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mardi, avril 07, 2015

AFFAIRE DUFFY Les témoins clés d'un procès attendu

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7 avril 2015 | Marie Vastel - Correspondante parlementaire à Ottawa | Canada
Ancien chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright est celui qui a remis à Mike Duffy ce chèque aujourd’hui devenu célèbre. 
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne
Ancien chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright est celui qui a remis à Mike Duffy ce chèque aujourd’hui devenu célèbre. 
Nigel Wright
 
Chef de cabinet de Stephen Harper à l’époque, M. Wright a remis à Mike Duffy ce chèque aujourd’hui devenu célèbre. Il ne fait pas l’objet d’accusations de la GRC. M. Wright est probablement le mieux placé pour dire ce que savait, ou ne savait pas, Stephen Harper.
 
Marjory LeBreton
 
La sénatrice était la leader du gouvernement au Sénat au moment de cette affaire. Très proche de Stephen Harper (elle l’accompagne sur la route lors de campagnes électorales), Mme LeBreton a échangé des courriels avec le bureau du premier ministre sur l’enquête du sous-comité du Sénat qui devait épargner M. Duffy s’il remboursait. Elle a affirmé à la GRC n’avoir parlé à M. Wright qu’une seule fois, mais la police a retracé plus d’un courriel entre eux deux.
 
David Tkachuk
 
Président du sous-comité du Sénat, le sénateur Tkachuk était en contact avec Nigel Wright. Il a suggéré à M. Duffy d’écrire à Deloitte pour lui demander d’abandonner sa propre enquête sur son cas puisqu’il rembourserait ses dépenses. En entrevue avec la GRC, il a souvent évoqué des trous de mémoire.
 
Carolyn Stewart-Olsen
 
Elle aussi membre du sous-comité sénatorial, la sénatrice — ex-conseillère en communications de Stephen Harper, qui l’a nommée au Sénat — était fréquemment en contact avec Nigel Wright et d’autres membres du bureau du premier ministre. Sa version des faits, fournie à la GRC en entrevue, ne « correspond pas aux faits », selon les documents de la police.
 
Irving Gerstein
 
Le sénateur est aussi le président du Fonds conservateur, la petite caisse du parti. Il avait, au départ, accepté de payer, à même le Fonds, la dette de M. Duffy. Lorsqu’il a appris que la facture atteignait 90 000 $ — et non 32 000 $ comme il le croyait — il a changé d’avis. M. Gerstein a par ailleurs appelé un « contact » chez Deloitte afin que la firme cesse ses vérifications sur M. Duffy.
 
George Furey
 
Le sénateur libéral siégeait, avec ses collègues conservateurs Tkachuk et Stewart-Olsen, au sous-comité qui enquêtait sur Mike Duffy. Il pourrait être appelé à détailler ce qui se disait sur cette enquête lors des rencontres tenues à huis clos.
 
Ray Novak
 
Chef de cabinet adjoint de Stephen Harper à l’époque, il a depuis succédé à Nigel Wright. M. Novak a reçu une assignation à témoigner.
 
Ashley Caine
 
Ex-adjointe de Mike Duffy, elle est désormais à la correspondance au bureau du premier ministre. Mme Caine a également été sommée de témoigner.
 
David van Hemmen
 
Adjoint administratif de Nigel Wright à l’époque, il travaille désormais pour le ministre des Finances, Joe Oliver. M. Wright l’a avisé dès mars 2013 qu’il rembourserait lui-même la facture de M. Duffy.
 
Benjamin Perrin
 
Ex-conseiller juridique de Stephen Harper, il a participé aux négociations sur l’entente conclue avec Mike Duffy avec l’ancienne avocate du sénateur, Janice Payne, et l’avocat du Parti conservateur, Arthur Hamilton. Il a été sommé de témoigner.
 
Chris Woodcock
 
Ex-directeur de gestion des dossiers au BPM, il est joint aux courriels rassemblés dans la preuve de la GRC et pourrait être convoqué. Nigel Wright lui a notamment avoué en mars 2013 : « Pour toi seulement : je couvre personnellement les 90 000 $ de Duffy. »
 
Pas de Stephen Harper
 
L’avocat de Mike Duffy n’avait pas exclu de convoquer le premier ministre à la barre des témoins. Mais il serait étonnant que M. Harper témoigne. Il peut aisément invoquer le privilège parlementaire.
 
L’enquêteur Greg Horton
 
L’enquêteur principal de la GRC dans l’affaire Duffy sera appelé à expliquer la preuve qu’il a récoltée contre le sénateur. C’est lui qui a signé les documents de la GRC relatant des dizaines d’entrevues et des milliers de courriels.
 
Des journalistes
 
Un ancien animateur de la chaîne Sun News, Ezra Levant, a été sommé de comparaître au procès. Un journaliste de l’Ottawa Citizen, Glen McGregor, qui le premier a révélé que Mike Duffy n’habitait pas réellement principalement à l’Île-du-Prince-Édouard, devra lui aussi témoigner.