoncés il y a cinquante ans sont à la base de l'engagement remarquable des femmes et des hommes du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, qui poursuivent le développement de réseaux d'influence, la conclusion d'ententes, le rayonnement du Québec et le soutien à l'étranger aux éléments les plus dynamiques de notre nation.
Autant ces principes ont permis à l'État québécois de mener une diplomatie fructueuse, de l'adapter aux contraintes du moment et aux configurations changeantes de l'environnement international, autant ils guideront notre action des prochaines années au service du développement économique, scientifique, social et culturel du Québec.
La doctrine Gérin-Lajoie, en somme, demeure aussi pertinente et actuelle qu'elle l'était il y a 50 ans.
C'est forts de cette assise que nous intensifions nos collaborations avec les acteurs, traditionnels et nouveaux, des relations internationales, y compris les entreprises, villes, universités et créateurs, et ce, sur toutes les places, y compris numériques, où le commandent les intérêts du Québec.
Encore aujourd'hui, et après 50 ans d'actions d'envergure internationale, M. Paul Gérin-Lajoie nous rappelait dernièrement que : « Pour prospérer et se développer dans un monde compétitif et globalisé, le Québec se doit, plus que jamais, de tisser des relations avec le reste de la planète, dans tous les domaines d'activités ».
Puisse cette doctrine inspirer nos actions et ceux qui nous succèderont dans la représentation du Québec dans le monde.