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mardi, avril 14, 2015

Le droit de grève étudiant doit être reconnu et encadré, estime à son tour Péladeau

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   Radio-Canada avec La Presse Canadienne
Pierre Karl Péladeau
Pierre Karl Péladeau  Photo :  PC/Paul Chiasson
Pierre Karl Péladeau se prononce à son tour pour la reconnaissance du droit de grève et sur la nécessité d'encadrer la démocratie étudiante, après avoir émis des propos qui s'inscrivaient en faux contre la position de son parti.
« J'estime que la démocratie étudiante doit être reconnue, y compris le droit de grève, ce qui implique un meilleur encadrement et une reconnaissance. »— Communiqué de Pierre Karl Péladeau

Par voie de communiqué, le favori dans la course à la direction du Parti québécois (PQ) estime que cette approche s'impose afin que les droits de tous les étudiants soient respectés.
Il avait cependant soutenu plus tôt, lors d'un impromptu de presse à l'entrée du caucus de son parti, qu'il revenait aux étudiants de déterminer la façon de mener leur démocratie et qu'il voyait mal comment on pourrait imposer des cadres aux étudiants.
D'ailleurs, malgré cette mise au point, M. Péladeau insiste dans son communiqué sur le fait qu'il n'est pas question d'imposer unilatéralement un cadre à la démocratie étudiante.
« Afin que la démocratie étudiante soit entièrement préservée, je réitère qu'on ne peut imposer un cadre aux étudiants sans qu'il n'y ait un consensus et des consultations entre toutes les parties impliquées dans le conflit », souligne-t-il, mettant en garde le gouvernement contre toute volonté « de dicter seuls les règles de la démocratie étudiante ».
« Il n'est pas question d'imposer quoi que ce soit aux étudiants. Il faut d'abord s'assurer que le gouvernement reconnaisse l'existence même du droit de grève. »— Pierre Karl Péladeau

 M. Péladeau a enfin dénoncé la façon dont le gouvernement gérait la crise étudiante et, du même souffle, « toute forme de violence et de vandalisme sur les campus ».
Jeudi dernier, au lendemain des troubles à l'UQAM, le chef intérimaire du PQ avait demandé au ministre de l'Éducation, François Blais, d'intervenir pour encadrer le droit de grève des étudiants. 
« Nous demandons que la démocratie étudiante soit reconnue, y compris le droit de grève, ce qui implique un encadrement », avait-il alors affirmé.
Il avait par ailleurs dénoncé sans détour « les gestes répréhensibles des commandos de manifestants masqués et cagoulés ».
Martine Ouellet pour le vote secret
Plus tôt dans la journée, mardi, une autre candidate à la direction du Parti québécois, Martine Ouellet, a proposé de reconnaître le droit de grève des étudiants, mais de le baliser par la tenue d'un vote secret et de l'envoi d'un préavis suffisant avant la tenue de ce vote.
Au cours d'une rencontre avec la presse, à Québec, Mme Ouellet a dit estimer que la tenue d'un tel vote secret et la mise en place d'un préavis suffisant étaient « nécessaires » dans le contexte où l'on reconnaîtrait formellement ce droit de grève des étudiants. « Ça va permettre d'équilibrer ce qui se passe », a-t-elle jugé.
La députée de Vachon n'a pas voulu s'avancer davantage quant à savoir s'il devrait y avoir un vote électronique ou la tenue d'assemblées formelles des étudiants, estimant qu'il appartenait aux associations étudiantes de gérer leur démocratie interne au-delà de ces conditions.
Mme Ouellet a rappelé que la reconnaissance du droit de grève des étudiants, avec des balises, avait été recommandée par le rapport Ménard, qui portait sur la crise étudiante du printemps 2012. De toute façon, cette reconnaissance du droit de grève des étudiants était « implicite depuis 1957 », a-t-elle noté.
Les libéraux ont gâché la paix étudiante obtenue par le PQ, dit Ouellet
La députée péquiste a par ailleurs critiqué le ministre de l'Éducation, François Blais, lui reprochant de jeter de l'huile sur le feu en encourageant les directions d'université à recourir à des injonctions pour permettre la tenue des cours malgré le boycottage de groupes d'étudiants.
Mme Ouellet a par ailleurs repoussé les reproches voulant que le Parti québécois n'ait rien fait, lorsqu'il était au pouvoir, pour reconnaître ce droit de grève des étudiants et le baliser. Elle a rappelé que le Parti québécois formait un gouvernement minoritaire et qu'il n'a pas exercé le pouvoir bien longtemps.
« Sous le règne du Parti québécois, on avait rétabli le calme entre le gouvernement et les étudiants et entre les universités et les étudiants. Et vous avez vu? Les libéraux ont été réélus et ça a pris moins d'un an pour que le chaos se réinstalle et que les manifestations recommencent. Donc, c'est vraiment l'attitude de confrontation du gouvernement libéral qui est responsable de la situation qui dégénère », a opiné Mme Ouellet.
Elle s'est gardée de critiquer le recteur de l'Université du Québec à Montréal, Robert Proulx, qui a demandé l'intervention du Service de police de la Ville de Montréal pour faire respecter la première injonction obtenue. Le recteur de l'UQAM, dit-elle, « est pris entre l'arbre et l'écorce », soit entre le gouvernement qui lui adresse des directives de tenir la ligne dure et les étudiants qui veulent exercer leur droit de grève.
Du même souffle cependant, Mme Ouellet a dit juger inacceptable la présence de gens cagoulés à l'intérieur des universités et des cégeps. « Ça n'a pas sa place d'avoir des personnes masquées à l'intérieur d'une institution scolaire », a-t-elle dit.
Il y a quelques jours, le ministre Blais a rejeté l'option de reconnaître le droit de grève des étudiants et de le baliser.