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mercredi, avril 01, 2015

Jean-Marc Fournier accuse le Parti québécois d’«intimidation»

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Le jurisconsulte a commis un acte illégal en acceptant un mandat du gouvernement, réplique Stéphane Bédard

1 avril 2015 | Marco Bélair-Cirino Correspondant parlementaire à Québec | Québec
Le Parti québécois mène une « attaque brutale » contre le jurisconsulte de l’Assemblée nationale afin de défendre Pierre Karl Péladeau, a dénoncé le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier.
Photo: Jacques Nadeau
Le Devoir
Le Parti québécois mène une « attaque brutale » contre le jurisconsulte de l’Assemblée nationale afin de défendre Pierre Karl Péladeau, a dénoncé le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier.
Le gouvernement libéral condamne l’« attaque brutale » du Parti québécois contre le jurisconsulte de l’Assemblée nationale, Claude Bisson. Le « parti de M. Péladeau » a« inventé » de toutes pièces un conflit d’intérêts afin de discréditer un avis de l’ex-juge en chef du Québec, a dénoncé le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier.
 
À sa demande, Me Bisson a précisé l’obligation imposée aux membres de l’exécutif de placer leurs actifs dans une fiducie sans droit de regard. Le Code d’éthique et de déontologie de l’Assemblée nationale commande à un ministre ou à un premier ministre de s’abstenir de donner une directive à son fiduciaire avant de lui confier ses avoirs, a-t-il souligné dans un avis daté du 10 mars 2015.
 
Le PQ a jeté le doute sur l’impartialité du jurisconsulte Claude Bisson, rappelant que son fils, Alain, a été congédié par Québecor, puis embauché par La Presse« Vraiment épouvantable », a lancé M. Fournier à l’entrée du caucus des élus libéraux mardi. « Au pays du Parti québécois de M. Péladeau, ça va être la façon dont on [va] se comport[er] face aux institutions et face à ceux qui ne partagent pas le même point de vue », a-t-il poursuivi.
 
Le député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, a promis de placer ses actifs dans une fiducie sans droit de regard advenant son élection à la tête du PQ. Il enjoindrait toutefois à son fiduciaire de ne pas vendre ses actions de Québecor. Lèverait-il cette consigne s’il est élu chef du gouvernement à l’occasion des prochaines élections générales ? Pas sûr.
 
Selon M. Péladeau, M. Bisson a été « malheureusement instrumentalisé » par le gouvernement libéral. « Je trouve ça tout à fait ridicule », a-t-il dit.
 
Les libéraux « se sont servis du jurisconsulte pour [tenter d’]arriver à leurs fins », soit de« mettre dehors » Pierre Karl Péladeau, a dénoncé le chef intérimaire du PQ, Stéphane Bédard. À ses yeux, M. Bisson a commis un acte illégal en acceptant de démêler la définition de « fiducie sans droits de regard » — une question touchant au premier chef PKP — à la demande du leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier. « Le jurisconsulte est là pour conseiller les députés. Il n’est pas là pour conseiller le gouvernement. Ça, c’est clair. »
 
Québecor à la défense de PKP ?
 
M. Fournier a aussi reproché mardi à Québecor d’avoir volé à la rescousse de son« propriétaire », M. Péladeau, qui a été égratigné par l’hommed’affaires Mitch Garber à l’émission Tout le monde en parle dimanche. « Grâce à la vision de Pierre Karl Péladeau, à son sens des affaires et à sa capacité de diriger l’entreprise avec succès, Québecor est aujourd’hui au coeur de l’économie moderne », a indiqué le grand patron du géant des médias, Pierre Dion, par voie de communiqué lundi. « Là, on a une manifestation claire et nette que Québecor est venue à la défense du député de Saint-Jérôme », a soutenu M. Fournier.
 
M. Péladeau a dit mardi ne pas avoir contacté un employé de Québecor — ou avoir été contacté par l’un d’eux — depuis le passage de M. Garber sur le plateau de l’émission de Radio-Canada.
 
L’actionnaire de contrôle de Québecor a fait connaître mardi un huitième appui à sa candidature à la chefferie du PQ ; celui du député de Richelieu, Sylvain Rochon. La« fougue » de PKP à promouvoir le pays du Québec « contrarie ceux qui nous veulent petits[…] assujettis, muets, fondus dans l’ensemble canadien », a fait valoir le nouvel élu. « Tous les Jean-Marc Fournier de ce monde sont contrariés par cet homme », a-t-il conclu.